samedi 7 août 2010

THE GREAT LOOP CANADA

Vendredi 21 mai 2010
Après notre ravitaillement en carburant, à 10 H 45 nous larguons les amarres et commençons la traversée du lac ONTARIO. Nous amis canadiens nous ont dit de nous méfier de ce lac qui peut être très dur par fort vent de Nord ou d'Ouest, mais aujourd’hui, la météo nous propose un petit vent d’Est. L’eau est parfaitement plate et le soleil radieux. Nous croiserons un cargo de commerce qui va sur TORONTO.
Nous arriverons en terre canadienne à 5H après une belle et calme traversée.
Nous changerons le pavillon de courtoisie américain par le canadien accompagné du pavillon jaune, qui signifie que nous demandons la visite des autorités pour faire notre entrée officielle dans le pays.
Une demi heure plus tard, nous jetterons l’ancre dans une petite baie sur la rive nord pour être abrité de ce petit vent de Nord Est prévu pour cette nuit. Nous sommes proches des premières maisons canadiennes et bien protégé par un petit cap. Après le souper, un puissant vent de Sud souffle soulevant un clapot de près de deux pieds et fait pivoter le bateau vers les hauts fonds.
Je prends la décision de traverser la baie pour nous mettre à l’abri de la terre sur le vent et de retrouver un peu plus d’eau sous le bateau, ce que nous faisons avant la nuit. Une petite heure après notre nouveau mouillage, le vent revient faiblement au Nord Est. Nous allons nous coucher en espérant que le vent ne va pas forcer. Heureusement, il retombera rapidement et nous passerons une nuit calme.

Samedi 22 mai 2010
Ce matin, nous lèverons l’ancre peu avant 8H. Nous devons emprunter un très vieux et petit canal, MURRAY CANAL qui nous fait économiser une cinquantaine de milles nautiques car nous n’avons pas à contourner une grande presqu’ile.
Nous avons deux ponts tournants à faire ouvrir pour pouvoir passer. Nous sommes à 8H devant le premier mais le préposé aux manœuvres n’est pas là. Nous prenons le quai d’attente et étant donné qu’il n’y a personne alentour, nous attendons.
Le « bridgemaster » arrive tranquillement à 9H et nous ouvre le passage après nous avoir fait payer un droit de 5 $ CA. Nous avons le second pont à passer dans vingt minutes environ qui s’ouvrira à notre arrivée. Les préposés se téléphonent systématiquement dès le passage d’un bateau dans une écluse ou sous un pont et de prévenir l’obstacle en amont afin qu’il soit prêt à nous faciliter le passage dans les meilleurs délais.
Durant notre route sur ce canal, entre les deux ponts, nous nous sommes arrêtés afin d’admirer une petite famille de cygnes sauvages qui paissaient tranquillement les algues laminaires. Le couple d’adultes était accompagné de trois canetons, tous d’un blanc immaculé et pas inquiets de notre présence. Nous les avons laissé changer de rive puis nous avons repris notre route. Nous étions particulièrement heureux de voir ce tableau que nous offrait la nature en ce début de matinée.
Nous rencontrons depuis deux semaines environ, de nombreux volatiles, aigles, oies, canards, etc. avec les couvées de ce printemps nouveau et cela nous enthousiasme.
A 10H 30, nous sommes à notre destination obligée avec notre arrivée en territoire canadien, une marina homologuée par les douanes afin de faire notre entrée officielle, la marina municipale de TRENTON.
Nous sommes accueillis par le dockmaster très chaleureusement. Il téléphone aux autorités qui lui demandent de me parler. J’ai la chance d’avoir comme interlocutrice une douanière qui baragouine le français et avec les deux langues nous nous comprenons parfaitement. Elle est d’une amabilité exemplaire mais elle ne prévient que nous devons rester dans la marina jusqu’à mardi matin. Les bureaux des autorités sont fermées les fin de semaines et lundi est aussi un jour férié ici, c’est « le jour de la reine » ! La nouvelle ne me passionne pas beaucoup, mais que pouvons-nous y faire ? Elle nous autorise malgré tout à quitter le bateau afin de nous promener dans la ville, mais pas plus, ce qui est quand même normal.
Nous nous installons donc pour ces quatre prochains jours à la meilleure place dans la marina suivant le vent dominant ces jours ci.
Nous ferons une reconnaissance des alentours dans l’après midi. Nous retrouvons tous les commerces de proximité en centre ville, une organisation qui nous rappelle nos villes et qui nous change des USA.

Dimanche 23 mai 2010 et Lundi 24 mai 2010
Nous laisserons passer la journée de dimanche sans rien faire si ce n’est une petite balade.
Lundi en début de matinée, nous avons un appel téléphonique direct de Kathy, la douanière a qui j’ai parlé qui m’annonce que l’intendante en chef viendra nous contrôler avant midi. Très bonne nouvelle qui va nous faire gagner un jour de voyage.
La chef arrive accompagnée d’un subalterne comme prévu et le contrôle se déroule avec courtoisie et dans la bonne humeur. En fait, elle a du venir de KINGSTON, grande ville située à cinquante kilomètres environ afin de contrôler des visiteurs qui arrivaient en avion sur la base de l’armée de l’air canadienne qui se trouve ici et a profité de sa venue pour nous voir.
Nous avons un permis de naviguer jusqu’au 30 septembre ainsi que nos permis de séjour nous sont accordés jusqu’à la même date. Elle nous demande si nous avons de l’alcool, du vin, de la bière et des cigarettes à bord ainsi que des armes. Nous répondons par la négative pour les cigarettes et les armes et en lui disant que nous avons à bord les boissons habituelles pour notre consommation habituelle. Heureusement qu’elle se contente de notre réponse et qu’elle ne demande pas à fouiller le bateau car nous avions acheté aux USA, un gros stock des boissons qui sont vendues ici sous contrôle de l’état canadien et qui sont un bon tiers plus chère, ouf. Nous avions pris ce petit risque car l’an dernier à notre arrivée, il s’était passé la même chose, on nous a dit que seuls les canadiens et les américains qui rentraient au CANADA étaient plus sérieusement visités par les douanes, nous profitons quelque peu de notre pavillon national qui est un bon sésame pour nos hôtes.
Nous passerons donc l’après midi à préparer le bateau, nettoyage à fond, visite des mécaniques et premières provision au super marché qui est à deux cent mètres de la marina.

Mardi 25 mai 2010
Après le petit déjeuner, nous partons vers 8H faire quelques achats de produits et de pain frais avant de larguer les amarres.
Il est étonnant de trouver des super marchés ouvert 24 heures sur 24, ce que nous trouvons exagéré, combien de chalands remplissent leurs paniers à 2H du matin ?
Et dire que chez nous, la bataille fait rage devant le projet d’ouvrir les magasins le dimanche !
Nous partons à 10H de la marina en direction de notre première écluse sur le
TRENT SEVERN CANAL, nous en avons 45 à franchir dont deux ascenseurs à bateaux et un « rail way » sur les 387 kms du parcours.
Cette première écluse est franchie sans problème et lorsque vers 5H nous nous arrêterons au quai avant l’écluse de PERCY REACH, nous en aurons escaladé sept.
Nous instaurons un nouveau rythme au voyage car nous avons décidé de nous arrêter où que nous soyons pour le déjeuner. Aujourd’hui, ce sera au mur de la sixième écluse après l’avoir franchie. Il fait un temps splendide et très chaud. Nous souperons également sur la terrace ce soir.
Les écluses fonctionnent de 8H 30 le matin jusqu’à 4H 30 de l’après midi en semaine. Il est possible de rester stationné la nuit au mur d’une écluse, mais cela nous couterait 40 $ CA. En arrivant après la fermeture et en étant sur le quai d’attente le matin pour le premier passage, nous devrions économiser quelques dollars.
Nous sommes dans un environnement champêtre, très calme et beau. Nous sommes entourés d’oies avec leurs progénitures et de canards sauvages. Cette première nuit sera d’un calme absolue et c’est le soleil qui nous réveillera le matin.

Mercredi 26 mai 2010
Vers 8H, nous nous positionnons sur « le quai à la ligne bleu » pour signifier aux éclusiers que nous voulons monter.
Ceux-ci nous ouvrent les portes vers 9H 10 et nous passons sans question.
Nous naviguons dans des endroits magnifiques, sur des rivières et aux travers de petits lacs, le paysage semble très naturellement préservé. Les eaux sont très poissonneuses car nous voyons beaucoup de pêcheurs sur les rives et de nombreux poissons, petits et gros sautent souvent hors de l’eau près des étendues d’algues.
Arrêt au quai public du bourg de CAMPBELFORD pour le repas et une petite séance internet. Les réseaux sont plus tôt rares dans cette partie du pays.
Nous aurons franchis dix écluses lorsque nous nous arrêtons passé 5H au mur de HASTING.
Nous irons faire une petite marche dans la campagne environnante. Cela sera très reposant, pour moi particulièrement car, aux dires d’Agnès, je n’ai pas arrêté de faire des bêtises aujourd’hui. Les manœuvres pour rentrer et dans les écluses sont maintenant une routine, mais il peut y avoir une « catastrophe » comme accrocher les lignes qui pendent au mur afin de tenir le bateau pendant l’ascension ! ou rater une bouée par rêverie et se retrouver sans eau sous le bateau ! ou, que sais-je encore, je ne les ai pas toutes faites donc j’en aurais d’autres à vous conter.

Jeudi 27 mai 2010
Au matin, après la manœuvre d’entrée, l’un des éclusiers me demande si nous avons passé la nuit au mouillage, il faut dire qu’il y a une chef à ses côtés et qu’il faut donc bien faire le boulot. Mais comme j’ai compris rapidement sa question maline, je lui réponds d’un NON distinct mais en m’excusant « en mauvais anglais » que je ne comprends pas bien sa question. Il en reste là, nous bavardons avec la chef, très gentille aussi et après la manœuvre, au départ je salue l’éclusier en le remerciant par un clin d’œil qu’il me rend avec un large sourire.
Nous savons que les éclusiers ne sont pas dupes de nos nuits au quai mais en se début de saison, ils sont content de nous voir, nous « les maudits français » et il semblerait que nous sommes les premiers loopers de la saison. Les écluses sont ouvertes depuis mi mai seulement.
Nous avons prévu de nous arrêter ce soir à PETERBOROUGH, une ville important de plus de 70 000 habitants. Nous avions prévu de pouvoir laisser le bateau à la marina municipale si nous devons rentrer chez nous. La décision devrait être prise demain suivant nécessité.
Nous arriverons à la marina municipale vers 3H 30 et prendrons un quai abrité du fort vent qui s’est levé aujourd’hui. Nous aurons franchis deux écluses et fait 35 NM.
Un message de notre gestionnaire Patrick, nous informe que la réunion d’un syndic de copropriété à laquelle je voulais être présent et qui nous guidait pour organiser notre petit séjour au pays, est retardée d’une bonne semaine mais que nous n’avons pas encore de date arrêtée.
Nous prenons donc la décision de continuer notre périple une dizaine de jours de plus en attendant cette confirmation.
Cette ville ressemble à nos villes avec un centre ville organisé autour d’une rue commerçante principale et de rues adjacentes avec tous les services de la ville. Elle suit également la rivière qui la traverse. Nous y trouvons de nombreux magasins et ce cœur de ville est très animé, nous aimons nous y promener.

Vendredi 28 mai 2010
Nous avons instaurés un rythme touristique. Départ de la marina à 10H 30 vers la première écluse où tout se passe bien, puis nous filons vers la seconde, qui n’en est pas une. Nous allons franchir un fort dénivelé de vingt mètres au moyen d’un ascenseur. A notre arrivée, le préposé nous indique notre place dans un grand bassin, en fait une baignoire pleine d’eau puis ferme une porte derrière nous.
A côté de notre « baignoire », il y en a une autre qui est en haut à l’arrivée. Toute cette machinerie est équivalente à une gigantesque balance et c’est le poids de celle qui est en haut qui fait monter l’autre. Cela se fait au moyen de vérins hydrauliques qui donnent les impulsions nécessaire au fonctionnement. C’est génial et spectaculaire. Il faut savoir que ce « lift lock » a été construit en 1907 et fonctionne continuellement depuis.
Pour le déjeuner, nous prendrons le mur d’une écluse qui nous permet de franchir les chutes d’eaux de la rivière qui sont très proches. Nous sommes une nouvelle fois dans un cadre champêtre splendide et nous avons deux familles d’oies sauvages à côté du bateau qui tondent le gazon avec application. Il y a au total une quinzaine d’oisillons. Ceux-ci sont très laids, ils sont a un stade où ils ont un corps assez formé mais pas encore d’ailes.
Nous franchirons sept écluses et ferons seulement 10 NM. Nous stopperons dans une petite marina au fil de la rivière que nous remontons, OTONABEE RIVER car le quai de la dernière écluse est assez éloigné de la ville, LAKEFIELD.

Samedi 29 mai 2010
Dès potron minet, nous ferons une petite balade matinale afin d’aller acheter du pain frais. Nous larguons les amarres à 10H.
Nous allons avoir la journée la plus belle de cette navigation.
Premièrement, nous avons trouvé un nouveau travail pour NA MAKA, tondeuse à gazon ! Nous allons naviguer ce matin dans un canal étroit et peu profond, mais de plus envahie par de longues algues qui viennent jusqu’à la surface. Nous passons au travers de ces champs et nous coupons donc tout ce qui est sur notre chemin en traçant une saignée bien nette de notre route. An début, nous sommes un peu inquiets mais nous constatons d’autres sillons et de plus, il n’y a pas d’autre solution. Une autre fois, dans la journée, en traversant un assez grand lac, nous constatons que nous avons perdu un peu de vitesse et que le bateau fait un bruit inhabituel et en regardant autour de nous, nous constatons que nous avons attaqué un autre champ d’algues.
Nous allons naviguer entres d’innombrables iles, des myriades d’iles petites moyennes ou grandes. Elles sont couronnées de bosquets d’arbres, pins, sapins, érables et autres essences que nous ne distinguons pas. Elles ont à leurs pieds de beaux rochers polis par les millénaires, gris, roses ou blancs et sont souvent occupées par des chalets. Nous ne comprenons pas toujours comment ces habitations ont pu être construites, quelques fois perdues au milieu d’une petite clairière dans le bosquet ou trempant quelques planches en équilibre au dessus ou dans l’eau, magnifique, il n’y a pas d’autre qualificatif.
Le chenal de navigation serpente entre ces havres de paix, pas toujours dans une direction probable mais souvent arrondissant ces rochers qui semblent nous attendre sournoisement. Chaque détour est un étonnement et à chaque fois, une curiosité se découvre à nos yeux étonnés de tant de beauté sauvage.
Nous jetterons l’ancre, le soir venu vers 5H 30, dans une baie protégée du vent de Nord Ouest qui s’est levé dans l’après midi.
J’aurais la prétention de vouloir me baigner, mais la température de l’eau me ramènera à la raison, elle garde encore les frimas des neiges de l’hiver.

Dimanche 30 mai 2010
C’est dimanche et nous allons mettre en pratique l’option de nos amis canadiens, ils ne naviguent jamais les dimanches, il y a trop de « touristes » sur l’eau qui font n’importe quoi.
Donc, départ vers 10H pour une petite étape de 3 NM pour rejoindre une écluse située dans un petit bourg dont on nous a dit le plus grand bien.
Arrivé à 11H, nous attendons notre tour afin de franchir l’écluse, il y a beaucoup de monde alentour. Le lockmaster vient nous accueillir au bas de l’écluse amicalement et nous lui demandons s’il est possible de rester jusqu’à demain au mur supérieur. Il nous répond par l’affirmative et pendant que nous montons à l’éclusage, il va faire serrer quelques petits bateaux qui sont au mur mais qui ont pris leurs aises.
Le cadre est toujours aussi agréable.
Nous irons faire deux balades pour visiter cet endroit qui est bien joli.
Le ballet des day boats franchissant l’écluse sera un spectacle étonnant et quelques fois désopilant. Il y a de nombreux « house-boats », des caravanes flottantes qui sont aussi manoeuvrantes qu’une tablette de beurre dans une poile à frire, les arrivées sont souvent acrobatiques et heureusement que les éclusiers ont l’habitude et sont d’un secours toujours efficace. Nous serons aussi l’attraction de cette fin de semaine en ce lieu, de nombreux locaux venant nous poser beaucoup de questions sur notre bateau et nos navigations avec. Une question m’énerve particulièrement, celle qui demande «quel est ce drapeau ?» Je réponds toujours avec une pointe d’ironie car même s’il y a quelques incultes, de toute manière, je trouve très mal poli de demander sa nationalité à quelqu’un qui arbore son drapeau national.
En fin d’après midi, toute cette agitation cessera et nous retrouverons un peu de calme. Nous bavarderons avec les éclusiers en allant leur payer notre droit de quai en toute fin de journée avant leur départ, ils auront fait près de quarante éclusages dans la journée.

Lundi 31 mai 2010
Après une petite balade matinale afin d’aller acheter du pain frais, nous larguons les amarres à 10H 30.
La journée sera plus monotone, le canal serpentant dans des espaces naturels plus plats mais toujours aussi sauvages. Nous traverserons plusieurs lacs plus grands et franchirons deux écluses.
Vers 3H 30, nous stopperons au quai public d’une petite communauté, endroit un peu triste et quelconque. Aujourd’hui, le temps s’est un peu dégradé, avec un vent de Nord Ouest assez violent et une température malgré tout lourde laissant présager la venue imminente d’orages. Nous les aurons pendant la nuit mais notre quai est très abrité et nous passerons une nuit calme.

Mardi 1er juin 2010
Nous serons en action à 9H du matin car nous avons six écluses à franchir aujourd’hui, dont un « liftlock », l’ascenseur qui doit nous faire descendre de quinze mètres cette fois ci. C’est toujours impressionnant, mais nous sommes de vieux navigateurs maintenant et passons avec application mais sérénité.
Nous commençons avec lui notre redescente vers les grands lacs du centre de l’Amérique du Nord. Nous franchirons aussi notre soixante dixième écluse depuis notre départ de Floride.
Le chenal est particulièrement étroit et peu profond toute la journée. Avant d’embouquer un canal, il nous faut avertir le liftlock de notre parcours car il n’est pas possible de s’y croiser. Heureusement, il n’y a personne qui navigue, tout le monde est retourné à son travail et nous ne croiserons qu’un seul bateau dans toute la journée.
Une heure plus tard, nous sommes devant trois écluses conventionnelles que nous franchirons en deux heures, compris notre arrêt au mur de la seconde pour prendre notre repas de midi.
A 3H, nous nous amarrerons au mur d’une des jetées de sortie du canal sur un grand lac que nous devons traverser, le lac SIMCOE.
Sur l’autre quai en face de nous, il y a nombre de pêcheurs et notamment quatre asiatiques qui mettent une ardeur toute particulière dans cet art et qui ont du sortir plus d’une dizaine de kilogrammes de poissons en quatre heures de présence.
En soirée, le vent tombera complètement nous laissant augurer d’une traversée sécuritaire. En bout de jetée, il y a un panneau informant les plaisanciers que le lac « peu être dangereux suivant les conditions météorologiques » !!!!!!!!

Mercredi 2 juin 2010
Nous serons réveillés de très bonne heure ce matin et après le petit déjeuner, nous larguons les amarres à 7H 30.
Nous préférons faire cette petite traversée de dix milles nautiques de bonne heure, le vent étant toujours beaucoup plus faible au lever du soleil et ne prend de la force qu’en mi journée.
De fait, par le travers, nous aurons un petit clapot de un pied et nous arriverons à notre destination à 9H 30 dans la ville d’ORILLIA. Nous allons jusqu’à la marina municipale qui est située en plein centre ville. Nous n’y trouvons personne pour nous accueillir, le bureau du port est fermé. Nous faisons un petit tour de reconnaissance dans le quartier et revenons au bateau. Le bureau est toujours fermé à 10H passée.
Peu de temps après, voyant que le dockmaster est arrivé, je vais parler avec lui et lui demander les tarifs pour laisser le bateau quatre semaines durant notre retour au pays. Tout d’abord, il me dit que ce n’est qu’un port d’escale mais fini par me donner un tarif de mille cent dollars canadiens.
Je parts en ville pour trouver une connexion internet car on reste toujours dans l’attente de ce rendez-vous professionnel à Toulouse. J’ai enfin la confirmation du jour de l’assemblée générale et je recherche les meilleurs tarifs pour les billets d’avions. On en conclut, avec Agnès que le retour se fera le mercredi 9 juin et que nous avons donc une semaine devant nous.
De même, je téléphone pour louer une voiture ici afin d’aller à MONTREAL et on m’annonce qu’ils ne font pas de « one way » ce qui n’arrange pas nos affaires. Il nous reste la possibilité de voyager en autocar.
Dans l’après midi, nous décidons de trouver une vrai marina alentour et de ne pas poursuivre notre route vers le Nord.
Nous finirons par poser le bateau tout à côté d’ORILLIA dans une marina qui s’appelle MARIPOSA MARINA. Je négocie un bon tarif, bien inférieur à celui de la marina municipale et nous nous installons sous un grand hangar parmi une grosse centaine d’autres bateaux, la coque toujours dans l’eau. Ce type de stockage est très usité ici car cela permet de protéger les bateaux des intempéries.
J’ai une connexion Wireless internet directe depuis le bateau ce qui me permet de mettre en œuvre les modalités de notre voyage vers le pays.
La fin de la journée nous permettra de mettre en ordre NA MAKA pour notre petite absence pendant qu’à l’extérieur, il pleut à grandes eaux pendant plusieurs heures, nous sommes contents d’être sous abri.
Nous partirons demain matin vers 10H en autobus jusqu’à TORONTO puis nous prendrons le train pour rejoindre MONTREAL où nous arriverons à 8H 15 le soir.
Il est intéressant de prendre les transports collectifs traditionnels que nous avions un peu oubliés. Nous avons le temps nécessaire à cette pratique et c’est assez réjouissant de traverser un pays en ayant le loisir de regarder les paysages défiler par les fenêtres.

Vendredi 2 juillet 2010
Nous avons interrompu notre voyage pendant un mois très exactement.
Nous avons passé la journée d’hier à nettoyer le bateau, nous sommes impatients ce matin de reprendre la voie navigable dans ces belles contrées canadiennes. Nous ferons l’avitaillement ce matin et le plein d’eau potable.
Après le repas de midi, vers 2H nous sommes prêts à sortir de notre hangar dans cette sympathique marina MARIPOSA LANDING mais nous sommes surpris de trouver le canal qui passe devant celle-ci très encombré. Il y a là plus de vingt bateaux qui sont en file en direction du Nord. Nous sommes obligés de trouver notre place dans ce « convoi », alors que nous étions pratiquement seuls à naviguer le mois dernier.
Quelques minutes plus tard, nous passons devant ORILLIA, et en traversant le lac COUCHICHING, les bateaux s’égaillent un peu partout en prenant de la vitesse. Nous continuons notre chemin plus tranquillement que cette entrée en matière qui nous a un peu inquiétés.
Nous franchissons deux nouvelles écluses en descendant, ce qui nous rapproche du niveau des grands lacs. Nous empruntons la très étroite rivière SEVERN qui serpente entre de petits lacs dont les berges sont quasiment toutes construites de petites maisons en bois.
En fin de journée, vers 7H, nous nous arrêtons devant un petit hôtel restaurant très typique qui est installé en bordure de la rivière, WAUBIC INN et qui a quelques pontons équipés pour l’accueil de petits bateaux. Le propriétaire nous assigne une place en bout d’un ponton où il y a assez d’eau pour NA MAKA.
Nous y reconnaissons un trawler plus grand que nous et qui est parti ce matin de la marina où nous étions hébergés. L’accueil est très amical et nous prenons la décision de rester pour cette nuit jusqu’à demain après midi. Nous voulons regarder à la télévision le quart de finale de la coupe du monde entre l’Allemagne et l’Argentine qui est retransmis demain midi.

Samedi 3 juillet 2010
Ce matin, après un bon petit déjeuner pris au frais sur la terrace, le fly du bateau, nous partons en exploration autour de l’établissement qui nous accueille. De quelque côté où nous allons, nous nous heurtons à la forêt. Le patron nous confirme que le seul accès à son établissement se fait par la rivière, même pour lui. Cet endroit est habité depuis plus de 150 ans, période où une première famille de trappeurs était venue s’installer ici pour commercer avec les nations autochtones.
A 10H, nous ne serons pas les seuls installés devant le grand écran pour voir le match de soccer, nom donné ici au football !!!!!! Nous sommes tout de même dans une province canadienne anglophone, l’Ontario. L’équipe allemande gagne après un match très engagé des deux équipes.
Nous prenons un petit lunch avant de larguer les amarres peu de temps après midi.
Nous irons jusqu’à une écluse unique au monde qui va nous permettre de descendre de 18 mètres. Nous y arriverons à 2H et nous nous arrêtons au quai avant cette merveille technique, « the railway BIG CHUTTES ».
En fait, il s’agit d’un grand chariot qui se déplace sur des rails et qui est tracté par un système de câbles. Le chariot descend dans l’eau, les bateaux, entre un et quatre suivant leurs tailles, entrent entre les bras de celui-ci et sont pris dans des sangles et des bers hydrauliques afin de les maintenir d’aplomb après s’être posés sur le fond du chariot dès que celui-ci sort de l’eau pendant le transfert.
Nous passerons une partie de l’après midi à étudier le processus et décidons de passer demain matin à l’ouverture. Dans l’après midi, notre quai se rempli de trawlers canadiens avec qui nous faisons connaissance. Ils sont toujours étonnés et un peu admiratifs après avoir écouté le récit de notre voyage en réponses à leurs nombreuses questions. Le principal élément qui les intéresse est le fait que nous avons navigués en plein océan. Pour eux, ils envisagent rarement d’aller naviguer « out side ». On les comprend facilement quand on fait connaissance comme nous, de l’immense réseau navigable qui existe en Amérique du Nord.
Nous passerons une petite soirée sympathique à papoter sur le quai avec nos voisins d’un soir. La nuit sera calme.

Dimanche 4 juillet 2010
Ce matin, nous serons les premiers de la bande à passer BIG CHUTTES.
Deux autres bateaux nous suivrons plus tard dans la matinée. Nous appliquons à la lettre les instructions des machinistes qui officient à la manœuvre en essayant de nous remémorer les images de la veille. Leur professionnalisme fait que nous empruntons cet ouvrage en toute sécurité quoique quelque peu tendus. Dès que nous sortons du chariot dans le bassin inférieur, nous poussons un ouf de soulagement et reprenons notre chemin.
Vers 11H, nous nous détournons du chenal avec attention pour aller mouiller dans une petite baie abrité pour quelques heures et prendre notre déjeuner. Nous en repartirons une demi heure plus tard, l’abri est agréable par rapport au vent d’Ouest qui souffle avec force depuis deux jours, mais devient très inconfortable par le fait que nous subissons les vagues des nombreux bateaux qui sillonnent à grande vitesse le lac.
Nous repartons jusqu’au quai de la dernière écluse que nous franchirons demain afin d’être au niveau des grands lacs. Nous y serons vers midi et y prendrons notre déjeuner. Peut de temps après, Terri, Alan et leur chien arrivent avec leur bateau et s’amarrent derrière nous.
Dans le courant de l’après midi, avec nos amis canadiens, nous allons visiter les alentours. Quelques maisons avec un bel hôtel récent se partagent les berges de l’écluse. Le pont qui enjambe la rivière SEVERN est fermé et ne permet pas son franchissement. Un panneau d’information explique que cette situation est due au mauvais état du pont et cela devrait durer jusqu’à l’été 2011 !!!!!!! Cela oblige les habitants de faire un grand détour de plusieurs dizaines de kilomètres afin de changer de rive.
En fin de journée, voyant que nos amis se prélassent dans l’eau, je tente le premier bain dans les lacs canadiens. Il fait depuis plusieurs jours un grand beau temps avec un soleil qui chauffe l’atmosphère à blanc. Ce matin à 10H, il faisait déjà 30° et la température monte jusqu’à plus de 36°. La mise à l’eau du capitaine est quelque peu hésitante, elle est à 20° environ et l’écart avec l’air est important. Mais je finis par piquer une tête dans cette eau rafraichissante.
Nous les invitons à prendre un apéritif dinatoire à notre bord. Alan parle quelques mots de français, mais nous nous forçons à parler anglais le plus possible afin d’améliorer notre vocabulaire.

Lundi 5 juillet 2010
Terri et Alan ayant décidé de nous accompagner jusqu’à notre prochaine escale, nous passons ensemble la dernière écluse pour nous, peu avant 10H, elle sera la 75ième que nous franchissons depuis notre départ de FORT LAUDERDALE.
Notre prochaine écluse devrait être sur le MISSISSIPI courant septembre prochain en repartant de CHICAGO.
La sortie de cette écluse est quelque peu sportive car nous sommes pris entre les courants croisés de deux bras de la rivière. De plus, nous devons suivre un chenal très étroit et peu profond entre rochers, marais et un pont. Pour corser le tout, il y a cinq bateaux qui attendent en bas pour passer l’écluse dans l’autre sens et tout le monde essaye tant bien que mal de maintenir les bateaux dans ces remous sans se percuter. Nous allons passer au milieu de tous ces obstacles sans jouer au bowling. Comme entrée en matière « au saut du lit », on ne fait pas mieux. Enfin tout se passe bien avec beaucoup de concentration et en prenant de la vitesse.
Peu après, nous retrouvons de grandes étendues d’eau libre et nous pouvons prendre notre vitesse de croisière à 9 KN, ce qui ne nous était pas arrivé depuis le 21 mai lorsque nous avons traversé le lac ONTARIO.
Nous arrivons à midi au fond d’un fiord dans le vieux petit port du bourg de PENETANGUISHENE sur la péninsule OWENDA. Nous nous mettons au quai avant de déjeuner.
Dans l’après midi, toujours sous une chaleur écrasante, nous partons visiter ce bourg qui ne semble pas très animé.
Le soir venu, nous nous installerons sur une table avec deux bancs dont plusieurs sont installés tout au long du quai, afin de souper ensemble. Pour le dessert, nous nous rafraichirons avec des glaces achetées à la ginguette du port.
Alan est tombé amoureux de NA MAKA et veut nous la racheter. Nous prenons rendez-vous en janvier à LA NOUVELLE ORLEANS pour en rediscuter s’il est toujours en amour avec notre déesse de la mer. Je crois que nous aurons quand même quelques difficultés à nous en séparer le moment venu.

Mardi 6 juillet 2010
A 11H, nous quittons ce charmant petit port ensemble. Nous prenons la direction du nord et nos amis celle de leur port d’attache, ORILLIA. Ils avaient leur bateau à cinquante mètres du notre dans la marina voisine. Nous nous promettons de garder le contact par courriel en souhaitant nous revoir plus tard quelque part sur Terre.
Nous nous arrêtons dans une baie bien protégée du vent d’ouest qui souffle aujourd’hui, PAPPOSE BAY où nous avons la surprise de trouver un quai en bois pour accoster. L’ile BEAUSOLEIL est un parc national géré par CANADA PARK et est accessible à tous moyennant le paiement d’un droit d’entrée symbolique. Trois autres bateaux à moteurs sont déjà au quai et plusieurs voiliers sont au mouillage à quelques dizaines de mètres. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu de mats pointés vers le ciel.
Nous déjeunons et allons nous balader dans la forêt toute proche. C’est vraiment agréable de profiter de l’ombre fraiche des pins, sapins, chênes et érables.
Dans le milieu de l’après midi, nous allons jeter l’ancre tout prêt derrière une avancée rocheuse qui améliore la protection par rapport au vent qui semble monter au Nord Ouest.
Nous allons nous baigner autour du bateau dès qu'il est bien ancré.
Nous entendons quelqu’un appeler « NA MAKA » et nous voyons sur la plage Terri et Alan. Ils se sont arrêtés à MIDLAND, non loin d’ici et y ont rencontré un de leurs amis. Ils sont venus avec lui à bord de son bateau jusqu’ici pour passer l’après midi. Je les rejoints avec l’annexe jusqu’à leur bateau. Nous buvons une bière fraiche en discutant comme si l’on ne s’était pas vu depuis des lustres. Ils repartiront vers 7H du soir et je rentre à bord retrouver ma douce équipière, Agnès.
L’environnement est magnifique et très paisible. Nous soupons sur la terrace en appréciant ces moments de pure quiétude.
Nous passerons une nuit très calme, le vent finissant par s’évanouir totalement.

Mercredi 7 juillet 2010
Le petit déjeuner est englouti de bonne heure et nous descendons à terre afin de faire une grande balade dans le parc et de profiter de la fraicheur matinale. Nous empruntons le tracé des chemins et sentiers afin de ne pas abimer la nature, des petits ponts et passerelles en bois nous permettent de franchir les zones humides sans patauger dans la boue. Nous dégustons des framboises sauvages fraiches cueillies dans le sous bois, un délice.
Il y a peu de monde en balade à cette heure-ci, tout est très calme et reposant.
Nous verrons un lapin sauvage qui ne semble pas très effrayé, des écureuils, une grenouille et beaucoup d’oiseaux. Nous entendons d’autres bruits furtifs dans le sous bois sans jamais voir leurs auteurs.
De retour au bateau peu avant midi, nous nous baignons car la température commence à monter. Nous entendons à RADIO CANADA que nous sommes pris dans une canicule qui couvre tout le Sud du pays.
La journée se passe en essayant de se protéger au mieux de la chaleur toujours plus lourde. Nous décidons de rejoindre demain, une marina cachée dans une très petite baie afin d’être protégé des violents orages qui sont prévus pour les deux jours à venir, l’alerte générale est déclenchée par la météo canadienne.

Jeudi 8 juillet 2010
Départ ce matin peu avant 10H, nous avons 4 NM à faire, ce qui devrait nous prendre moins d’une heure.
Nous rentrons un peu plus dans le dédale des milliers d’iles qui composent la
« GEORGIAN BAY » en empruntant le « NORTH CHANNEL ».
Tout le monde nous a prévenu qu’il est interdit de sortir du chenal balisé, souvent très étroit par ailleurs, sous peine de prendre le risque de frapper les innombrables rochers environnants.
Nous ne sommes donc pas surpris de l’entrée en matière afin de rejoindre cette marina qui nous a été conseillée par des navigateurs locaux, cachée au fond de « SOUTH BAY »
Nous mouillerons l’ancre devant la marina afin d’aller voir s’il y a de la place et d’en connaitre le prix. Nous mettrons donc à l’eau Petit Namak et allons visiter SOUTH BAY COVE MARINA où il n’y a que de gros bateaux à moteurs stationnés aux quais. Nous recevons un accueil très « friendly », le dockmaster nous consentant une réduction sur le prix étant donné que nous sommes des loopers membres de l’association américaine AGLCA. Après avoir choisi notre place et l’avoir repérée, nous revenons au bateau.
Nous prenons notre déjeuner à bord après une baignade et partons nous accoster juste après. Bien nous a pris, car, nous n’avons pas fini d’amarrer le bateau au quai que de violentes rafales de vent se mettent à souffler.
Nous plions immédiatement le bimini et descendons à l’abri les coussins du fly. Nous préparons le bateau afin de ne pas être inquiété par la tempête qui est prévue.
La fin de journée sera plus calme et la pluie ne viendra nous arroser que dans la nuit. Elle tombera fortement sans discontinuer jusqu’au lendemain midi, mais avec moins de violence que prévu. La tempête se déchainera plus au sud vers TORONTO entrainant quelques inondations et dégâts du style de ceux qui ont eu lieu sur la côte d’Azur le mois dernier mais sans faire de victime humaine.

Vendredi 9 juillet 2010
La journée sera consacrée au nettoyage du bateau et de l’équipage (!). Les installations sanitaires de la marina sont aussi luxueuses que celles de nos habitations. Elles sont en permanence très propres. Tout le personnel de la marina est aux petits soins pour les gens des bateaux. Nous avons à notre disposition des équipements tels que chaises longues, barbecue, voiturettes électriques pour se déplacer, laverie, etc.
Dans l’après midi, la pluie ayant cessée, nous partirons en annexe jusqu’au village, HONEY HARBOR afin de faire des achats car le réfrigérateur est vide.
Nous y rencontrons un couple de parisiens qui voyage à bord d’un camping-car avec leurs deux enfants, en bas âge. Ils arrivent de SAN FRANCISCO et vont jusqu’à BOSTON où ils laisseront le « véhicule récréatif » (appellation locale) qu’ils ont loués et rentreront en France début août. Nous les invitons à venir boire un rafraichissement à bord, c’est toujours agréable d’entretenir une conversation en français.

Samedi 10 juillet 2010
Nous partons ce matin à 11H pour une nouvelle petite étape. Nous voulons nous arrêter dans une petite baie, KING BAY où il y a deux marinas et où nous espérons regarder la petite finale de la Coupe du Monde de Football à la télévision.
Le vent d’ouest souffle avec vigueur ce matin et nous retrouvons un clapot de deux pieds car le chenal sort un peu à découvert dans le lac HURON.
A 1H nous jetterons l’ancre à l’abri derrière une barre rocheuse afin de déjeuner.
A 2H 30, nous arriverons à KING BAY où nous mouillerons devant une marina.
Nous descendons à terre mais nous trouvons le seul bar local fermé et après une balade, nous rentrons au bateau et écouterons le match de football à la radio.

Dimanche 11 juillet 2010
Nous partons vers 9H 30. Nous avons repéré, sur la carte, un restaurant avec quais pour accueillir les bateaux de passages et ceux qui viennent prendre leur repas, HENRY’S RESTAURANT sur l’ile SANS SOUCIS, je n’invente rien. Nous nous y accostons vers 11H mais en repartons dix minutes plus tard. Il n’y a pas de poste de télévision et comme nous ne voulons pas manquer la finale de la coupe du Monde, nous espérons trouver un autre restaurant au fil de l’eau normalement équipé !!!
Nous reprenons notre route et décidons d’aller jusqu’à PARRY SOUND, un bourg situé au bord d’un grand lac à l’intérieur des terres et distant de 10 NM.
Nous emprunterons un nouvel entrelas entre d’innombrables iles, parfois les passages y sont très étroits, il n’y a la place que pour un bateau. Nous avançons avec une prudence extrême car nous sommes dimanche au début des vacances locales et il y a de nombreux autochtones qui naviguent à grande vitesse et seulement le dimanche !!!
Ce « SMALL SOUTH CHENAL » est aussi magnifique. L’environnement y est très sauvage avant d’arriver vers le bourg où les rives sont beaucoup plus construites.
A 1h, nous sommes amarrés au quai municipal, je passe par le bureau afin de les informer de notre arrivée, en les prévenant que nous avons rendez vous avec un match de soccer et que je ferais les formalités après. Ma demande ne pose aucun problème et on nous souhaite « bon match ». Je parts, non loin, réserver une table dans un restaurant avec télévision devant les yeux.
Nous sommes les premiers installés mais juste avant le début du match, nous sommes rapidement rejoint par plusieurs « aficionados ». Le restaurant s’anime et nous avons la chance d’être entourés de canadiens qui ont pris parti pour l’équipe d’Espagne.
Et elle va gagner, bravo.
Nous retournons au bateau afin de nous installer car nous avons prévu de rester deux ou trois jours ici.

Lundi 12 juillet 2010 et Mardi 13 juillet 2010
Nous passerons deux jours à nous reposer sans trop nous agiter. Petites promenades dans ce gros bourg, nettoyage du bateau, contrôle des moteurs et avitaillement.
Les journées seront seulement troublées par le décollage des hydravions. Nous avons un ponton d’accueil tout à côté du quai. Ce moyen de transport est très usité pour se déplacer, de très nombreux lacs permettant très facilement leur utilisation. De nombreux particuliers ont un hydravion garé contre leurs quais.
Nous trouverons une belle plage non loin du bateau et mardi après midi, nous irons nous baigner afin de nous rafraichir de la lourde chaleur ambiante.

Mercredi 14 juillet 2010
Ce matin, nous serons réveillés par la marseillaise qui passe sur les ondes de RADIOCANADA. Cela nous rappelle notre fête nationale et aussi le fait que nous sommes loin de chez nous depuis quelques temps.
Nous appareillons à 8H pour une dernière journée de navigation dans les entrelas formés par les lacs et les rivières.
Après le déjeuner vers 1H pris dans un petit mouillage où sont déjà arrêtés deux autres trawlers, nous sortons sur le lac HURON en eaux ouvertes afin de continuer notre navigation vers le Nord. Cela faisait un moment que nous n’avions pas eu cinq minutes de rêveries car tous ces jours précédents, il fallait être très attentif à la signalisation sur la voie navigable.
Nous retrouverons « l’intérieur des terres » en suivant à nouveau un balisage qui nous semble au premier regard fantaisiste. Le chenal nous dirige au travers d’un dédale de rochers dépassant tout juste la surface de l’eau et est très « narrow » (étroit). Je suis obligé de prendre la direction du bateau, car il faut également fortement réduire sa vitesse lors de virages très serrés et lors du croisement avec les autres bateaux. Une règle existe toujours sur l’eau, même ici, c’est le plus gros qui a la priorité !
Les paysages sont toujours aussi époustouflants de beauté sauvage, on peine à les imaginer l’hiver sous plusieurs mètres de neige et de glace.
Nous arriverons vers 3H dans un coin perdu nommé « BAYFIELD » où il y a deux minuscules marinas pour petits canots, nous jetterons l’ancre non loin dans un recoin bien abrité.
Dans la journée, souffle un vent assez puissant ayant sa force maximale en début d’après midi et toutes les nuits, il s’évanoui totalement, ce qui nous garanti un sommeil paisible.

Jeudi 15 juillet 2010
Le départ sera plus tardif ce matin car nous avons décidé de faire deux petites étapes avant d’arriver au terme de la GEORGIAN BAY et le bourg de KILLARNEY qui va nous ouvrir la route vers le « NORTH CHANNEL ».
Nous sortons directement sur les eaux ouvertes du lac HURON et taillons tout droit notre route sous pilote automatique avec comme ordre « GO TO » vers le point d’arrivée. Quel confort ! Car une fois décidé et tracé la route en toute sécurité sur la carte électronique, il ne nous reste qu’à regarder de temps à autre autour de nous afin de nous assurer que nous sommes toujours seuls sur ce cap.
Nous retrouvons le petit dandinement de NA MAKA qui « cause » avec le clapot un peu plus formé que sur la rivière, rien de désagréable.
Quelques miles avant de rejoindre notre destination, nous passons à côté d’une ile qui semble sympathique et nous y apercevons les mâts de quelques voiliers. Après consultation de l’équipage et contrôle de la carte, nous décidons de nous arrêter nous aussi et de rejoindre nos petits camarades. Nous trouvons une entrée entre les rochers du côté protégé du vent d’aujourd’hui qui souffle de l’Ouest et nous l’empruntons avec une extrême prudence car il n’y a aucun balisage, pas beaucoup de fond et des rochers partout. Au centre de l’ile, nous découvrons une grande baie circulaire très fermée et je mets quelques minutes à comprendre comment les bateaux y sont rentés. C’est de plus en plus serré mais en scrutant la carte, le sondeur et l’eau devant nous, tout se passe bien et nous arrivons au PARADIS.
Il est midi et après un tour d’horizon, une fois le mouillage assuré, nous déjeunons sur la terrace en nous délectant de cet environnement d’une beauté et d’une quiétude absolue.
Plus tard, nous mettrons l’annexe à l’eau et ferons un petit tour de reconnaissance des nombreux méandres et fiords de cette ile improbable qui n’est pas indiquée sur notre guide, on comprend pourquoi car il est préférable de découvrir ce lieu et de se la gagner. Il ne faut surtout pas qu’il y ai trop de monde qui la connaissent.
Il y a tout de même quatre petites maisons en bois agrippées à de minuscules ilots qui sont habitées, uniquement à la belle saison, pense-t-on. Chaque ilot a son quai.
Décision est prise de rester là demain afin de descendre à terre en reconnaissance des alentours. La nuit sera peuplée de rêves d’aventuriers découvreurs de nouvelles terres exotiques !

Vendredi 16 juillet 2010
Petit déjeuner en regardant tout autour de nous pour se délecter du paysage. Il y a de nombreux très gros rochers de granit, arrondis avec des formes douces, les glaciers au fil des millénaires ayant polis ces roches, de nombreux arbres se nichent entre les failles et couronnent les parties hors d’eau de l’ile.
Ce matin, nous plongeons dans les entrailles avant du bateau car on voudrait régler la température de l’eau chaude et en profiter pour nettoyer la cuve et la pompe de relevage des eaux de douches. Nous nettoyons toute cette zone à grand coup d’aspirateur, nous y trouvons des rebus de la construction du bateau comme des vis neufs, des colliers PVC et quelques copeaux de bois. La matinée passera vite et l’heure du repas et surtout de l’exploration des terres est arrivée.
Nous toucherons la rive contre des rochers en pente douce et ne présentant pas de danger pour notre débarquement et l’annexe.
Nous progresserons difficilement dans cet endroit sauvage, sans chemin ni sentier. Nous trouverons de nombreux plants de myrtilles, appelés bleuets ici, que nous gouterons avec retenue. En faisant des photographies, je tombe une pièce de l’appareil sur un rocher et elle glisse dans l’eau, voilà une bonne motivation pour se jeter à l’eau. Nous rentrerons jusqu’au bateau après notre petite balade.
Je m’équipe avec ma combinaison de plongée et tout l’attirail, l’eau n’étant pas à la même température que chez nous. Je vais traverser à la nage ce havre pour rechercher la pièce dans l’eau, j’avais posé un repère sur le rocher. Je la retrouve facilement dans trois mètres d’eau, laquelle est très claire. Je cueille sur le fond une demi douzaine de grosses moules, un autochtone m’ayant dit qu’elles étaient bonnes à manger. De retour au bateau, je fais l’inspection des dessous de notre déesse, pardon avec son accord et je constate que tout va bien, pas de bout dans les hélices et pas une seule algue ou coquille collée sur la coque. Je vais voir l’ancre, mais je n’arrive pas à elle, sur 6 m d’eau environ, non que cela soit profond, mais la visibilité est nulle au fond et l’eau devient très froide assez brutalement.
Trois autres bateaux viendront se joindre à nous pour la nuit.
Je mangerais une moule cru en guise de hors d’œuvre mais je ne la trouve pas à mon gout et je remettrais tout à l’eau. Elle a un gout de vase, il doit falloir les préparer avant de les consommer, je prendrais d’autres informations.

Samedi 17 juillet 2010
Nous partirons les derniers ce matin pour rejoindre KILLARNEY, le terme de cette remontée de la GEORGIAN BAY. Le temps est beau et le vent s’est complètement essoufflé cette nuit. Nous empruntons le chemin pour sortir sans égratigner la coque et nous nous retrouvons avec vingt miles environ à courir en eau libre.
Nous avons un léger vent de face, toujours d’Ouest avec un petit clapot de deux pieds environ. Au début, nous suivrons un pseudo chenal puis tracerons notre route directe jusqu’à notre destination. Vers les trois quart du parcours, nous rattrapons le trawler qui était notre voisin cette nuit mais celui-ci tourne à droite afin de prendre un chenal dans les terres. Nous prenons la décision de continuer notre route directement.
Une petite heure avant l’arrivée, le ciel commence à se couvrir et le vent se renforce très sensiblement et nous vient de face. A la première douche, nous descendons nous réfugier à l’intérieur du bateau et nous finirons notre chemin avec les essuies glaces en fonctionnement continu.
Le clapot fait maintenant quatre à cinq pieds environ et la douche est permanente malgré notre vitesse réduite. Nous pensons à l’autre trawler qui a pris la route intérieure. Nous arriverons sans problème à destination et retrouverons le calme des eaux protégées. Plusieurs marinas sont échelonnées au long du chenal qui coupe en deux cette presqu’ile et finissons par en choisir une. Nous accostons pour prendre les renseignements tels que prix, disponibilité, connexion wifi et autres services nécessaires. Nous ferons un « pomp out » en premier, c'est-à-dire que nous faisons vider la cuve à eaux noires avant de prendre le poste qui nous est affecté.
Le ponton où nous devons nous amarrer est par le travers du vent qui souffle avec violence et il doit y avoir deux nœuds de courant dans le sens du vent, pas très confortable comme accostage. Ils seront cinq personnes à nous aider pour prendre les amarres car c’est le plus sportive des situations pour manœuvrer, tout se déroulera bien au second essai.
De nombreux bateaux s’arrêterons dans l’après midi et connaitrons les mêmes difficultés à chaque fois. Ce sera à notre tour de donner la main dans cette manœuvre d’accostage.
Nous irons visiter ce petit village et à notre retour, nous trouverons accosté à la marina, un bateau de loopers que nous avions rencontré deux fois lors de notre parcours américain. Après échange des dernières nouvelles entre loopers, nous rentrons à notre bord pour la soirée. Nous préparons le bateau en fermant notamment le cockpit car il est prévu de la pluie pour la nuit et demain.

Dimanche 18 juillet 2010
Le matin, le vent s’étant évanoui, après le départ de plusieurs bateaux des pontons situés du côté principal de la marina, nous changerons de ponton. Il n’est plus nécessaire d’attendre « le suttle », (la navette) pour changer de rive, nous avons les sanitaires à quelques dizaines de mètres au bout du ponton sur lequel nous sommes stationnés et nous pouvons aller nous promener « en ville » facilement.
En fait, il n’y a qu’un petit village avec quelques dizaines de maisons concentrées sur la rive du chenal et sur la route qui amène ici. Tout au bout, au bord de l’eau, un hôtel restaurant est disséminé entre les rochers et les arbres avec soin. Le bâtiment principal et les chambres éparses alentour sont construits dans un style traditionnel avec les matériaux locaux, pierre de granit pour les soubassements et bois pour les superstructures et les toitures.
Nous participerons à la coutume locale pour le lunch du dimanche midi en allant acheter à la ginguette voisine notre repas, « fish and fries ».
C’est un plat très prisé qui est constitué de filets de poissons péchés dans les lacs, pannés et fris servis avec des frites type « Mac CAIN ».
Nous parlerons avec nos voisins de pontons qui sont toujours étonné de rencontrer un bateau français dans leur contrée. Ils veulent que nous leur racontions notre périple qu’ils écoutent avec attention. Nous les incitons à partir faire le grand tour que nous faisons et ils nous répondent invariablement que c’est leur rêve et qu’ils vont le faire un jour prochain dès qu’ils en auront le temps.
Tout le monde nous incite à aller mouiller dans un endroit superbe, FINE BAY, destination où nous décidons d’aller le lendemain.

Lundi 19 juillet 2010
Le beau temps est revenu ce matin et c’est sous un chaud soleil que nous larguons les amarres en début d’après midi. A notre sortie de la marina, dans le chenal derrière nous de nombreux bateaux arrivent, j’en compte douze et nous sommes presque autant à partir, cela fait beaucoup de monde sur l’eau au même moment.
Notre prochaine halte est distante de vingt miles nautiques environ ce qui nous prendra trois heures sans nous presser.
FINE BAY est un très long fiord de quinze kilomètres, étroit et très protégé des vents dominants. Nous irons jeter l’ancre tout au fond, en surveillant le sondeur et en nous rassurant par la présence d’autres voiliers déjà mouillé là. La carte ne nous donne aucune indication si ce n’est qu’il n’y a pas de hauteur d’eau suffisante pour y accéder. L’endroit où nous allons dormir s’appelle « THE POOL » et nous y trouvons déjà quatre bateaux. Trois bateaux sont amarrés par l’arrière à un arbre ou un rocher afin d’éviter de tourner avec le vent.
Le gros problème du lieu est que c’est un immense champ d’algues qui montent jusqu’à la surface. Mais l’environnement est tellement superbe que les algues passent au second plan. Nous sommes entourés de hautes collines granitiques appelées
« MONTAIN LA CLOCHE ». Des rochers blancs et roses alternent avec des forêts de sapins, de bouleaux et d’érables. Il y a longtemps que nous n’avions pas vu de reliefs prononcés depuis notre départ de la Floride.
La nuit sera calme, le vent disparaissant chaque nuit.

Mardi 20 juillet 2010
Nous déjeunerons de bonne heure car nous voulons marcher jusqu’au LAC TOPAZE qui est proche de notre mouillage. Nous demandons à un autre bateau qu’elle est la direction à prendre, ce que l’on nous indique sommairement.
Nous attachons Petit Namak après un vieux ponton branlant et nous prenons le seul chemin qui part de celui-ci. Quelques centaines de mètres plus loin, nous trouvons une légère signalisation faite avec des patchs jaunes cloués sur les arbres de loin en loin. Après vingt minutes de marche avec un peu d’escalade sur des rochers entre des arbres, nous arrivons au fameux lac.
Deux couples avec deux enfants nous y ont devancés et nous partageons le seul endroit propice à la baignade. Je les rejoints dans une eau fraiche. Nous sommes un peu déçu par la couleur de l’eau du lac qui n’est pas « topaze ».
Je discute avec l’une des deux femmes qui parle bien français, elle me dit qu’elle est grecque, qu’ils habitent à WASHINGTON DC et ont leur bateau à ANNAPOLIS.
Ils connaissent le restaurant de notre ami Jean Louis « CAFE NORMANDIE ».
Ils ont loués un voilier pour visiter le NORTH CHANNEL.
Nous repartons vers le bateau vers 11H et nous sommes contents d’être venus ici de bonne heure. Pendant la descente, nous croisons plus de trente personnes qui viennent faire la balade jusqu’au lac. Nous trouvons effectivement une dizaine d’annexes attachées à côté des deux nôtres.
Après le déjeuner, nous décidons de changer d’endroit car nous avons un petit problème technique. Les WC sont bloqués et sont donc inutilisables. Je démonte la pompe et j’y retrouve une liane d’algue qui a été aspirée et bloque donc le mécanisme. Cela faisait deux ans que je n’y avais pas encore mis les mains et j’en étais étonné jusqu’à ce jour.
Après nettoyage et remontage, très rapidement la pompe se bloque à nouveau et j’y retrouve toujours des algues. C’est la raison qui nous fait déguerpir.
Nous prendrons un autre mouillage à dix minutes de là dans un recoin du fiord qui est protégé du vent d’Ouest. Nous frapperons nous aussi une amarre arrière pour tenir le bateau en dehors du lit du vent. Il y a un autre trawler non loin.
Je me baignerais afin de nager jusqu’à la rive pour attacher l’amarre sur un sapin. L’eau doit avoir une température de 20° environ. Elle est fraiche au premier plongeon mais devient agréable très rapidement.
Il pleuvra abondamment dans la nuit, ce qui lavera le bateau.

Mercredi 21 juillet 2010
Nous partons vers 10H en ce matin ensoleillé pour une nouvelle petite étape. A 1H, nous arrivons à destination, LITTLE CURRENT, un bourg qui est situé au bord d’un chenal entre les territoires du nord de l’Ontario et l’archipel des iles MANITOULAN. J’ai lu sur notre guide « SKIPPER BOB » que nous pourrions y faire facilement des achats pour les provisions du bord, ce qui devient nécessaire.
Nous avons à franchir un pont qui ouvre le premier quart d’heure de chaque heure mais nous n’avons pas besoin d’attendre, nous passons au dessous à quelques centimètres près. Nous jetterons notre dévolu sur un ponton dans une petite marina en délaissant les quais de la marina municipale. L’expérience fait que les prix d’amarrage sont tous identiques dans un même lieu. Je préfère les marinas privées car il est plus aisé de négocier les tarifs en payant avec des espèces.
Le vent s’est bien renforcé depuis une heure environ et nous choisissons un ponton très protégé avec le bateau face au vent.
Nous allons voir le dockmaster dans son bureau qui est à l’entrée de la marina et nous faisons rapidement affaire.
Dans l’après midi, nous irons faire une marche de repérage dans le bourg. Nous y trouvons plusieurs magasins, restaurants et autres commerces pour touristes. De nombreux bateaux s’arrêtent ici car la marina municipale est très bien équipée. Nous trouvons plusieurs bateaux qui arborent le pavillon du « great loop » mais seul deux sont dans le voyage comme nous, nous les avions déjà rencontré au rendez vous annuel fin avril aux USA.
La météo est exécrable avec du fort vent et de très nombreux nuages menaçant. Nous décidons de rester là demain aussi en lisant les prévisions météorologiques qui sont mauvaises pour les deux jours suivant.

Jeudi 22 juillet 2010
La pluie est tombée cette nuit et le mauvais temps continu. Entre deux averses, nous allons faire des commissions au super marché distant d’un demi-mile environ. Notre caddie nous sert efficacement, quoique étant cassé, ce matériel « made in CHINA » est vraiment de la très mauvaise qualité, mais nous n’avons pas pu acheter autre chose que celui-là. Quelque fois c’est la seule option d’achat que nous avons mais que nous faisons à contre cœur.
Nous resterons le reste de la journée confiné dans le bateau étant donné le très mauvais temps ambiant.
Plusieurs boaters nous conseillent de faire une escale dans des iles superbes non loin d’ici, les BENJAMIN ISLANDS, qui deviendront notre destination demain, si la météo s’améliore.

Vendredi 23 juillet 2010
Le ciel est encore chargé de très nombreux nuages et nous décidons d’attendre l’après midi avant de prendre la décision de partir.
Passé 2H, nous décidons de rejoindre notre prochain mouillage CROCKER Island où nous arrivons deux heures plus tard. Nous y trouvons six antres bateaux, dont quatre sont amarrés avec une ligne frappée sur un arbre à terre et sont à couple entres eux. Nous avisons un emplacement qui devrait nous assurer un séjour calme à l’écart du groupe des ontariens fêtards.
Après avoir jeté l’ancre, nous reculons vers les rochers et je suis obligé de me jeter à l’eau pour aller passer une amarre sur un beau sapin (roi des forêts) afin de stabiliser le bateau et de le tenir le plus près possible de la rive.
L’eau étant à bonne température, je nage autour du bateau afin d’inspecter les œuvres vives. Tout est propre, pas de cordages dans les hélices ni une algue collée à la coque. Nous avons passé l’anti fooling en avril 2009 et quinze mois plus tard, la coque est dans le même état que le premier jour. Nous en sommes étonnés car,
navigant depuis de nombreuses années en eaux salées, nous avons l’habitude de protéger les coques chaque année obligatoirement.
En fin d’après midi, le vent tourne au nord ouest, un petit clapot rentre dans notre petite crique, mais heureusement, nous avons un bateau qui nous protège. Le vent tombera avant la nuit.

Samedi 24 juillet 2010
Après le petit déjeuner, nous descendons à terre pour partir à la découverte de notre ile. Il faut tout d’abord trouver un endroit pour débarquer. Nous accostons sur un rocher avec une petite plateforme qui nous permet de descendre.
Une petite escalade est nécessaire afin d’attendre la terre ferme. Nous allons serpenter entre de gros rochers de granit rose, rouge et gris de formes arrondies polies par les millénaires et des bosquets de sapins, d’érables et de boulots, je n’aime pas cet arbre. Il y a des nombreux massifs de bleuets (myrtilles) qui tapissent le sol entre les rochers et des lichens. Nous marchons et grimpons jusqu’au sommet de l’ile. Nous voyons de nombreuses iles ou plus tôt de nombreuses voies d’eau, ces deux éléments semblant dessiner un caléidoscope infini dans lequel se reflète le ciel.
Une trentaine de voiliers contournant l’ile participent à une régate et les voiles apportent l’arc en ciel de couleurs qui manquait au paysage.
Après la baignade, en fin d’après midi, nous serons conviés à bord du voilier voisin afin de boire un verre de bienvenu. Ils ont vu le pavillon des loopers à l’arrière de
NA MAKA, ils ont fini leur great loop en octobre dernier.
Nous rentrerons sur notre canot de bonne heure car nos hottes ont l’habitude d’aller se coucher très tôt vers 9H, les nord américains prenant leur souper vers 5H.

Dimanche 25 juillet 2010
Notre voisin, déjà à l’eau ce matin, nous larguera l’amarre attachée à l’arbre, ce qui m’évitera une baignade matinale.
Nous partons à 10H vers un petit bourg nommé SPANISH HARBOR.
Notre route est toujours aussi tortueuse car nous contournons sans cesse d’innombrables iles.
Vers midi, nous apercevons une faille dans une falaise d’où sort un gros trawler, un FLEMING 65 et dans laquelle pénètre celui qui nous suivait. En regardant la carte, je vois que c’est un lac complètement fermé dont cette voie est le seul accès. Nous décidons y d’aller, l’heure du déjeuner étant là.
Nous prenons un premier mouillage dans une anse protégée du vent d’Ouest, devant une vieille maison en bois et trois voiliers nous y rejoignent dans la demi-heure qui suit. Nous déjeunons sur la terrace en admirant ce beau paysage. Nous décidons de ne pas continuer jusqu’à notre destination initiale.
Vers 2H 30, le vent tourne au sud et prend de la puissance rapidement. Un clapot inconfortable commence à secouer le bateau et l’arrière de celui-ci n’est plus qu’à une dizaine de mètres des rochers sur la rive.
Après consultation de la carte, je trouve une autre baie très proche d’ici et dont le plan d’eau semble parfaitement abrité des vents d’Ouest et de Sud. Nous nous y dirigeons immédiatement et mon calcul s’avère juste car nous y retrouvons une dizaine de bateaux. Je m’avance avec précaution car ma carte indique que j’ai soixante centimètre d’eau sous la coque, le sondeur m’en offre deux mètres cinquante et plusieurs voiliers sont mouillés plus en avant. Nous poursuivons donc et mouillons l’ancre derrière les voiliers sur une eau parfaitement plate.
Nous y passerons une soirée et une nuit parfaite. Le vent soufflera puissamment toute l’après midi mais disparaitra complètement la nuit venue.

Lundi 26 juillet 2010
La régularité des vents nous aident à prendre la décision de partir plus tôt. Nous nous dirigeons vers la partie continentale et devrions avoir le vent d’Ouest de face. Comme la puissance maximale du vent s’établi vers midi, nous profitons du temps calme du matin pour faire route.
A 10H, nous empruntons un passage très étroit entre deux iles. Notre guide de navigation nous incite à annoncer notre passage par un appel radio VHF. Nous nous présentons lentement devant ce détroit rectiligne, large d’une vingtaine de mètres et long de cent mètres environ. Etant un lundi matin, n’ayant encore rencontré aucun bateau sur l’eau et avec une parfaite visibilité du passage, nous nous engageons à vitesse très réduite sans faire d’appel radio.
Le passage nous prend deux minutes au maximum et nous nous retrouvons dans un nouveau grand lac à traverser dans sa longueur.
Quelques temps plus tard, nous entendrons des appels de navires de plaisance ontariens prévenant du franchissement de ce détroit. Nous sommes quelquefois surpris de l’attitude hyper sécuritaire des anglo-saxons, ils portent tous un gilet de sauvetage dès qu’ils montent à bord d’un bateau même par temps de demoiselle, par exemple.
En nous rapprochant de la terre ferme, nous slalomons entre les bancs de sables et les rochers dans très peu d’eau sous la coque, quelques fois nous laissons une trace très brunâtre derrière nous. Nous arrivons dans une petite marina vers 1H avec les premiers souffles puissants de vent.
Nous nous appontons, suivi peu de temps après par les deux trawlers que nous avions doublés auparavant.
Nous irons nous promener dans ce petit bourg, nommé BLIND RIVER qui ressemble à tous les bourgs que nous voyons en Amérique du Nord, que ce soit au CANADA ou aux USA. Il n’y a pas grand intérêt pour des navigateurs.
Nous décidons de monter jusqu’à SAULT SAINTE MARIE pour l’étape de demain. Cette halte n’est pas précisément sur le chemin du Great Loop, mais nous pensons louer une voiture quelques jours pour aller visiter l’intérieur des terres.

Mardi 27 juillet 2010
Le départ sera effectif à 8H car nous avons une longue étape de plus de soixante miles nautiques. Le parcours est maintenant plus direct et en pleines eaux.
Lorsque le vent se fera plus présent, face à nous, nous arriverons dans le chenal canadien qu’il faut emprunter pour arriver à notre destination.
Nous stopperons en son entrée à l’abri d’une baie pour déjeuner.
Nous reprendrons notre route assez rapidement car nous n’avons fait que la moitié du parcours. Nous sommes arrivés sur la frontière entre le CANADA et les USA, la rive Nord Est est canadienne et l’autre rive est américaine. Il est recommandé de naviguer du bon côté du chenal, très large qui recommence à serpenter entre ces iles. Notre objectif est la ville frontière dans laquelle nous ferons notre prochaine entrée en territoire américain et c’est également l’entrée la plus Sud dans le lac SUPERIEUR.
Nous croiserons nos premiers Coast Guards en patrouille sur le chenal.
Le vent d’Ouest s’est mis à souffler plus fortement que les jours précédents mais cela ne nous pénalisera pas trop, notre route étant en grande partie protégée par les iles que nous contournons.
Nous arriverons à SAULT SAINTE MARIE à 6H 30 et n’ayant aucune information sur les lieux, nous choisirons de nous mettre au mur de l’écluse commerciale canadienne, qui est fermée pendant plusieurs mois pour travaux.
Le vent souffle en très fortes rafales et le ciel est très chargé de gros nuages menaçants. Nous sommes parfaitement protégés par les hauts quais de l’écluse et nous passerons une nuit réparatrice. Nous sommes un peu fatigués car il y avait longtemps que nous n’avions pas passé douze heures en navigation.

Mercredi 28 juillet 2010
De bonne heure ce matin, après avoir mis l’annexe à l’eau, je pars visiter les deux marinas que nous avons vus sur la berge, hier soir lors de notre arrivée.
La plus éloignée des deux sera ma première destination car il faudra remonter plein Ouest au retour et je préfère le faire tant que le vent n’est pas levé.
Dès que j’ai mis le pied sur le ponton de cette marina, un peu mal entretenue, un officier de police m’interpelle en me demandant assez sévèrement d’où je viens.
Je me présente en tant que touriste français et je lui dis que je viens de l’écluse. « Américaine ? » me demande-t-il tout aussi nerveusement. Je lui explique notre parcours d’arrivée et le pourquoi de ma présence ici.
Il me demande alors pourquoi mon dingy n’est pas immatriculé. Je lui explique que notre règlementation française ne l’exige pas et il veut néanmoins voir si j’ai tous les équipements de sécurité à bord.
Il se radoucie au fur et à mesure que les investigations et mes explications le rassure. Il inspecte quand même mon sifflet et me dit qu’il faut que j’en change car la bille qui est à l’intérieur est en bois et qui si elle se mouille, elle n’assurera plus sa fonction. Je prends cette remarque plus comme une boutade que comme un ordre.
Je rencontre le dockmaster, qui n’a pas l’habitude de voir des navigateurs de passage et en sortant, son adjoint me conseille d’aller à la marina municipale !
J’y vais donc et je suis très bien accueillis, le tarif est intéressant. J’informe que nous allons revenir et je retourne au bateau.
Nous revenons rapidement à la marina pour y prendre place. Le vent s’est puissamment renforcé ce matin et souffle maintenant à plus de 30 KN.
Nous choisissons un emplacement très protégé du vent en bout d’un quai où nous sommes le seul bateau.
En début d’après midi, c’est l’alerte rouge dans la marina. Le ponton qui est devant nous vers la sortie et qui est assez exposé vient de rompre. Il y a trois bateaux amarrés sur celui-ci et leur prise au violent vent est la cause des dégâts. Heureusement que les trois propriétaires sont présent et les bateaux sont déplacés avec l’aide de tous le monde présent.
Nous renforçons les amarres de NA MAKA en prenant quatre lignes supplémentaires sur le corps principal du quai flottant.
Rassurés quant à la pérennité de notre amarrage, nous partons en ville. En début d’après midi, j’ai loué une voiture pour dix jours et nous avons décidé de descendre voir les enfants à MONTREAL.
Nous allons traverser toute la ville pour rejoindre le loueur. « Ce n’est pas loin, juste cinq minutes » m’avait dit celui-ci, j’avais oublié que c’était cinq minutes
EN VOITURE, personne ne se déplace à pied dans ce pays.
Nous récupérons la voiture et après avoir fait quelques commissions pour le souper du soir, nous rentrons au bateau rapidement. Nous restons dans l’inquiétude de la résistance de notre ponton et il nous faut préparer un sac de voyage.
Tout est bien à bord. Je prépare le bateau pour notre absence pendant qu’Agnès prépare nos affaires pour cette petite escapade.
Le départ est pour demain matin à l’aube, nous avons mille kilomètres à faire jusqu’à MONTREAL, prévus en deux jours de parcours au moins.

1 commentaire:

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