samedi 7 août 2010

ANNAPOLIS / TITUSVILLE

Mardi 1er décembre 2009
Nous voici de retour à ANNAPOLIS.
Par ce bel après midi ensoleillé, nous retrouvons NA MAKA tel que nous l’avions laissé fin octobre. Nous avons du plaisir à nous installé à bord car cela signifie que le voyage reprend ses droits.
Nous profitons de la voiture pour aller faire un avitaillement complet.
En fin de journée, nous revenons sur la ville pour restituer la voiture chez le loueur HERTZ car la journée de demain sera chargée.
Nous avons allumé le chauffage du bord, la température ambiante est très fraiche malgré le soleil.

Mercredi 2 décembre 2009 ET Jeudi 3 décembre 2009
Nous passons deux jours au chantier du dealer BENETEAU afin de faire monter un holding tank, plus communément appelé par les français « la boite à caca ». Cet équipement est obligatoire aux USA. Il est strictement interdit de déverser dans de très nombreuses zones de navigations, quelque chose que se soit, déchets, liquides, matières, etc. Nous avons enfreins la loi pendant plus de six mois sans se faire contrôler, il ne nous semblait pas prudent de persister. De plus, ayant le projet de vendre le bateau ici, il fallait qu’il soit équipé de ce réservoir d’aisance.

Vendredi 4 décembre 2009 et Samedi 5 décembre 2009
Nous revenons au centre ville au quai de la marina municipale où le dockmaster nous installe sur l’arrêt du bateau-taxi, ce service ne fonctionnant plus. Les hommes des services techniques de la ville démontent les bouées de mouillages. Il faut dire que nous devons être les seuls touristes perdus encore à ANNAPOLIS, tous les bateaux étant déjà partis se mettre au chaud en Floride ou aux Bahamas.
Nous asseyons de changer des euros dans les banques de la ville, mais aucune n’accèdera à notre demande, nous n’avons pas de compte bancaire chez elles.
Nous retrouvons notre ami restaurateur, Jean Louis et sa femme, aux commandes et aux fourneaux d’un excellent restaurant typiquement français, que nous recommandons à tous, si vous passez par là un jour prochain, CAFE NORMANDIE. Nous y passerons deux excellentes soirées à déguster de savoureux plats de poissons frais pêchés du jour et un bon cassoulet à la mode locale le samedi soir. Ce plat est de rigueur car il a neigé à gros flocons toute la journée et une partie de cette nuit. Nous voyons pour la première fois NA MAKA recouvert d’un manteau blanc et nous espérons que se sera la seule fois.
Le chauffage fonctionne depuis notre arrivée sans discontinuer, l’hiver est arrivé.

Dimanche 6 décembre 2009
Nous sommes réveillés à 7H par les premières lueurs du jour. Le petit déjeuner est vite englouti et nous larguons les amarres à 8H.
Le ciel est d’un bleu métallique et la température va avec cette couleur, il faut 3°. La nuit a du être très froide car tout est gelé, nous avons des difficultés à défaire les amarres et les moteurs sont longs à chauffer, la température de l’eau est à 9.6°.
Nous sommes les seuls à sortir de la baie d’ANNAPOLIS ce dimanche matin. Nous prenons la direction de NORFOLK au sud de la CHESAPEAKE BAY que nous espérons atteindre lundi après midi. La météo américaine a prévu deux jours de beau temps avant une nouvelle dépression de pluies et de neiges à partir de mardi ou mercredi.
Nous avons un léger vent favorable de nord ouest, ce qui nous donne une eau avec un petit clapot venant de notre trois quart arrière gauche.
Nous arrivons à 3H dans un mouillage que nous avons visité à l’aller et qui offre une protection parfaite quelque soit la direction du vent, MILL CREEK.
Nous avons dépassé quatre voilier qui avait la même direction que nous, allaient-ils vers le sud également ?

Lundi 7 décembre 2009
Notre première nuit au mouillage depuis près de deux mois a été comme on les aime, calme et sérénité absolue. La nuit a été « fraiche » car le pont était gelé ce matin, attention au dérapage incontrôlé.
Notre feuille de route correspond à celle de la veille, départ à 8H et arrivée à 16H.
Nous allons finir la descente de la CHESAPEAKE BAY et prendre l’intracoastal water way après avoir traversé NORFOLK.
Nous avons eu un petit vent de sud ouest qui ne nous a pas gênés malgré notre cap plein sud. Le soleil a brillé toute la journée et nous avons arrêté le chauffage pendant plusieurs heures pour la première fois. L’élévation de la température est sensible suivant notre route vers le sud.
A l’entrée de NORFOLK, nous avons croisé un porte avion, le n°7 (je n’ai pas pu lire son nom de baptême), c’est vraiment un navire imposant lorsqu’on le croise d’assez près mais pas trop quand même, la police militaire tourne autour pour sa protection rapprochée pendant les manœuvres d’appareillage.
La traversée du plus grand port militaire de la NAVY et du port de commerce nous a pris 1H 40, c’est long et stressant car il y a du trafic avec aussi de nombreux remorqueurs et bateaux de travail.
Passé le dernier pont, GILMERTON BRIDGE, nous prenons enfin le canal qui va nous mener jusqu’au soleil.
Il me faut une période d’adaptation car il m’est interdit de lâcher la barre et cela pendant les 1100 NM qui nous séparent de MIAMI.
Nous franchissons une écluse, une heure après le pont, qui a une différence de niveau de 40 cm environ. On ne se souvient pas d’en avoir franchi d’autres lors de notre périple vers le nord au printemps.
Nous passons un pont tournant en travaux et nous prenons un quai qui est juste après sur la gauche. Il y a un autre trawler qui y est stationné ce qui nous encourage car la carte m’indique qu’il n’y a pas assez d’eau pour NA MAKA. Effectivement le sondeur m’indique moins d’un mètre mais le bateau ne raye pas le fond et nous stoppons donc là pour la nuit.
Malheureusement, nous constatons un petit souci après notre installation au quai. Des avions de chasse de la NAVY, des F18, passent en boucle au dessus de nous à basse altitude et font des « tuch and down » sur une base terrestre qui doit être à moins d’un kilomètre. Nous espérons seulement qu’ils ne vont pas s’amuser toute la nuit. Il est 17H 30 lorsque je rédige ce journal et la ronde cesse ; nous devrions passer une nuit calme.
Pas de chance, c’était l’heure du souper et la ronde reprend de 18H 30 à 20H 30.

Mardi 8 décembre 2009
Départ à 8H ce matin, nous naviguons maintenant sur l’ICW et nous allons prendre un peu plus de temps pour descendre, nous sommes moins assujettis à la météo.
A midi, nous nous arrêtons pour prendre notre déjeuner au mouillage dans un joli coin calme. Nous repartons une heure après avec un léger vent de nord-est qui nous pousse gentiment.
Pendant l’après midi, le vent force jusqu’à lever un fort clapot de 60 cm environ, mais comme il court sur notre route, cela ne gène que le pilote automatique de
NA MAKA qui nous fait quelques spaghettis pour la route, mais rien d’inconfortable.
Nous prenons un mouillage pour la nuit tout au fond d’une grande étendue d’eau, ALIGATOR RIVER, en bordure de l’ICW et très abrité du vent du jour.
Nous mettons 35 ml de chaine et assurons le mouillage car le ciel est devenu menaçant, contrôlant les fonds afin d’avoir de la place en cas de bascule du vent pour ne pas poser le bateau sur les fonds. Dans ces zones, les fonds sont souvent constitués de vases sablonneuses, ce qui ne créerait pas de dégât au bateau, mais il est préférable d’éviter tout talonnage.
Après souper et un début de repos, le bateau commence à nous secouer et le clapot devient très désagréable.
Je sors dans la nuit déjà noire et je constate que l’on a tourné de 180 ° sur notre ancre. Le vent de sud s’est installé avec force, on aura un vent moyen constant de
25 KN avec de très nombreuses rafales à 35 KN.
Heureusement que l’anse dans lequel on est installé n’est pas grande car le clapot est assez limité à une quarantaine de centimètres. Cela reste inconfortable et inquiétant, ce qui m’oblige à allumer les instruments électroniques afin de suivre les évènements toute la nuit par sécurité
On aura droit à notre première nuit blanche de veille depuis longtemps.
Nous asseyons d’apercevoir les deux autres bateaux qui sont ancrés dans un rayon de deux cents mètres de nous, mais nous ne voyons aucun signe d’alerte, tout le monde assurant sa veille afin d’assurer la sécurité des bateaux.

Mercredi 9 décembre 2009
Le jour arrive comme une délivrance accompagné d’une petite baisse du vent.
Après un petit déjeuner consistant, nous reprenons le canal à 7H 30 vers le sud avec un avant goût de la température que l’on aura.
Nous avons arrêtés le chauffage cette nuit, le vent du sud était accompagné d’une forte élévation de la température, il faisait 22° dehors et 20 ° dedans. Il est tombé des tonnes d’eaux de pluies durant de nombreuses heures également. Nous avons subit le passage d’une dépression tropicale assez violente.
Sur notre chemin, ce matin, le vent n’a pas molli et nous l’avions face à nous. Nous avons essuyé un très violent orage d’une heure pendant lequel la visibilité était réduite à cinquante mètres environ avec un vent contraire de 43 KN.
Vers midi, arrivant vers un bourg abrité en bordure du canal, nous décidons d’en rester là pour aujourd’hui et de nous y réfugier.
Nous avons navigué avec un autre trawler qui était avec nous cette nuit passée et nous nous sommes arrêtés de concert dans une marina. John, le propriétaire skipper de ce trawler appelé PALETTE, vit dans son bateau depuis sept ans et se promène suivant les saisons entre le sud, souvent et le nord des USA. Les marinas semblent fermées à cette période de l’année car nous ne voyons personne pour nous accueillir ce qui fait que le stationnement en est également gratuit. Cela nous permettra de dormir au calme ce qui nous aidera à récupérer de notre nuit blanche.
Nous venons de faire une balade dans ce bourg du nom de BELHAVEN. Nous n’avons pas croisé beaucoup de personnes si ce n’est trois joyeuses mamys qui nous ont demandé « quel était notre film préféré pour les fêtes de Noël ». Nous avons calé sur ce sondage de rue surprenant en cet endroit, mais nous avons tous les cinq biens rigolés.

Jeudi 10 décembre 2009
Personne ne sera étonné si on vous dit que nous avons dormis à poing fermés. Le bateau n’a pas bougé d’un millimètre cette nuit, que du bonheur.
Notre voisin John nous largue les amarres vers 9H ce matin puis nous suit.
Nous avons décidé de faire une petite journée de navigations jusqu’à ORIENTAL, un village de pêcheurs de crevettes sur une rive de la NEUSE RIVER, dans le PAMLICO SOUND.
Ce matin, nous serons sept bateaux retardataires en route vers le sud, quatre voiliers et trois trawlers. Deux « fishing boats » nous doublerons à grande vitesse et disparaitrons rapidement sur l’horizon. Effectivement, dans les sounds, nous avons l’impression souvent d’être en mer car nous ne voyons pas toujours le bout de notre route, le ciel se confondant avec l’eau sur laquelle nous naviguons.
Nous arrivons dans une petite marina vide à ORIENTAL où nous nous installons.
L’après midi sera consacré à la visite du bourg et à la recherche du meilleur restaurant du cru où nous pourrons déguster des crevettes fraichement pêchées.
Sur les conseils de la marchande de pain et de fromages fabriqués « maison », nous allons souper chez « M § M » à cent mètres du bateau. Bon conseil car les crevettes sont bien apprêtées, de belles qualités et en quantité.
Le soir, la marina s’est remplie avec six autres bateaux.

Vendredi 11 décembre 2009
Nous partons vers 8H 30 ce matin, car nous sommes réveillés de bonne heure par nos voisins qui ont décidé de ne pas trainer dans le froid ambiant.
Nous sortons donc nous aussi de la marina pour une courte étape de vingt mile nautiques environ jusqu’à BEAUFORT NC.
Nous slalomerons entre les iles à petite vitesse, huit nœuds et nous arrivons à destination à 11H. Nous nous installons dans la marina que nous avions fréquentée à l’aller mais le dockmaster nous réclame 90 $ par nuit. Il n’y a pas de basse saison ici, le prix à même était augmenté de 10 $ depuis le printemps !!!!!
Heureusement que nous profitons du prêt gratuit d’une voiture pour nous déplacer faire tous les achats nécessaires pour la vie à bord et d’une connexion internet.
Depuis hier soir, le vent est passé au nord-ouest et la température a chuté brutalement. On a entre 0° et 5° au meilleur moment de la journée.
Dimanche, nous mettrons cap au sud et allons descendre très rapidement vers la Floride et les Bahamas.
Nous apprenons qu’un bateau a eu de graves avaries techniques durant la nuit de la tempête tropicale de la nuit de mardi mais sans dommage pour les personnes.

Samedi 12 décembre 2009
Nous empruntons une voiture pour aller faire l’avitaillement du bord ce matin. C’est assez agréable et cela fait bizarre de se diriger dans cette petite ville comme si on était d’ici. Nous partons donc vers la périphérie où sont concentrés tous les magasins. Chacun à sa spécialité, nous ne trouvons pas d’alcool et de bons vins dans les supermarchés, ni d’articles de bazar. Il nous faut donc parcourir plusieurs magasins. Nous sommes de retour vers midi au bateau.
Nous avons invités un couple d’américains que nous avions rencontrés en mai lors des fêtes de BEAUFORT NC. Nous étions restés en contact par courriel et ces derniers temps par téléphone. Nous avons hâte de passer la journée avec eux afin de faire leur connaissance.
Les rencontres humaines sont très importantes dans un voyage, connaitre des autochtones et pouvoir échanger des idées nous semble plus enrichissant que de voir des paysages et des cités.
Ann et Paul arrivent vers 1H, nous les accueillerons à notre bord et buvons pour l’apéritif, une des dernières bonnes bouteilles de vin de chez nous. Il n’en reste malheureusement plus que cinq.
Nous partons déjeuner dans un des restaurants qui se trouvent à proximité de la marina. Pendant le repas et durant toute l’après midi, les discutions vont de bon train. Paul parle bien le français et prend la peine de parler lentement dans sa langue. Notre anglais s’est, semble-t-il, amélioré car nous aurons des discussions animées sur les divers sujets qui nous préoccupent tous quelque soit le pays où nous habitons. D’ailleurs, son premier courriel, le lendemain sera rédigé en anglais.
Ann, qui est professeur dans une école primaire, aide des enfants en difficultés scolaires. Elle comprend le français lorsque nous parlons lentement nous aussi et comprend notre anglais.
En fin de journée, ils regagnent leur domicile, ayant des préparatifs de fêtes à faire pour l’école. Nous nous promettons de nous revoir et nous ferons surement un détour lors de notre transhumance de printemps car ils habitent en bordure d’une rivière navigable.
Il fera un temps épouvantable toute la journée, la température a de nouveau chutée.

Dimanche 13 décembre 2009
Le départ se fera à 9H ce matin sous une pluie glaciale.
Nous avons décidé de mettre beaucoup de sud dans notre route car nous en avons assez du mauvais temps, on veut du soleil.
Nous ferons donc plus de cinquante milles nautiques dans la journée.
Nous nous arrêterons dans une petite marina en bordure de l’intracoastal à 16H dans une station balnéaire nommée SURFCITY.
Nous allons faire le plein des réservoirs en diesel et négocier la place au ponton pour la nuit. De fait nous resterons contre le ponton des carburants car vu l’heure tardive le dockmaster ferme les pompes et rentre chez lui.
Devant nous est apponté un voilier américain avec un couple charmant. EARL parle couramment le français et sa femme Katy un peu. Nous passerons la soirée ensemble, après avoir pris le repas du soir dans nos bateaux respectifs.
Il semble qu’il y ait, en Amérique du nord, une tradition ou une habitude qui fait que quand vous invitez quelqu’un pour boire à votre bord, ils viennent systématiquement avec leurs boissons et repartent avec, s’ils ne les ont pas terminées. Nous restons français et quand on nous invite, nous arrivons avec une bouteille de bon vin de chez nous, mais nous la buvons tous ensemble.

Lundi 14 décembre 2009
Ce matin, le départ sera matinal car nous avons un pont à passer qui n’ouvre que toute les heures. Il nous faut donc être devant vers 7H 50 si nous ne voulons pas perdre trop de temps. Nous saluons nos nouveaux amis navigateurs après avoir échangé nos coordonnées. Ils partent passer l’hiver aux BAHAMAS comme nous.
Le soir vers 16H, nous nous arrêtons dans un chantier naval qui a quelques places, OCEAN ISLE, lieu que nous connaissons bien. Nous nous y étions arrêtés en mai et n’ayant pas trouvé le dockmaster, nous avions repris la route au matin sans nous acquitter du prix du stationnement.
Le dockmaster était présent à notre arrivée et nous avons pu négocier le tarif de notre nuit en payant cash. Comme quoi, le marchandage existe ici aussi et l’argent frais est apprécié.

Mardi 15 décembre 2009
Il aura plut cette nuit aussi et au réveil, il y a une brume à couper au couteau.
Donc départ à 10H juste après un yacht que nous avions vu arrêté la veille dans une autre marina quelques milles avant. La brume est vraiment épaisse car je n’ai pas vu un autre trawler qui le suivait et il a fallut que nous arrêtions tous les deux nos bateaux. Je me suis confondu en excuses qui ont été gentiment acceptées. Nous avons donc navigués à trois bateaux toute la journée.
C’est intéressant pour nous car c’est la première journée où nous avons plusieurs ponts à faire ouvrir et nous laissons les américains devant et faire les demandes. Nous doublerons trois autres voiliers en route vers le sud.
A 5H, nous stoppons à GEORGETOWN, dans une marina que nous avions déjà fréquentée. Cette petite ville est agréable et nous irons nous y promener à la nuit tombante, une fois le bateau bien amarré. Nous retrouvons le yacht du matin, LESTIQUE, qui avait pris un peu d’avance et deux autres voiliers que nous avions doublés dans la semaine précédente mais qui étaient repassé devant lors de notre arrêt de cette fin de semaine, ainsi que le trawler PALETTE avec son skipper John.
Le vent a tourné au nord à nouveau et la température a bien chuté. Il pleut durant la nuit. Aujourd’hui, nous sommes entrés en Caroline du Sud.

Mercredi 16 décembre 2009
Comme prévu par la NOAA, l’organisme américain des prévisions météorologiques,
Il fait un grand soleil avec un ciel bleu ce matin. Ce temps est prévu pour deux jours.
Nous naviguerons à un rythme soutenu toute la journée, sans perdre de temps avec les ponts pour arriver vers 4H à CHARLESTON SC.
Nous jetons l’ancre en bordure de l’ICW dans un endroit que j’avais repéré à l’aller.
Nous retrouvons, à coté de nous, le yacht LESTIQUE attaché à son dock devant une magnifique villa.
L’intracoastal a serpenté toute la journée dans des zones humides et sauvages. Depuis quatre jours, nous faisons une moyenne de 60 NM par jour.
Depuis deux jours, nous voyons les premiers pélicans qui disputent leur pêche avec des cormorans et quelques mouettes.

Jeudi 17 décembre 2009
Nous levons l’ancre de bonne heure car nous avons décidé de nous arrêter dans un bourg situé au bord de l’ICW. Au printemps, nous avons fait le plein de carburant dans la marina municipale, nous avions été bien accueillis et nous avons envi de visiter cet endroit.
Donc longue journée de navigation de 65 NM et nous arrivons à destination à 14H.
Nous voyons qu’il y a un ponton public et nous y accostons. Nous pensions y passer la nuit mais il n’est pas autorisé d’y rester après une heure du matin. Nous irons donc au mouillage tout à côté.
Nous partons vers le centre du bourg avec l’intention d’y faire quelques emplettes, du pain et des légumes. Nous trouvons une rue principale, appelée « Front Street » comme toutes les rues principales situées au bord de l’eau, très animée, la proximité des fêtes devant en être la raison.
Par contre, après avoir demandé plusieurs fois où nous pouvions trouver un « food market », il nous a été répondu invariablement qu’il fallait sortir de la ville mais que c’était trop loin pour y aller en marchant à pied. Nous avions oublié que nous étions aux Etats-Unis ! A notre demande, une charmante dame nous a regardés avec une expression d’étonnement comme si nous lui demandions la lune. Agnès en a déduit qu’elle n’avait pas du faire souvent ce type d’achat, vu son apparence vestimentaire et sa réponse.
Nous retournerons au bateau sans avoir dépensé un dollar. Nous retrouvons au ponton le bateau de notre ami John, parti lui aussi en goguette.
Il sera de retour peu de temps après et nous faisons un brin de causette. Il nous confirme l’interdiction de rester attaché au ponton pour la nuit.
Nous lui larguons les amarres et le suivons au mouillage.
Malgré toute l’attention que l’on porte à cette manœuvre, une petite heure plus tard, NA MAKA se retrouve contre un autre bateau local, tendrement enlacés ( !). Nous écartons les deux bateaux sans occasionner de dommage, relevons notre ancre et partons quelques centaines de mètres plus loin.
Je n’avais pas remarqué que le bateau local était mouillé sur un câblot, ce qui est fréquent ici, mais dans ce cas là, le câblot peu faire cinquante à soixante mètres. Ainsi, à la renverse de marée, sa zone d’évitage est beaucoup plus importante que la notre ce qui est à l’origine de la collision.
Ce ne sera pas dit que nous serons cette fois bien accueilli dans ce lieu, car notre ancre ne veut pas crocher où nous avons décidé de nous installer. J’avise une nouvelle zone de mouillage un mille plus loin qui me parait très protégé.
Nous y arrivons à la tombée de la nuit et en fait nous nous amarrons sur une bouée libre devant une petite marina, au milieu de plusieurs autres bateaux.
Nous y passerons une bonne nuit au calme et bien amarré.

Vendredi 18 décembre 2009
Départ à la pointe du jour comme des voleurs, n’ayant vu personne de la marina la veille au soir et espérant ne voir personne ce matin pour nous faire payer la prise de bouée. Ici, nous n’avons encore rien trouvé de gratuit, tout le monde est très aimable mais tous est payant.
La pluie se sera invitée au cours de la nuit et ne nous quittera pas de la journée. Nous aurons du très fort vent du sud ouest ce qui fait fortement monter la température ambiante. Nous plaignons, tout de même, les équipages des voiliers que nous doublons car eux sont exposés toute la journée aux intempéries alors que nous sommes au chaud quelque soit le temps.
En fin de journée, nous appelons une petite marina, nommée KILKENNY, cachée dans les méandres des zones humides que nous traversons dans cette GEORGIE. Nous y arrivons et trouvons un long ponton de bois, quelque peu en mauvais état et nous hésitons à nous y accoster. Malgré l’absence du dockmaster, nous prenons les amarres avec un peu de difficultés car le ponton est dans l’alignement du fort vent et de la marée. Il faut que je maintienne le bateau fixe par rapport au ponton avec les moteurs en fonctionnement pour contrer quatre nœuds de courant pendant qu’Agnès sotte sur le ponton et frappe les amarres, c’est un peu sportif mais nous y arrivons.
Je vais à l’office de la marina et j’y trouve un vieil homme qui me débite des phrases incompréhensibles pour moi. Je lui paye le stationnement et je me sauve rapidement
Après une balade dans ce lieu mystérieux et un peu lugubre, nous irons souper dans le seul restaurant qui est tout près de la marina. Nous y dégusterons un plat de crevettes grillées en buvant un bon vin blanc de Californie.
Nous serons étonnés de trouver un restaurant agréable et très bien décoré se remplissant rapidement au cours du repas. Nous pensons qu’il doit y avoir un nombre important d’habitations alentour que nous ne voyons forcement pas depuis le bord de la rivière.
Nous passerons une très agréable soirée dans ce petit coin perdu.

Samedi 19 décembre 2009
Petit départ à 9H ce matin comme si nous ne voulions pas quitter ce charmant endroit. Ce matin, le temps s’est amélioré, ciel couvert mais pas de pluie et vent moins violent, conditions que nous garderons pour la journée. Le beau temps ensoleillé est prévu à partir de demain pour plusieurs jours.
Le chauffage fonctionne sans discontinuer depuis que nous sommes revenus à ANNAPOLIS le 4 décembre. Nous attendons le soleil de la Floride avec impatience.
Nouvelle longue journée de navigation et nous mouillerons notre ancre à 5H au fil de l’ICW sur les conseils d’un couple d’américain que nous avons suivi en fin de journée. Nous pensions qu’ils connaissaient un endroit calme où passer la nuit, leur trawler semblait être équipé pour la vie à bord au vu du fatras qui encombrait le pont de leur bateau. Nous étions bien installés, la nuit venue lorsque le jour revient brutalement vers 8H. Nous sortons précipitamment à l’extérieur voir ce qui se passe.
Ce n’est qu’un gros bateau de croisière qui navigue sur l’intracoastal et qui promène des gens du troisième âge en vacances. Comme nous encombrons un peu le chenal à cause de la renverse de la marée, le capitaine nous éclaire avec les puissants projeteurs de son bateau afin de ne pas nous accrocher, nous ou bien le bateau qui est de l’autre côté du chenal. La manœuvre se déroule parfaitement et ce n’est pour lui qu’un petit échauffement car deux cent mètres plus loin, il doit passer sous un pont où il ne doit pas avoir un mètre de marge latérale et en hauteur.

Dimanche 20 décembre 2009
7H 40, les moteurs chauffent déjà. Nous allons quitter notre havre de repos, mal nommé JEKILL CREEK, pour une nouvelle longue journée. Nous avons hâte de descendre en Floride afin de trouver un chaud soleil.
Le chemin parcouru nous parait long, les paysages sont variés, beau et sauvages mais il s’est installé une certaine monotonie dans cette descente. Nous battrons aujourd’hui notre distance parcourue la plus grande avec 87 NM.
Heureusement le soleil brille fort ce qui nous encourage mais avec un fort vent d’ouest qui nous aide. Nous en profitons également pour arrêter le chauffage.
Nous nous installerons après avoir passé la belle ville de SAINT AUGUSTINE dans une crique protégée en bordure du chenal. Nous y retrouvons sept autres bateaux, certains en hivernages et d’autres en place pour la nuit sur le chemin du sud.

Lundi 21 décembre 2009
Même tempo que la veille. Nous voudrions être ce soir à TITUSVILLE dans une marina où est stationné un couple de français avec qui nous communiquons depuis deux mois par internet. Nous aimerions les rencontrer pour leur donner des informations sur notre escale à CUBA.
Nous avions passé quelques jours dans « la cité dortoir » de la NASA en avril avec Sylvain, Audrey et Rafael.
Nous partons ce matin avec un petit risque car nous avons les deux réservoirs de carburant qui sont au début de la réserve. D’après mes prévisions, nous devons arriver à destination sans souci, il nous reste plus de 80 NM à parcourir.
La météo sera douce toute la journée.
Les deux dernières heures du parcours seront angoissantes lorsqu’une des deux jauges s’installera sur le zéro du réservoir, d’autant que nous traversons une très grande zone humide inhabitée, en fait le no mans land qui entoure les installations de la NASA, mais j’ai confiance en mes calculs.
Nous arrivons à 5H dans la marina et prendrons le premier ponton de libre avant de couper rapidement les moteurs. Personne n’ayant répondu à nos appels radio pour nous installer, nous verrons demain matin le dockmaster pour faire les formalités.

Mardi 22 décembre 2009
Vers 9H, je vais au bureau de la marina afin de nous présenter, de connaitre les tarifs du stationnement et de faire les formalités.
Nous devons faire un aller/retour à TOULOUSE et nous pensons laisser le bateau là pour deux semaines. On nous assigne une place pour cette période.
Pendant la manœuvre, je vais charger quarante galons de carburant à la station de la marina avant de tomber en panne sèche car ce matin, les deux jauges restent sur le zéro.
Nos amis sont absents car ils sont partis hier en avion pour passer les fêtes de fin d’année à MONTREAL où ils ont aussi leurs deux enfants qui font leurs études à l’université de MAC GUILL. Nous communiquons avec eux et prenons rendez vous pour le début de l’année.

Mercredi 23 et jeudi 24 décembre 2009
Nous passons ces deux jours d’attente à ranger et nettoyer le bateau. Nous louons une voiture afin de rejoindre l’aéroport de MIAMI et de nous envoler le vendredi 25 dans l’après midi vers TOULOUSE.
Le 24 au soir, nous ferons un petit repas de Noël à bord en amoureux.

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