samedi 7 août 2010

THE GREAT LOOP USA

Samedi 17 avril 2010
Bonjour, la rédaction du journal de bord reprend.
Il nous parait important de continuer ce voyage par cette voie maritime dénommée en Amérique du Nord « THE GREAT CIRCLE », qui va nous amener dans l’intérieur du pays. Peut être allons nous y trouver un autre visage de l’Amérique.
Nous allons parcourir plus de 5 000 milles nautiques (1 NM = 1.853 kms) et traverser seize états sur le territoire américain.
Nous venons de passer près d’un an sur la côte Est qui semble être une partie des USA assez privilégiée. Comme sur tous les autres continents, les populations se massent sur les franges côtières, les industries y sont implantées et les zones touristiques y sont très développées. De plus, la côte Est bénéficie d’un climat très tempéré, le courant chaud du GLUF STREAM remontant du Golfe du Mexique baigne ses côtes.
La semaine qui vient de se terminer nous a permis de faire un grand ménage de printemps au bateau.
Nous avons tout nettoyé et révisé, des cales moteurs jusque sur la « terrace », chacun dans sa spécialité et ensemble à chaque fois que c’était nécessaire.
NA MAKA semble avoir fait peau neuve, elle est propre et belle comme au premier jour, prête pour un grand tour.

Dimanche 18 avril 2010
Ce matin, le réveil a sonné à 6H.
Nous avons nos amis américain Linda et Jim (Jim s’occupe de la vente du bateau, mais chut !) qui viennent faire une partie de l’intracoastal jusqu’à chez eux qui est à une trentaine de kilomètres d’ici. Ils arrivent comme convenu à 7H et nous larguons les amarres dès qu’ils sont installés.
Ils débarqueront à 11H 30 au quai d’un restaurant qu’ils connaissent près de leur maison.
C’est agréable d’avoir un pilote pour nous conduire, ce matin, cela nous permet de regarder plus précisément les belles demeures situées en bordure du canal.
Nous nous séparons avec un pincement au cœur car nous avions pris goût à notre escale en Floride et nous sommes tristes de laisser tous les amis qui nous ont accueillis et aidés avec gentillesse et amitié. Nous leur avons promis de revenir les voir.
Ce dimanche matin est assez calme, il n’y a pas trop de monde sur l’eau, le temps est assez maussade. Par contre, l’après midi sera plus « vivant » avec le retour du soleil.
Nous arrivons à 18H 30 à FABER COVE, un mouillage que nous aimons bien car très protégé et peu fréquenté.
Après souper, nous allons nous coucher rapidement, nous sommes fatigués par cette première longue journée de navigation et nous avons le réveil qui va nous appeler à 6H demain matin à nouveau.
Nous devons être dimanche à NORTH MYRTLE BEACH pour la réunion annuelle de l’association qui réunie les « loopers ». Nous voulons voir s’il y a d’autres bateaux qui partent pour cette grande ballade et recueillir les informations nécessaires qui devraient nous faciliter le voyage, (voir sur internet «greatloop.org »)
Nous avons donc à faire en sept jours ce que nous avons fait en douze jours lors de la descente en décembre dernier.

Lundi 19 avril 2010
Suivant notre plan de marche, nous partons à 7H 20 ce matin.
Longue journée également sans problème particulier, nous reconnaissons assez facilement la route, que nous avions déjà faite au printemps dernier dans ce sens.
Juste avant l’endroit que nous avions choisis pour passer la nuit, le chenal est obstrué par une grande barge et son pousseur. La barge est « plantée » sur une berge, ce qui ne manque pas de nous faire nous poser quelques questions. A notre approche, le pousseur manœuvre afin de nous ouvrir le passage.
Nous jetterons l’ancre en bordure de l’intracoastal à la tombée du jour, nous pensons que cet endroit sera calme malgré tout, la nuit, les bateaux ne naviguent pas.
Cet étrange attelage passera à côté de nous dans la nuit en remontant vers le nord.

Mardi 20 avril 2010
L’habitude semble prise, décollage à 7H 10 ce matin.
Vers 9H, nous entendons un appel sur la radio qui semble s’adresser à nous. Agnès voit derrière nous un canot des US COAST GUARDS. Nous ralentissons, échangeons quelques mots à la radio VHF et ceux-ci nous informent qu’ils veulent monter à bord pour un contrôle. Ce sera notre premier contrôle depuis un an que nous naviguons dans les eaux américaines.
Je réduis ma vitesse et leur canot manœuvre afin de se rapprocher au plus près, sans nous toucher et deux gars montent à bord avec leurs sacs.
Nous aurons droit à un contrôle complet du bateau. En premier lieu, ils vérifient si tous nous papiers et documents administratifs sont en règle puis les équipements de sécurité du bateau et pour finir, la visite de celui-ci.
Cette opération prendra plus d’une demi-heure, dans la plus extrême courtoisie et la bonne humeur. Nous garderons pendant tout ce temps une petite vitesse de 5KN avec le canot des USCG collé à nos basques avec deux autres coast guards à bord.
Le contrôle terminé et étant parfaitement en règle, ils nous établissent un document en l’attestant et que nous pourrons présenter à leurs collègues lors d’une nouvelle interception. Ils regagnent leur bord avec maitrise en sautant d’un bateau sur
l’autre, distants d’une dizaine de centimètres tout en avançant à petite vitesse.
Nous nous saluerons mutuellement et ils repartent pour faire le contrôle d’autres bateaux qui passent sur leur secteur. Nous reprenons notre route en étant soulagés, car nous avons eu tout juste et nous savons comment cela se déroule.
Nous sommes plusieurs bateaux à remonter vers le nord sur la zone, les USCG se sont attaqués à un gros yacht qui nous précède. Quelques minutes après, nous les voyons revenir vers nous et nous demander s’ils n’ont pas laissé leur manuel du parfait douanier (!), nous les assurons que non après avoir regardé à l’intérieur du bateau et ils repartent en nous saluant.
Nous doublons plusieurs bateaux dont le gros yacht. En le quittant, les USCG nous font signent qu’ils l’ont retrouvé.
Nous continuons tous notre route, non sans eu avoir besoin de s’imposer au gros yacht qui voulait nous doubler, mais sachant que nous allons plus vite que lui dans le canal, j’ai pris de la vitesse pour ne pas le laisser passer. J’avais raison, car il est resté plusieurs heures derrière nous en se faisant distancer au fur et à mesure. Il est très inconfortable et difficile de suivre un autre bateau, les remous qu’il fait déstabilisant le bateau suiveur.
Une seconde mésaventure est arrivée cet après midi, qui aurait pu avoir des conséquences très ennuyeuses. J’étais entrain de regarder aux jumelles dans un mouillage car il me semblait avoir reconnu le voilier de Marc. Marc est un charmant canadien de QUEBEC que nous avons rencontré au Bahamas et qui était revenu avec nous pendant trois jours afin d’essayer le bateau, il veut acheter un trawler et étant donné que le notre est à vendre ……..
Agnès se met à hurler « Jean Marie, LA BALISE …….. »
J’ai réagis à la vitesse de l’éclair, comme le nécessite ce genre de situation et donné un grand coup de barre sur la droite, le bateau, sous pilote, se dirigeait sur une balise de marquage du chenal. Nous y sommes passés à un demi-mètre au plus, ouf, grosse chaleur, car si on en touche une, cela fera de gros dégâts sur le bateau. Avertissement sans frais.
Nous redoublerons la même barge qu’hier, toujours plantée dans une berge du canal et nous n’avons toujours pas deviné ce qu’ils faisaient dans cette position.
La suite de la journée sera plus calme et nous jetterons l’ancre à 7H du soir dans un bras d’eau adjacent au canal, mouillage indiqué sur la carte et nous y retrouverons six autres bateaux qui font aussi leur remontée vers le nord.
Petit apéritif de réconfort et souper au calme avant d’aller se reposer. Nous tenons nos prévisions de route, mais cela fait de longues journées sans « relâcher » notre attention.

Mercredi 21 avril 2010
Le départ est toujours aussi matinal et nous avons décidé de prendre un raccourci en passant par la mer aujourd’hui. Les prévisions météorologiques sont favorables, un beau soleil et un petit vent d’ouest venant donc de la terre devrait nous offrir un océan très calme sans vague.
Nous sortons donc en mer une heure après notre départ par le premier inlet.
Nous retrouvons le petit dandinement du bateau sur un petit clapot avec une légère houle résiduelle et sans vent pour l’instant. Nous prenons la vitesse de croisière du bateau qui est de 10 KN et qui file sous pilote pendant plusieurs heures sans être obligé d’être attentif à chaque seconde.
En fin de matinée, le vent se lève, mais face à notre route, soit du nord et non de l’ouest comme prévu. Nous continuons jusqu’à 4H, heure à laquelle nous décidons de rentrer en terre retrouver l’intracoastal par un inlet qui est navigable, la mer devenant quelque peu inconfortable.
Nous jetterons l’ancre à 8H dans un mouillage que nous connaissons pour l’avoir pratiqué lors de notre descente en décembre.
Nous y sommes seuls et cela pourrait être inquiétant d’être là au milieu des marais sans voir personne, mais nous savons que les campagnes américaines sont sures.
Nous passerons une bonne nuit calme, me levant uniquement à la renverse de la marée afin de constater la bonne tenue de l’ancre.

Jeudi 22 avril 2010 et Vendredi 23 avril 2010
Ces deux journées seront identiques aux précédentes, monotones sur un parcours que nous avons déjà fait deux fois.
Nous avons réduits le temps de navigation en partant vers 8H le matin et nous arrêtant vers 5H le soir. Nous serons samedi après midi arrivés à notre destination.
Nous commençons à guetter les autres trawlers que nous doublons afin de deviner s’ils vont au même rendez vous que nous.

Samedi 24 avril 2010
Il nous reste à parcourir une distance de 37 NM jusqu’à NORTH MYRTLE BEACH.
Les dernières heures se feront à petite vitesse car il y a au bord du canal sur les deux rives de nombreuses grandes villas avec leur quai particulier et beaucoup de bateaux accostés. De plus, il pleut régulièrement ce qui diminue la visibilité.
Vers 1H, nous arrivons à la marina qui doit accueillir tous les bateaux venus pour la concentration.
Nous prenons la place que l’on nous désigne et nous déjeunons avec appétit car il se fait tard pour nos estomacs.
L’après midi se passera à prendre quelques contacts avec les loopers qui sont déjà là et qui semblent « intéressés » par ces français qui naviguent dans leur jardin.

Dimanche 25 avril 2010
Nous consacrerons consciencieusement ce matin à faire la grasse matinée.
Je me lèverais vers 11H. Nous avons appris la veille que les inscriptions ne commençaient qu’à 3H 30.
Nous rencontrerons un couple de canadiens exilés sur la côte ouest de la Floride et qui ont quelques souvenirs de la langue française, SUSAN et ALAN. Ils nous donneront quelques explications sur le programme et nous parlerons de leur loop qu’ils viennent de terminer.
Nous serons à l’heure dite aux vérifications administratives et nous aurons « la chance » d’avoir comme interlocutrice la présidente de l’association. Avec quelques difficultés et l’aide de SUSAN nous finirons par leur faire comprendre que nous voulons faire partie des membres de l’association et elle nous explique que les inscriptions sont clauses pour participer au rendez-vous et qu’ils ne peuvent donc pas nous accueillir. Nous sommes un peu choqué par cet accueil très « frais ».
De toute manière, nous avions décidé la veille que nous n’assisterions pas aux séminaires car nous n’aurions rien compris et de plus le tarif demandé par personne est de 300 $ !!!!!! Nous voulions seulement être présents lors des soupers en fin de journée afin de rencontrer individuellement les gens qui ont fini leur tour. Nous voulions savoir s’il y avait d’autres bateaux qui y partaient afin d’envisager quelques étapes en commun. Cela ne sera pas possible et nous sommes extrêmement surpris.
En fin d’après midi, étant retournés à bord, nous entendons de l’agitation sur le quai face à nous. Nous regardons qui sont les nouveaux arrivants et nous avons la surprise de reconnaitre un couple de canadiens que nous avions rencontrés à OSWEGO en septembre, Janick et André, mon coiffeur préféré.
Nous descendons sur le quai et nous sommes étonnés d’entendre le dockmaster leur dire qu’ils ne peuvent pas rester dans cette marina, ils attendent plus de quarante bateaux pour le rendez-vous. Je prends les discutions en main en m’opposant à ce qu’ils partent et je négocie une petite place au bout du quai en attendant que la marina soit pleine. Il doit y avoir plus de quarante emplacements de libres. Ce qui est accepté et nous aidons nos amis à accoster à l’endroit désigné.
Plus tard, nous leur rendrons visite pour les inviter à prendre un apéritif à leur bord afin de nous raconter nos hivers respectifs. Ils sont assez choqués également de l’accueil que nous avons reçu.
Ils nous invitent à souper le lendemain à leur bord.

Lundi 26 avril 2010
En tout début de matinée, nous avons la visite d’un canadien, Wayne, qui parle parfaitement le français et qui nous offre ses services de traducteur dans nos relations avec l’organisation, ayant été informé qu’il y avait deux français perdus !
Nous lui expliquons ce qui s’est passé hier et notre déception quant à l’accueil reçu, nous lui disons ce que nous attendons de notre présence ici. Il est désappointé par cette situation et nous dit qu’il prend sur lui notre présence lors des séminaires et qu’il va en parler aux organisateurs. Il nous invite à participer au repas du soir en étant ses invités. Nous refusons poliment en lui expliquant que nous avons pris d’autres engagements avec ses compatriotes et il nous invite à venir le lendemain matin à 8H 30 à son bord.
A 10H, j’ai un rendez-vous personnel avec André, coiffeur de profession et qui se balade avec ses outils de travail. Il m’avait déjà coupé les cheveux à OSWEGO en septembre dernier. Agnès immortalisera ça en prenant quelques photos de nous tous
En fin de matinée, je négocie une nouvelle fois avec le dockmaster afin que nos amis prennent un quai mieux protégé et proche de nous. Des quarante bateaux attendus, une petite dizaine seulement est arrivée depuis hier matin et il semblerait qu’il n’y en aura pas tellement plus. Nous aidons nos amis à venir sur notre quai ce qui les réjouit car ils ont eu une nuit un peu agitée à cause d’un très fort vent de Sud et de la navigation dans l’intracoastal qui lève un bon clapot.
Nous passerons l’après midi à faire l’avitaillement en produits frais car le réfrigérateur est vide et nous pensons reprendre la route très rapidement.
Vers 6H, nous rejoignons nos amis pour une belle soirée.
Janick nous a préparé une spécialité québécoise, qui ressemble un peu à la piérade de chez nous, mais les ingrédients change quelques peu.
La soirée passera trop vite avec ce couple que nous aimerions garder comme amis et revoir très rapidement. De toute manière, nous communiquons déjà par courriel et téléphone depuis le mois de septembre dernier et nous continuerons avec plaisir.
Le retour à notre bord se fera tardivement dans la nuit, heureusement que nos bateaux sont proches et sur le même quai.

Mardi 27 avril 2010
Janick et André sont partis ce matin de très bonne heure car nous ne les avons pas entendus. Nous aurions bien voulu leur larguer les amarres.
A 8H 30 nous sommes devant le bateau de Wayne, MY WAY.
Il nous invite à monter à bord et il nous présente sa femme, Francine. Ils habitent sur la rive québécoise de la rivière OUTAWAIS près d’OTTAWA.
Nous passerons deux heures en discussions sur leur périple qu’ils viennent de faire.
Nos questions sont concentrées sur les grands lacs du nord et sur la descente du MISSISSIPI. Nous notons un grand nombre d’informations.
A la fin de cet entretien amical, Wayne et Francine nous conseillent de ne pas venir aux réunions car ils pensent que nous avons l’expérience suffisante pour faire cette boucle sans problème.
Par ailleurs, nous l’avions préalablement décidé en sachant que nous ne comprendrions pas grand-chose dans un exposé magistral. Nous les invitons pour la fin de l’après midi afin de visiter de notre bateau et de boire le pot de l’amitié.
Durant la journée, nous allons travailler sur le bateau, nettoyage, niveaux d’huile et du liquide de refroidissement des moteurs et complément de liquide dans le système hydraulique de la direction.
Vers 4H, nos nouveaux amis arrivent avec deux autres couples. Nous leur faisons visiter NA MAKA qu’ils trouvent très bien, les hommes veulent même descendre dans la cale voir les moteurs.
Ils nous invitent à nous joindre à eux pour aller souper dans un restaurant en ville.
Nous les retrouvons pour prendre un apéritif à leur bord en attendant le taxi. Un de leurs amis est venu depuis le NEW JERSEY en voiture et s’est à lui que reviendra la tache de convoyer tout ce monde.
Nous passerons une nouvelle excellente soirée en très bonne compagnie.
Nous remercions chaleureusement tout le monde pour leur accueil et leur gentillesse et leur disons au revoir car nous avons décidé de partir demain matin non sans avoir échangé nos adresses courriels.

Mercredi 28 avril 2010
Ce matin, nous serons réveillés par la fraicheur de l’air, il fait 11° dans le bateau, j’allume le chauffage pour la première fois depuis mi janvier et cela ne nous met pas en joie. Nous avons peur de remonter vers le nord plus vite que le beau temps.
Nous larguerons à notre tour les amarres à 8H 30 en même temps que plusieurs autres bateaux de loopers.
Une heure plus tard, nous stoppons dans une marina afin de faire le plein des réservoirs de carburant et nous reprenons notre route vers le nord.
A midi, nous serons stoppés une demi-heure par le dernier vestige d’un temps passé, un « ponton bridge » qui ne laisse le passage qu’à chaque heure pleine. Nous serons neuf bateaux à attendre à l’ancre.
La journée se passera calmement jusqu’au soir où nous jetterons l’ancre dans une baie bien protégée à CAROLINA BEACH.

Jeudi 29 avril 2010
Départ habituel à 7H pour une très longue navigation.
Nous poserons notre ancre à 6H dans une petite crique en bordure du canal où sont déjà installés huit autres bateaux, voiliers et trawlers.
Nous irons le plus loin possible vers l’intérieur de ce havre, avec un petit mètre d’eau sous la coque, le vent encore puissant y faisant entrer un bon clapot.
Nous savons qu’il doit disparaitre pour la nuit.

Vendredi 30 avril 2010
Ce matin, nous partirons les derniers du mouillage vers 8H 30, Nous n’avons que
25 NM à faire ce matin pour rejoindre NEW BERN. Nous remonterons la NEUSE RIVER en nous fiant à la carte électronique et au balisage existant en place. Nous sommes sortis de l’intracoastal et n’avons pas de carte papier.
Nous arriverons vers 11H à destination sans inquiétude, nous aurons croisé plusieurs bateaux, voiliers et navires à moteurs ce qui nous confortera dans la sécurité de cette navigation.
En arrivant à la marina, nous téléphonons à nos amis et Paul prendra sa voiture pour venir nous chercher. Nous prenons une place dans cette marina car nous décidons de laisser NA MAKA là et de ne pas remonter la TRENT RIVER jusqu’à POLLOCKSVILLE, où habitent Ann et Paul.
Nous n’avons pas de carte ni d’information précise sur la rivière et ne connaissons pas sa profondeur minimale ni la hauteur libre de passage.
Nous déjeunons tous les trois sur le bateau, Paul part faire des achats et repasse nous prendre à 4H pour aller chez eux. Nous profitons de son absence pour nettoyer le bateau, Agnès s’occupant de l’intérieur et moi de laver l’extérieur.
Nous serons royalement installés dans un appartement très confortable jouxtant leur maison principale, le patio et une agréable pièce style véranda d’été en font la liaison.
Nous rencontrerons deux autres couples amis qu’ils ont invités pour le repas de dimanche midi qui est une tradition ici aux USA. Le repas, très copieux et bien arrosé dure une bonne partie de l’après midi et est le seul de la journée.

Mardi 4 mai 2010
Nous avons passé trois jours très agréables en compagnie de nos hôtes. Ayant décidé de reprendre le chemin vers le nord demain matin mercredi, Paul nous raccompagne jusqu’au bateau vers midi.
Ann est institutrice à l’école qui est situé de l’autre côté de la rue en face de leur maison et Paul, est retraité mais donne, aux enfants de la même école, quelques cours de vulgarisation du français
Ce matin, Paul nous invite à rencontrer les enfants qu’il a en cours. Nous assisterons à son cours dans la salle de classe d’Ann.
Paul nous présentera aux enfants et ils sont tous excités par cette rencontre. Paul les avait prévenus de notre possible venu. C’est une belle expérience pour eux que notre présence, ils peuvent entendre nos accents différents et «voir des français ». Nous participerons au cours par un jeux de questions et réponses sur la traduction en français et/ou en anglais d’une liste de mots qu’ils ont déjà appris au travers de la lecture de livres pour les enfants qui servent de support à Paul pour leur enseigner la langue de MOLIERE.
Nous passerons une heure extraordinaire dans l’école, expérience à laquelle nous n’aurions jamais pensé dans ce voyage et particulièrement pour Agnès qui est toujours émerveillée par les enfants.
En fin de matinée, après moultes embrassades avec Ann que nous laissons avec ses enfants, Paul nous accompagne à NEW BERN. Nous passerons acheter une planche en bois afin de faire une protection des défenses de coque pour le passage des écluses. Nous devrions en avoir près de deux cent à passer dans les six prochains mois. Puis nous nous arrêtons chez WEST MARINE, ayant quelques achats à faire pour le bateau puis pour finir, nous allons faire les courses afin de remplir le garde à manger et le réfrigérateur du bateau.
Tout cela nous amène à 2H et la faim commence à se faire sentir dans nos estomacs. Paul nous amène dans un restaurant qu’il connait dans le centre ville à deux pas de la marina. Nous partons à pieds protégé par nos parapluies car il vient de se mettre à pleuvoir. Le restaurant est installé dans un ancien entrepôt et a été conservé dans son état originel en faisant un lieu peu commun. Nous prendrons un lunch agréable pour ce qui est dans l’assiette mais un peu triste car nous quittons des amis.
Paul nous accompagne une dernière fois jusqu’au bateau et nous nous quittons avec quelques difficultés, nous promettant sincèrement de nous revoir, tout en ne sachant pas si cela sera possible dans un proche avenir.
Nous passerons la fin de l’après midi à préparer le bateau pour le départ. Je fabriquerais les protections des défenses pour les écluses par l’ajustage et le montage des planches.
Nous partirons faire une petite balade dans la ville avant de souper et d’aller nous reposer.

Mercredi 5 mai 2010
Nous nous réveillerons à 8H 20. Le temps est très maussade avec un peu de brouillard. Après un bon petit déjeuner, nous larguerons les amarres à 9H 10.
Le beau temps viendra dans la matinée et nous pourrons nous installer sur la terrace pour toute la journée. Le parcours sera monotone, nous l’avons déjà fait deux fois. Il y a une importante flottille de bateau de plaisance qui remonte vers le nord.
Ce soir, nous nous arrêtons dans un mouillage au bord de l’intracoastal waterway et nous y serons à la tombée de la nuit quatorze bateaux, huit trawlers et six voiliers.

Jeudi 6 mai 2010
Lorsque je mets le nez dehors, à 6H 15, les derniers voiliers sont entrain de partir,
nous qui pensions être matinaux !
Nous levons l’ancre à 6H 50 et nous arrivons un quart d’heure plus tard sur l’intracoastal en même temps qu’un gros trawler, je le laisse passer devant nous car les moteurs ne sont pas assez chaud pour prendre notre vitesse de croisière.
Nous aurons un temps splendide qui nous permettra de passer la journée de navigation sur la terrace. Nous doublerons huit bateaux dont tous nos voisins du mouillage.
Vers 5H, nous arrivons devant la première écluse que nous avons à franchir sur le DISMAL SWAMP CANAL qui est fermée depuis une heure. Nous pensions trouver un mur afin d’y accoster et d’attendre la première ouverture du matin, mais il n’y en a pas. Agnès l’avait lu dans le guide mais je ne m’en souvenais pas. Nous jetterons les ancres devant l’écluse, celle de devant et une ancre légère à l’arrière pour tenir le bateau dans le lit du canal car il y a un petit courant et un vent contraire. Celui-ci n’est pas assez large pour permettre au bateau de pivoter s’il y a un changement du sens du vent. L’endroit est particulièrement calme au milieu des arbres en pleine campagne, il n’y a pas une ride sur l’eau. Nous souperons sur la terrace avec une relative fraicheur car il fait trop chaud à l’intérieur.

Vendredi 7 mai 2010
L’écluse n’ouvrant qu’à 8H 30 ce matin, nous ne nous sommes pas précipités sur le petit déjeuner. Pour ma part, j’ai dormi comme un bon bébé et au réveil il m’a fallut quelques secondes pour comprendre que je n’étais pas dans mon lit à la maison, le bateau n’ayant pas bougé d’un millimètre cette nuit.
A 8H 15, le premier trawler arrive, LADYBUG, avec, aux commandes, Cindy et Russ que nous avions rencontrés au rendez vous des loopers, suivis de deux autres bateaux. Nous démarrons les moteurs et nous nous mettons dans la file d’attente devant le dernier arrivé, un catamaran.
Puis la route se déroule sans accroc, les deux premières écluses du voyage sont franchies. Elles nous permettent de saluer les autres équipages et de faire un brin de causette avec nos amis loopers.
Dans la matinée, je téléphone au concessionnaire BENETEAU d’ANNAPOLIS pour prendre un rendez vous pour lundi afin de faire l’entretien des moteurs avant la grande boucle. Ils me répondent que leur mécanicien est indisponible pour deux semaines au moins et me donnent le numéro de téléphone du dealer VOLVO à NORFOLK où nous serons ce soir. Je prends contact avec Walter et il viendra s’occuper du bateau mardi matin.
Nous décidons donc de nous arrêter dans la même marina que nos nouveaux amis de voyage. Vers 3H, nous prenons place à notre ponton après avoir fait le plein de carburant.
Nous ne regrettons pas cet arrêt de quatre jours car la météo prévoit trois jours de très forts vents de Nord Est à partir de demain.

Samedi 8 au lundi 10 mai 2010
Nous savourerons nos trois jours de farniente avec délice. Nous n’avons rien à faire.
Nous ferons plus ample connaissance avec Cindy et Russ, ils sont eux aussi au début du voyage.
Nous irons nous promener dans PORTSMOUTH et visiter le « vieux quartier ».
Ce week end, le boulevard central est fermé à la circulation automobile et de très nombreux artisans et artistes viennent exposer et vendre leurs productions. Cela va du tableau peint, à la photo, au bricolage « inspiré », à la poterie, bijoux et autres chaskis locaux pas toujours de très bon goût.
Cela nous occupera un après midi avant d’aller, vers 6H, souper dans un restaurant offrant des spécialités teutonnes revisitées à la mode américaine. Les plats étaient excellents et nous avons passé une bonne soirée. Nos amis sont compréhensifs et s’appliquent à nous parler lentement et distinctement ce qui nous facilite la communication.
Nous nous retrouvons six bateaux dans la même marina qui font « the great loop » et deux autres équipages viendront se joindre à nous le dimanche après midi pour une party à bord d’un des bateaux, invités par son captain Bill. Ces deux derniers ont pris un poste d’amarrage dans la darse municipale, gratuitement.
Le lundi matin, tous ces bateaux reprendront le chemin du nord et nous, nous resterons dans la marina en attendant l’intervention du mécanicien qui est confirmée pour le mardi matin 9H.
Nous profiterons de l’après midi pour prendre le ferry et traverser la rivière ELISABETH RIVER afin d’aller visiter la ville de NORFOLK qui se situé sur la berge en face de PORTSMOUTH.
Mais, nous avions oublié que nous sommes lundi et qu’ici, aux USA, tout est fermé.
Donc promenade dans les rues, où nous constatons qu’il y a beaucoup de chantiers de constructions d’immeubles neufs. Nous irons nous balader dans le centre commercial
« MAC ARTUR » célèbre général américain cinq étoiles.

Mardi 11 mai 2010
A 9H 30, le mécanicien arrive avec son aide pour procéder à l’entretien périodique des moteurs qui doit être fait toutes les 250 H de fonctionnement.
Cela prendra la journée et nous larguerons les amarres à 4H.
Nous devons remonter toute la base de la marine américaine ainsi que le port de commerce puis prendre la direction de la pleine mer avant de tourner à gauche pour remonter la CHESAPEAKE BAY.
Cela fait trois jours qu’il y a un fort vent de Nord Est et même si aujourd’hui il souffle faiblement, il reste encore de grosses vagues qui pénètrent assez loin dans l’estuaire. Nous allons donc nous faire brasser pendant deux heures ce que nous n’avions pas prévu au programme.
Nous jetons l’ancre vers 7H dans un bras de rivière devant la base de l’US AIR FORCE appelée LANGLEY. C’est également une base de la NASA et c’est ici que « l’homme volant » avec deux boosters accrochés dans son dos, équipement qui a été mis au point avant d’être utilisé sur la Lune.
Nous y serons bien abrités malgré la persistance d’un vent soutenu toute la nuit.

Mercredi 12 mai 2010
Ce matin, nous sommes debout à 6H 30 et on lève l’ancre à 7H car nous aimerions être ce soir à ANNAPOLIS, si la météo est clémente avec nous sur le chemin, suivant les prévisions. La première heure de navigation est toujours un peu sport car il reste un peu des vagues des jours précédents, mais en rentrant plus au Nord dans la baie, la surface de l’eau devient plate
La journée se déroulera bien, le soleil venant nous réchauffer et le léger vent de sud nous poussant dans le bon sens. Vers 5H, un gros orage pointe à l’horizon sur notre cap, le vent de Nord apparait et souffle de plus en plus fort. Tant que la mer est praticable et le vent faible, je pousse les moteurs pour gagner le plus de distance avant que l’orage n’éclate. Ce qui ne manquera pas de se produire une heure plus tard et nous passerons la dernière heure de navigation à vitesse réduite. Le vent souffle fort en rafales et lève des vagues de un mètre environ et tout nous vient de face. Nous sommes bien à l’abri et prenons notre mal en patiente pour cette dernière heure de parcours. Nous aurons parcourus 128 NM, ce qui sera notre plus longue étape à ce jour dans notre périple américain.
Nous amarrons le bateau à 7H 45 au quai de la marina publique en plein centre ville d’ANNAPOLIS sous la pluie mais bien content d’être là.
Douches pour tout le monde et nous partons souper chez notre ami Jean Louis, le restaurateur que nous avions connus lors de notre séjour en fin d’année dernière.
Il nous mitonne quelques bons plats que nous savourons avec délectation en buvant un vin rosé de Provence. Cet homme a beaucoup de ressource pour ses amis et ses clients. Le restaurant est à deux cent mètres du bateau dans la rue principale.
A la fin du service, nous resterons bavasser jusqu’à la fermeture. Nous avons quelques regrets de toujours poursuivre notre voyage en quittant des amis sympathiques, de plus il nous invite pour le mariage de sa fille dans deux semaines. Mais nous avons décidé de rentrer quelques jours chez nous en cette fin de mois de mai et il nous faudrait être à KINGSTON au CANADA fin de semaine prochaine.

Jeudi 13 mai 2010
Après le petit déjeuner, je pars payer à la capitainerie la place de notre stationnement de cette nuit quand en redescendant, j’aperçois LADYBUG, le bateau de Cindy et Russ qui arrive. Je courts leur prendre les amarres et ils sont très étonné de me voir là. Après les embrassades, ils viennent boire un café à notre bord et nous nous racontons ces trois jours de voyages. Ils ont eu eux, plus de mauvais temps que nous et c’est la raison de leur arrivée ce matin. Nous leur présenterons la ville en partant faire ensemble quelques achats de pain frais notamment, dans les boutiques proches. Ils restent plusieurs jours ici car Cindy a de la famille qui habite dans la ville. Nous, nous nous retrouverons cet été dans le nord.
Nous larguons les amarres à 11H pour un petit périple qui doit nous mener ce soir au mouillage de CHESAPEAKE CITY, petite bourgade sur le CD CANAL.
Nous jetons l’ancre dans la petite crique devant le bourg à 17H.
Nous sommes seuls ce qui nous étonne un peu. Quelques bateaux sont au quai de la marina. Nous soupons et allons nous coucher de bonne heure car demain, nous avons une longue journée qui nous attend et nous espérons retrouver nos amis québécois, Janick et André quelque part.

Vendredi 14 mai 2010
Les moteurs tournent à 6H 40.
En sortant du mouillage, nous prenons directement le CD CANAL qui rejoint la
DELAWARE RIVER que nous devons descendre jusqu’à l’océan. Le courant est avec nous et nous porte à 11KN. Cette chance ne nous accompagnera pas jusqu’au bout car la descente de la rivière se fera avec un courant de marée contraire de un nœud. On ne peut pas gagner à chaque fois.
Nous arrivons à CAPE MAY à 1H 30 et nous nous arrêtons faire le plein des réservoirs de carburant, celui-ci étant moins cher dans le NEW JERSEY.
La météo étant particulièrement clémente, nous décidons de poursuivre jusqu’à ATLANTIC OCEAN en passant par la mer.
Cette station balnéaire est le lieu de rendez vous de beaucoup de newyorkais en week end ou en vacances. Il y a de nombreux casinos, tous plus ostentatoires les uns que les autres. De hauts immeubles abritent des hôtels luxueux et des appartements. L’un de ces lieux est nommé « LE TAJ MAHALL » et son architecture est un pastiche éloigné de l’original mis au goût américain. C’est l’un des trésors du milliardaire TRUMP. Un autre immeuble a ses quatre façades illuminé toute la nuit, où défilent de multiples tableaux lumineux aux moyens de millions de LEDS.
Nous arrivons à 6H après une balade en mer tranquille. Nous nous dirigeons vers la première marina à gauche après la passe d’entrée et le premier bateau que nous voyons sur le quai extérieur est NEW WAVES III, le canot de nos amis. Ils ne sont pas à bord et nous continuons doucement pour passer devant la grande terrasse du restaurant qui est attenant. Personne là non plus, mais quelques dizaines de mètres plus loin, Agnès les aperçoit marchand main dans la main. Nous les appelons et ils nous invitent à nous stationner à côté de leur bateau. Ils nous prennent les amarres et ce sont de grandes embrassades. Nous les avions quittés à NORH MYRTLE BEACH le 25 avril.
Nous les invitons à monter à bord pour boire un coup de rouge avant de souper, mais ils en sortent à peine. Nous prendrons donc un apéro dinatoire, nous, en nous racontant nos dernières aventures de navigateurs.
Nous décidons de naviguer ensemble demain et de rejoindre MANASQUAN par l’intracoastal du NEW JERSEY, ce qui n’enchante personne, mais étant attendu que demain le vent de Nord Est doit se renforcer, nous serons à l’abri des terres.

Samedi 15 mai 2010
Nous partons ensemble à 7H 20 avec un beau soleil.
Nous aurons passé une nuit à quai gratuitement car nos amis n’ont pas trouvé le dockmaster hier après midi et ils nous invitent donc !!!
La journée sera longue et fastidieuse, on n’aime vraiment pas ce coin, le canal est très sinueux, peu profond. Nous avions talonné trois fois l’an passé et nous amis toucherons deux fois aujourd’hui. De plus, le week end, il y a tous les « touristes qui sortent leurs bateaux mais qui font un peu n’importe quoi sur l’eau et il nous faut donc redoubler de vigilance pour éviter tout accident.
Dans l’après midi, un vol très important d’oies, j’ai estimé leur nombre entre trois et quatre cent têtes nous dépassent à faible altitude. Elles remontent vers le nord afin d’y passer l’été. Ce présage nous enchante et nous encourage dans notre propre voyage.
Nous arriverons à 3H au quai de la marina où Janick avait retenue une place et nous nous mettons « à l’épaule » de leur bateau. Le dockmaster ne nous fait payer qu’une place et nous en partagerons le montant.
Un pêcheur local nous accompagne avec son véhicule jusqu’à la coopérative de pêche afin d’acheter des crevettes fraiches, du crabe et du poisson, mais le samedi après midi elle est fermée. Il nous accompagne jusqu’à un restaurant magasin qui vend ce que nous cherchons. Malheureusement, il n’y a pas de crevettes fraiches, celles qui sont à la vente ont été pêchées en INDE !!!!!!!!!!!!
Je refuse d’acheter tout produit importé, où que nous soyons.
Nous prendrons plusieurs poissons frais et des pieds de coquille Saint Jacques qu’ils appellent des « seascalops », bizarre comme nom.
Nous nous régalerons tous les quatre à bord de NA MAKA en dégustant nos achats et en buvant un bon vin blancs frais. La soirée se poursuivra jusqu’à pas d’heure.

Dimanche 16 mai 2010
Ce matin, à 6H 45, nous partirons un peu plus tôt que nos amis après de longs adieux en nous promettant de nous revoir à MONTREAL.
Nous passons par la mer, seule route possible afin de rejoindre NEW YORK et
l’HUDSON RIVER pour remonter jusqu’au CANADA.
Nous traverserons la « pomme » à partir de 10H 30 et remontons la rivière avec le courant de marée avec nous. Je suis étonné car mes cartes et mes calculs me donnaient un courant contraire, tant mieux.
C’est toujours un moment émouvant de traverser cette belle ville qui nous avait émerveillés lors de notre séjour en septembre dernier.
Nous nous arrêterons au quai du musé de KINGSTON NY à 7H.
Nous avons parcouru aujourd’hui 113 NM et nous sommes fatigués.
Petit repas et gros dodo nous reposeront de cette longue route.

Lundi 17 mai 2010
Aujourd’hui, nous avons prévu de nous arrêter au croisement de l’HUDSON RIVER et du CANAL ERIE que nous emprunterons pour rejoindre le lac ONTARIO et le CANADA. Ce bourg accueille les boaters au quai municipal gratuit qui offre toutes les commodités. Les gens sont très gentils. Nous y étions début septembre dernier et avions passé une agréable fin de semaine car une grande kermesse était organisée avec de nombreux vieux bateaux de travail.
Nous arrivons donc à 15H à WATERFORD après sept heures de navigation.
Le super marché est proche du quai et nous irons faire quelques courses en fin d’après midi.
Nous aurons passé une nouvelle écluse dans notre remontée vers le nord.
Depuis deux jours, nous voyons des oies sauvages qui nagent sans crainte sur les eaux des canaux et des rivières. De nombreux oisillons suivent en rangs serrés leurs parents. Nous voyons également de nombreux canards colvert.

Mardi 18 mai 2010
Nous partirons au second passage des cinq écluses qui nous attendent pour monter sur le plateau qui nous amène vers le lac ONTARIO.
Nous allons franchir 20 écluses et monter de 126 m au plus haut et en redescendre 11 pour finir 74 m plus haut que le niveau de la mer, sur le lac ONTARIO.
C’est à chaque fois beaucoup de concentration et une bonne coordination entre nous, car nous ne sommes pas seuls dans l’écluse et il y a beaucoup de remous à chaque éclusage. Il faut donc protéger le bateau, le maintenir contre le mur et surveiller les autres bateaux pour le cas ou il y en ait un en difficulté qui pourrait venir percuter NA MAKA. Cela peut durer entre un quart d’heure et une heure suivant les écluses et le trafic. Les éclusiers sont toujours très sympathiques et voyagent un peu en parlant avec les navigateurs. Notre pavillon français les étonne souvent et ils nous demandent si l’on vient de puis la France avec le bateau.
Nous nous arrêtons au mur avant une écluse pour la nuit dans un bourg qui s’appelle AMSTERDAM, après en avoir franchi onze dans la journée. Nous sommes quelque peu fatigués pour cette reprise, demain avec l’habitude cela devrait aller mieux. Nous sommes entourés d’oies qui sont sur le quai et dans le champ voisin.
Nous irons faire une marche dans le « centre ville » d’AMSTERDAM mais nous ne l’avons pas trouvé !!! On pense que tous ces bourgs américains se sont organisés le long de la route principale sur plusieurs kilomètres sans véritable centre ville comme nous le connaissons en Europe, organisé autour de la place du village avec la mairie, l’église, le bistro et les commerces de première nécessité. Ici, cette organisation n’existe pas, on ne voit aucune vie extérieure dans les rues ou les jardins. Nous voyons excessivement rarement des enfants jouer dehors.
Il aura fait un temps très maussade toute la journée pour finir avec de la pluie en soirée et la nuit.

Mercredi 19 mai 2010
Ce matin, nous partons vers 7H 30 en direction de la prochaine écluse que nous rejoindrons trois quart d’heure après. Nous la passons seul sans encombre.
Par la suite, nous allons perdre près de deux heures car sur deux écluses consécutives, nous arrivons juste après le bateau PATHFINDER qui est enfermé dedans et qui monte. La première nous retient plus d’une heure et ensuite, il nous sera impossible de rattraper ce maudit vieux bateau.
Depuis deux jours, nous slalomons entre les troncs et les branches d’arbres qui jonchent les rivières, ce qui nous oblige à être beaucoup plus attentifs. Malgré ça, nous percuterons durement une bille de bois à demi immergée que nous n’avions pas vue et qui roulera sous toute la longueur du bateau. Nous avons peur d’avoir abimé quelque chose mais rien ne le laisse supposer et on reprend notre route.
Le soir venu, peu avant 6H, nous stoppons tous au mur avant l’écluse du bourg UTICA où nous trouvons PATHFINDER.
Nous avons franchis neuf écluses aujourd’hui mais avons parcourus le double de distance par rapport à hier.
La pluie viendra sur le soir rafraichir l’atmosphère comme hier.

Jeudi 20 mai 2010
Nous sommes prêt devant l’écluse pour le premier éclusage à 7H en compagnie de notre voisin de quai, qui un vieux bateau de l’US ARMY de 22 m environ qui a été racheté par un canadien pour le rénover. Ils sont quatre à bord, ce qui n’est pas de trop car ce bateau n’a qu’un seul moteur pour manœuvrer, ce qui ne rend pas le bateau très facile. Nous nous suivrons jusqu’au lac ONTARIO.
Dans la matinée, on constate une vibration inhabituelle à bord. J’inspecte toute la mécanique et je constate que l’on a le joint tournant du moteur tribord qui fuit et qu’il y a déjà un bon litre d’eau dans la cale de ce moteur. Le joint tournant est la pièce qui permet à l’arbre d’hélice de traverser la coque. J’assèche le tout et nous reprenons notre route. Nous avons le lac d’ONEIDA à traverser et j’en profite pour téléphoner à notre ami Oliva à MONTREAL pour lui demander s’il connait dans le secteur un chantier pour sortir le bateau de l’eau. Il me donne les coordonnées de son mécanicien a qui j’expliquerais la situation.
Après la traversée du lac que nous faisons à notre vitesse de croisière habituelle, je constate qu’il n’y a plus de fuite ni de vibration.
Par précaution, nous décidons de sortir le bateau de l’eau dans un chantier. Nous stoppons à la sortie du lac, à BREWERTON au chantier ESSKAY YARD et en peu de temps, le bateau se retrouve les fesses à l’air. Avec le patron, nous constatons qu’il n’y a aucune trace de choc et qu’aucun organe n’est abimé. Nous reprenons notre route rassurés.
Quelques dizaines de minutes plus tard, au téléphone, Jean Louis, le mécanicien m’explique que cette avarie passagère est due surement au fait que nous avons pris un cordage dans l’hélice et que pendant la manœuvre dans une écluse elle est tombée. Cela a déséquilibré pendant le même temps l’arbre d’hélice qui a pris quelque liberté ce qui a occasionné cette fuite, puis tout est revenu dans l’ordre.
De plus, afin de passer deux écluses jointes avant la fermeture à 5H, nous faisons chemin commun avec un day boat pendant plus d’une demi-heure à 15 KN.
Nous y retrouvons PATHFINDER mais également un petit day boat qui remonte depuis la côte Est du MAINE et un voilier qui rentre chez lui en ONTARIO pour passer l’été.
Nous nous arrêterons trente minutes plus tard devant une autre écluse et nous nous caserons tous sur les quais ou pontons existants mais pas très étudiés pour recevoir des bateaux de nos tailles. Le temps est au calme et la rivière à très peu de courant à cet endroit. La nuit sera paisible.

Vendredi 21 mai 2010
Départ pour tous les bateaux à 7H mais nous sommes les premiers en place et il faut que je rameute les troupes à la radio VHF.
Nous passerons les quatre dernières écluses tous ensemble avant de nous disperser sur le lac ONTARIO.
Entre deux écluses, je téléphonerais à Jean Luc, notre mécanicien chez nous a qui je conterais l’incident de ces deux derniers jours. Il aura le même diagnostic que l’autre mécanicien et nous rassurera quant à la poursuite de notre voyage.
A 9H, nous stopperons à OSWEGO dans la même marina où nous avions attendu, en septembre dernier pendant deux jours, les douanes afin de faire notre entrée aux USA. Il nous faut faire le plein des réservoirs de diesel, car le carburant est aussi cher au Canada que chez nous en France soit deux fois plus cher qu’ici. Mais nous avons la désagréable surprise de le payer soixante centimes de dollar de plus que plus avant.
Nous repartons vers 11H pour traverser le lac en direction du Canada, non sans avoir fait au paravent vidanger notre cuve à eaux noires, ce que l’on appelle « la cuve à caca ». Ce sera notre premier « pompout » depuis octobre, date à laquelle nous avons fait installer cet équipement.

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