lundi 16 mars 2009

CUBA

samedi 28 février 2009
Les formalités administratives d’arrivée internationale à CUBA, ont durées trois bonnes heures, car nous avons été questionné, avec amabilité par tous les services locaux, à savoir en premier l’office sanitaire représenté par une charmante cubaine, médecin qui a voulu savoir si nous étions en bonne santé, papier signé pour un coût 38 USD. Puis le vétérinaire a contrôlé que nous n’avions pas d’animaux à bord ni de viande dans le réfrigérateur, puis une autre plantureuse cubaine brune est venue contrôler l’approvisionnement en végétaux et denrées type riz et pates.
Jusque là, tous nous signent des documents que nous garderons à bord.
Puis arrivent les choses sérieuses, avec l’immigration, dont le représentant n’est même pas monté à bord, nous a pris nos passeports et nous les a rendus très rapidement avec un visa de séjour pour un mois. Ensuite, c’est au tour des services des douanes qui exercent un contrôle plus poussé, remplissent des documents en consignant notre provenance, nos prochaines destinations, ce que nous transportons, drogues, produits dangereux, armes, téléphones satellite et portables, VHF, quantité de carburants, moteurs du bateau et de l’annexe, etc.
La visite du bateau est effectuée très poliment, en demandant l’ouverture de certains placards, je fournis les explications sur leurs contenus, mais sans recherche des recoins ni fouille vraiment approfondie. On a l’impression qu’ils opèrent une visite un peu poussée du bateau plus qu’une investigation militaire.
Il ne reste plus que « la comandancia » qui est la police politique locale, avec les mêmes questions d’ordre général. Nous obtenons un permis de navigation de six mois avec l’assurance que le pays nous est ouvert et que nous pouvons aller et venir sur leur territoire comme nous le désirons.
Nous sommes très étonné de cet accueil et de la simplicité des formalités, précises mais sans inquisition, alors que nous avions plusieurs renseignements d’autres navigateurs passés ces derniers six mois relatant des situations beaucoup plus tendues et un contrôle « à la culotte ».
Tous ces représentants sont très bien habillés de costumes officiels, chaussés de grosses chaussures bien entretenues, ils se sont déchaussés simplement avant de monter à bord, écrivent et s’expriment très bien, ce qui nous change des officiels de la République Dominicaine. Tous sont d’une politesse et d’une amabilité exemplaire. Le fait de m’exprimer correctement dans leur langue nous facilite les échanges et ils croient tous au début que je suis de nationalité espagnole.
La fin de la journée se passe tranquillement dans nos bateaux car nous avons une grosse fatigue à évacuer après deux jours de mer.
Nous prenons, avec Agnès, un taxi pour aller changer des euros en pésos jusqu’à la ville de SANTIAGO, distante de dix kilomètres, les banques étant bien sûr fermées en cette fin d’après midi de samedi et nous passons donc à l’aéroport qui est entre la ville et la marina où nous trouvons un guichet ouvert.
Il va falloir intégrer quelques paramètres qui n’ont pas courts à CUBA. Il est malvenu de marchander, le taux de change est établi par le ministère des finances et est le même pour toutes les officines, le tarif du taxi est établi par un compteur comme partout ailleurs, il semble que la notion de précipitation dans la vie courante soit abolie. Il y a également deux monnaies qui ont cours, le pésos convertible qui vaut 0.90 €, pour les touristes, et le pésos cubain qui vaut trente fois moins que le pésos convertible, pour les cubains et principalement pour tous les petits achats domestiques, un peu compliqué au début ces deux monnaies.

dimanche 1er mars 2009
Le dimanche en début d’après midi, le taxiteur de la veille vient nous chercher pour nous accompagner en ville et rendez-vous est pris pour 19H afin d’aller souper avec langoustes et crevettes locales dans un restaurant « particular ».
Le centre ville de SANTIAGO est assez concentré, les immeubles de style espagnols du début du siècle dans des états disparates, plusieurs petites places sont très arborées et aménagées afin que les cubains puissent se réunir, les rues sont d’une propreté irréprochable, « malgré la frugalité » ambiante.
Nous prenons un très bon café cubain dans ce qui semble être L’HOTEL RESTAURANT du centre ville, style très vielle Espagne. Puis nous allons par les rues en flânant et en choisissant les trottoirs à l’hombre.
Des airs de musiques cubaines nous attirent vers un croisement entre deux rues où est aménagé un petit square et nous trouvons un orchestre de plusieurs musiciens cubains, jeunes et vieux qui s’adonnent à leur art avec une joie très communicative.
On s’installe à une table, on commande nos seconds cafés et tous le monde nous accueille avec des gestes et des sourires de bienvenu. Un quart d’heure après, je danse avec la serveuse du bar une danse qui la fait onduler comme une anguille mais qui fait aussi rire mes amis quant à la raideur de mon postérieur. Nous enchainons en chantant, pendant plus d’une heure, des airs cubains qui ont fait le tour de la terre ces dernières années. Ces orchestres informels se forment les soirs pour jouer jusqu’après la nuit dans la rue et les bars.
Puis vers 6H, nous allons dans un lieu célèbre que l’on nous avait conseillé,
« la taberna de la troba », un bar avec cour intérieure où des troupes de musiciens locaux viennent se produire les fins d’après midi. Nous sommes également très chaleureusement accueillis, placés à la meilleure table et chouchouté.
Nous consommons bières et jus de fruits locaux, mangeons quelques petites spécialités type tapas et assistons à un concert de trois musiciens, guitare sèche, une contre basse et un djumbé qui accompagnent deux chanteuses, une brune plantureuse avec une belle et chaude voix cubaine et une grande mince fière et sa voix grave et posée.
Nous restons là enchantés par nos hôtes et réglons une addition dérisoire.
Nous rejoignons notre nouveau taxi, car celui qui nous avez pris en charge a eu un empêchement de dernière minute. Ce dernier ayant mal compris les explications de son confrère et nous raccompagne à la marina en oubliant le restaurant. Il se confond en excuse et nous propose de nous y ramener gracieusement mais nous refusons poliment et préférons rentrer nous reposer chez nous.

lundi 2 mars 2009
Le lundi matin, nous demandons un taxi afin d’aller en ville faire des achats en produits frais. Nous pensions aller dans un marché centre ville mais le taxiteur nous accompagne dans un marché dans les faubourgs.
Nous arrivons dans un quartier plus populeux, avec des piétons partout, d’aspect général beaucoup plus pauvre mais d’une propreté toujours parfaite.
Le marché est petit et ce sont les paysans qui viennent vendre leurs productions de fruits et de légumes. Il y a un étal de boucher qui expose des morceaux de viande de vache, semble-t-il et de porc, mais tout cela ne nous incite pas à en acheter, ceux-ci sont à même un étal en vielle planches et sans aucune source de froid pour la conservation. Aussitôt abattu, que c’est vendu et consommé dans la journée, étonnant pour nous, européens.
L’approvisionnement en fruits et légumes se déroule dans une ambiance sereine, tout le monde nous regardant avec étonnement mais en nous aidant pour choisir les meilleures pièces, à un prix dérisoire pour nous et que nous réglons en pésos cubains. Nous remarquons que tous les prix sont affichés sur des morceaux de cartons plantés à même les produits et nous payons donc le même prix que les autochtones, ce qui n’est pas le cas ailleurs où nous avons eu à nous énerver quand on avait un prix « spécial touriste ». Que des bons points ici.
Le taxiteur nous aide un peu et nous surveille surtout, dans le sens où après il m’explique qu’il y a des chapardeurs et qu’il faut faire attention à ne pas se faire voler à l’arraché appareils photos ou sacs, mais nous ne nous sommes jamais senti en insécurité. De plus en sortant du marché, nous changeons des euros en pésos convertibles dans une guérite officielle avec gardien. Le taux de change est vraiment déterminé nationalement.
Nous passons dans une boulangerie située à côté du marché où les gens sont étonnés de voir des étrangers mais nous sommes servis avec de grands sourires d’amitié.
De retour à la marina, après avoir déposé les provisions aux bateaux, nous décidons de nous offrir un petit repas au restaurant de la marina, repas de crevettes très convenable et toujours pour un prix faible pour nous.
L’après midi se passe à la préparation du départ pour le lendemain matin et rendez-vous est pris avec le commandant à 7H afin qu’il nous remette « le despacho de salida » qui nous autorise à continuer le voyage partout où l’on veut à CUBA.

Mardi 3 mars 2009
Nous sommes prêts pour 7H du matin mais nous attendrons le bon vouloir du commandant jusqu’à 9H 30.
Nous prenons la mer à 10H pour une étape côtière de 29 NM.
Le trajet se déroule sur une mer calme et nous sommes à destination à 15H
Nous jetons l’ancre devant une route côtière entre des récifs de corail et prions que le vent ne vienne pas de la mer car le mouillage est largement exposé au vent de sud, mais il est vrai que nous sommes dans un régime de vents de Nord à Est très stable depuis quelques semaines.
Bonne nuit de repos et mise en route le lendemain matin à 7H.

Mercredi 4 mars 2009
La distance à courir est plus importante que la veille, 40 NM pour aller vers une petite ville côtière qui s’appelle MAREA DEL PORTILLO.
Même mer que le jour précédent, et je sors pour la seconde fois la belle canne à pèche afin de gagner le repas du soir, on espère toujours en de jours meilleurs.
Vers 13H, par dépit surement, un poisson se prend d’amour pour ce beau rapala et nous remontons une bonite de 48 cm, ce soir ce sera la fête avec nos amis, d’autant que CLAUDE aura aussi une belle touche mais qui est partie avec son leurre.
La suite du trajet se déroule dans la bonne humeur, la mer ayant été une nouvelle fois généreuse avec nous.
Nous arrivons à 14H dans un endroit magnifique, avec une belle anse, entourée de mangrove, entièrement cachée depuis la mer et parfaitement protégée quelque soit la direction du vent, l’eau est un miroir et d’un vert émeraude exceptionnel.
Nos amis arrivent vers 18H mais nous remettons le repas de poisson à demain, car ils sont fatigués de leur journée. Il est vrai que le trajet en voilier représente plus de travail qu’avec « une lanchita à moteur ». Nous sommes en toutes conditions à l’abri à l’intérieur du bateau et eux sont tout le temps, bon ou mauvais, exposés aux conditions atmosphériques à l’extérieur.
Nous avons la visite du représentant « de la Guarda Frontera » afin de contrôler nos documents officiels. L’équipage que nous voyons arriver est surprenant. C’est une petite barque en bois, basse sur l’eau, avec une rameuse et un officiel qui se tient assis dignement à l’arrière. Nous comprenons que c’est la femme du militaire qui rame et qui est également pêcheur.
La conversation s’engage avec respect mutuel et ils repartent après avoir contrôlé les CLAUDE’S en emportant nos permis de naviguer qu’ils nous rendrons à notre départ.

jeudi 5 mars 2009
La nuit nous apporte un repos idyllique et notre réveil au petit jour est joyeux.
Après un gros petit déjeuner, nous décidons de descendre à terre visiter les environs car nous apercevons quelques habitations et ce qui ressemble à deux hôtels.
Nous mettons « petit na maka » à l’eau, l’équipons avec le moteur hors bord qui est toujours en rodage, passons prendre nos amis et partons vers les hôtels.
Nous laissons l’annexe attachée à un petit ponton en béton à moitié effondré et partons en ballade jusqu’à l’hôtel voir qu’elles sont les possibilités du lieu.
Accueil simple à la réception, ils ont l’habitude de voir des touristes mais aucun achat possible dans le pays et il faut aller à l’autre hôtel afin de se connecter sur internet.
Nous descendons jusqu’à l’autre hôtel, qui est de la même chaine, « AMIGO CLUB »
et achetons une carte de 30 minutes de trafic sur internet.
Nous pouvons enfin donner de nos nouvelles aux terriens que nous n’espérons pas trop inquiets. Les connections se font à la vitesse locale, soit 14 MB, donc les trente minutes sont rapidement épuisées.
Etant dans l’impossibilité de faire quelque achat en produit frais, nous remontons à bord pour la fin de la journée.

vendredi 6 mars 2009
La nuit a été un peu plus agitée que la précédente car le vent du Nord s’est levé et nous avons eu un petit clapot de 20 cm, ne gênant pas pour la stabilité du bateau mais qui génère un bruit désagréable quand il vient claquer sur l’étrave.
Je redescends à terre pour faire une séance d’internet plus longue, voulant envoyer des messages plus complets aux familles et aux amis proches qui suivent notre périple, ainsi que pour mes petites affaires non résolues de TOULOUSE.
Nous avons la visite régulière d’un petit catamaran de marque HOBBICAT avec un skipper et des équipiers des hôtels qui ont pris pour destination de ballade nos deux bateaux au mouillage au fond de la baie.
La soirée se déroule devant un apéro sur le voilier « SCORSEAU » des CLAUDE’S afin de préparer le départ du matin et caler la destination d’atterrissage.
Les prévisions météorologiques, que reçoit CLAUDE par satellite, sont pour le moins bizarres, les forces du vent ne correspondent jamais à la situation locale. Le temps restant toutefois maniable, faisant une navigation côtière en ayant le vent qui souffle dans la direction que nous prenons, nous décidons de partir et de franchir le « Cabo CRUZ » qui a mauvaise réputation ici. Nous en avons une certaine habitude car nous avons pratiquement toujours connus des dures conditions pour passer les différents caps rencontrés sur notre route depuis le départ de MARTINIQUE.

samedi 7 mars 2009
Le départ est donné à 8H, soit une heure plus tard que nos amis. Les quatre heures nécessaires pour la descente le long de la côte Sud de CUBA et le franchissement du cap se passent plus tôt bien et nous espérons trouver une eau plus calme en remontant sous le vent du cap.
Grosse déception car nous allons vivre 1H 30 très pénible avec un vent de nord de
20 KN de face et une mer très courte, vive avec des vagues de soixante centimètres environ de haut mais très serrées. Nous passons de fond de près de deux mille mètres le long de la côte à des fonds de quinze à vingt mètres en un demi kilomètre en contournant le cabo CRUZ. Nous progressons vers notre prochain mouillage qui nous semble être un havre de repos comme il y a longtemps que nous n’en avions pas eu. Nos amis arrivent trois heures après nous et sont également content d’être au calme sur de l’eau plate.
Dès notre arrivée, nous apercevons une petite barque, toujours à rame qui vient vers nous. C’est le représentant de la Guarda Frontera qui vient voir qui nous sommes et contrôle nos papiers. Il constate que tout est en règle mais nous demande ce que nous faisons là et pourquoi ici. C’est la première fois qu’ils voient des bateaux de touristes dans ces eaux. Après explications sur notre voyage et les avoir informé qu’un second bateau arrivait, ils repartent vers la terre en gréant une petite voile pour s’aider du vent portant au retour et en prenant en remorque une autre petite barque qui était venu les rejoindre pendant le contrôle. Drôle de tableau pour nous et nous prenons chaque jour conscience de la grande différence entre notre condition et la leur. Nous sommes quelques fois gênés.
Nous sommes bien à l’abri pour la nuit et nous nous couchons très tôt car nous avons une longue journée de navigation demain.

Dimanche 8 mars 2009
Départ à 7H du matin après une grosse collation, nous retrouvons la même mer que la veille car les conditions météorologiques n’ont pas changé durant la nuit.
Les deux premières heures se déroulent en navigant à coté de nos amis, mais nous n’en pouvons plus de recevoir cette mer courte par notre travers à une petite vitesse de 7 KN. Nous décidons d’augmenter notre vitesse jusqu’à 9 KN afin de redonner un peu plus de stabilité à NA MAKA. La décision est bonne car nous souffrons moins du violent tangage latéral. Nous nous apercevons que ce bateau n’est pas adapté aux grandes navigations que nous lui infligeons. Nous comprenons pourquoi tous les bateaux à moteurs que nous avions sélectionnés avant l’achat de celui là avaient une vitesse de croisière de 10 KN environ et qu’ils avaient un poids à vide autour des cinquante tonnes. La vitesse de 10 KN est amplement suffisante dans ce type de voyage et le poids permet d’amortir les coups infligés par les vagues. Pour des navigations de quelques heures, ces éléments ne sont pas à prendre en compte mais pour des navigations au long court durant lesquelles nous pouvons passer plusieurs jours en mer, le confort est quelque chose qui redevient primordial.
La navigation d’aujourd’hui se fait dans une zone où nous avons peu d’eau sous la coque, entre quatre et vingt mètres et nous devons avancer avec précision car il y a de nombreuses « cailles » pas toujours indiquées sur les cartes mais que nous décelons assez facilement par le changement de couleur de l’eau ou par la présence de brisants en surface. Toute cette partie du sud de CUBA, d’une longueur de cinq cent kilomètres par deux cent de large est une immense zone avec peu de profondeur et parsemée de milliers de récifs et de mangrove. Nous rencontrons beaucoup de barques et de très vieux bateaux de pèche car il y a beaucoup de poissons et de langoustes.
Nous empruntons quelques chenaux principaux balisés qui sont indiqués sur notre carte, mais grâce au GPS, nous progressons en sécurité car les balisages sont souvent absents. Il reste quelques marques qui ont résistées aux dernières tempêtes mais pour combien de temps ?
Vers 13H nous arrivons à notre destination, « Cayo Media Luna », un grand récif en forme d’arc de cercle qui nous protège de tous les vents dominants et qui est recouvert de mangrove. Une heure après notre arrivée, une lancha de pèche locale vient mouiller à cinquante mètres de nous ce qui nous fait dire que nous leur avons chipé leur place peut être et que c’est le bon endroit où il fallait jeter notre ancre.
Nos amis arrivent quelques temps après la lancha.
Après avoir mis « petit namak » à l’eau, je vais discuter avec les cinq pêcheurs du bord, l’accueil est toujours joyeux et ils nous offrent spontanément deux pargos qu’ils viennent de sortir de l’eau avec leurs filets, les poissons sont toujours vivants.
Je leur rapporte en cadeau cinq teeshirt neufs qu’ils sont content de recevoir.
En fin d’après midi, nous partons plonger avec CLAUDE sur la pointe ouest, sur des récifs pour voir si l’on peut offrir un souper de fête à nos compagnes, d’autant plus que nous apprenons par la radio locale que c’est la journée internationale de la femme. Malheureusement, le coin est très peu poissonneux et nous ne voyons pas une langouste. On plongera demain sur un autre endroit car on voudrait bien manger des langoustes pêchées par les hommes du bord.
Le repas aura lieu tout de même à notre bord, les poissons seront cuits au four et Madame CLAUDE préparera le plat d’accompagnement et une salade de fruit. On passera une très bonne soirée au bout du monde dans une « solitude » agréable.

Lundi 9 mars 2009
Je passe prendre CLAUDE à son bateau vers 10H et nous partons vers un autre coin pêcher. Equipés comme de vrais plongeurs professionnels, nous partons sonder alentour de « petit namak » que nous laissons se dandiner sur son ancre.
Très rapidement, on trouve des patates de corail et c’est un bon signe car c’est aussi l’habitat de nombreux poissons et des langoustes. Sous une patate de corail, caché dans son trou, je débusque la première langouste mais dans la précipitation de la joie, je la ratte et le temps que je réarme mon arbalète, elle s’enfuit et je ne la revois pas. Il faut que je retrouve les réflexes du chasse sous marin, ne jamais se précipiter et surtout ne jamais quitter des yeux sa proie. Quelques minutes plus tard, mon attaque et couronnée de succès et je prend ma première belle langouste, nous sommes content tous les deux mais il en manque trois autres.
Je remonte une nouvelle fois à la surface en tenant dans la main une langouste que j’ai attrapée dans son trou, mais étant de petite taille, d’un commun accord nous la remettons à l’eau. CLAUDE ayant un peu froid, il sort de l’eau et j’emprunte son arbalète qui est plus petite et donc plus appropriée pour tirer les langoustes dans leurs trous quand on ne peut pas les attraper à la main. Banco, une seconde langouste est capturée, de belle taille ainsi qu’un gros crabe à la carapace bleu. L’eau devenant de plus en plus trouble au fur et à mesure que le soleil monte, nous décidons de rentrer et la première cueillette semble suffisante pour nous quatre.
Nos compagnes ne nous croient pas quand on leur dit notre butin mais c’est une joie sincère au vue des prises.
Je repas du soir sera une fête pour nous avec notre première pêche.

mardi 10 mars 2009
La journée sera une nouvelle fois dédiée à l’entretien des bateaux, au préparatifs pour la navigation du lendemain et au farniente aussi.

mercredi 11 mars 2009
nous avions prévu une grande étape mais hier nous avons tous décidé de la couper en deux. On trouve sans peine un cayo qui pourrait nous abriter cette nuit. Décisions a été prise de s’arrêter sur « cayo Chocolate » à 45 NM.
Départ pour tout le monde à 7H du matin pour slalomer entre les récifs en suivant plus ou moins les canaux balisés.
Nous naviguons depuis le cabo CRUZ sur des fonds qui varient de quatre à vingt mètres de profondeurs. Il faut être très vigilant, pour nous c’est assez facile car notre tirant d’eau est de 1.20 m mais celui du bateau des CLAUDE’S est de 2.50 m. Nous passons quelques centaines de mètres devant eux et nous pouvons ainsi leur défricher une route où nous restons sur des fonds de 5 m minimum.
De même, il n’y a pas toujours les balises qui indiquent les mauvais coins et grâce au GPS et a une attention de tous les instants en n’oubliant pas les courants, tout se passe bien pour le moment.
A 12H 30, un sifflement strident se fait entendre et le temps de réagir, nous avons perdu une ligne complète de pêche. Cela devait être un très gros poisson car le moulinet s’est vidé à une vitesse supersonique sans que je ne puisse rien faire. Je remonte une nouvelle ligne sur notre superbe canne à pêche, avec les explications de CLAUDE, j’ai acquis un peu de la technique de base pour pêcher.
A 14H, un nouveau déclanchement du moulinet met à l’épreuve notre coordination avec Agnès, je fonce sur la canne qui est installée à l’arrière du bateau pendant qu’elle stoppe les moteurs afin de faciliter « le combat » pour remonter la prise. Cette fois cela se déroule bien et nous sortons de l’eau un joli tazar de 56 cm.
Il y aura du bon poisson au souper de ce soir. Le tazar est un poisson recherché car il a une chair fine et gouteuse.
Nous arrivons dans un mouillage qui ne nous inspire pas trop mais nous nous installons au mieux de ce qu’offre l’endroit. Malheureusement, le soir le vent se met à souffler à 20 KN depuis l’ouest, secteur incongru car c’est la première fois que nous le recevons de cette direction. Bien sûr, nous ne sommes protégés du vent que par une barrière de récifs de corail que la mer franchit allègrement et nous passons une nuit à bourlinguer dans notre lit, pas bonne nuit.

jeudi 12 mars 2009
Tout le monde est sur le pont à 6H du matin et à 7H nous sommes déjà en route pour une petite journée de 26 NM. Aujourd’hui, les cannes à pêche restent au chaud, nous avons un tazar en stock car nous ne nous en sommes pas occupés au repas d’hier soir, nos amis étant arrivés très tard par manque de vent l’après midi.
Nous arrivons à notre destination à 11H, « cayo Cuervas » que nous savons être un cayo qui va nous offrir la protection maximale quelque soit la direction du vent.
Effectivement, quand nous arrivons, il y a déjà quatre bateaux de pêches qui sont au mouillage dans cette baie. Nous nous installons non loin des chalutiers qui sont à couples ensembles et nous prenons un bon repas à l’heure syndicale suivi d’une bonne sieste afin de combler le déficit de cette nuit. Nos amis arrivent une petite heure après et en font de même.
Dans l’après midi, je mets l’annexe à l’eau afin d’aller discuter avec les pêcheurs du bateau « madre » comme ils l’appellent. C’est le bateau qui ne pêche pas mais qui stocke dans la glace le produit de la pêche des autres chalutiers et qui sert de base également pour les repas de l’ensemble des pêcheurs de la flottille. Ils m’accueillent chaleureusement et veulent tout savoir sur nous avec gourmandise. Après un grand moment de discutions, je repars avec un cadeau local, huit queues de langoustes fraichement pêchées pour le repas du soir. Je reviens les voir et leur apporte de la part des deux bateaux une bouteille de rhum de république dominicaine. Ils m’invitent à revenir demain soir pour la même chose, mais ils me promettent de nous garder les langoustes entières avec la tête et les pattes, suite à mes « réclamations ». Eux aussi, me disent-ils, mangent les langoustes entières.

vendredi 13 mars 2009
La journée du vendredi est consacrée a rien, il y a des jours comme cela ou nous avons envi de ne rien faire et c’est bon !
Dans l’après midi, comme convenu avec nos amis pêcheurs, je vais les voir sur leur bateau, toujours au mouillage pour bavarder. Il est intéressant de parler des choses avec les gens du cru afin d’entrevoir au cour de notre séjour quelle peut être leur vie. Ils nous offrent à nouveau des langoustes entières et un demi seau de 10 litres de « camarones » c'est-à-dire les grosses crevettes qu’ils ont péchés pendant la nuit.
Nous nous couchons tôt car demain matin nous serons sur le pont de bonne heure pour une petite étape mais nous voulons arriver de bonne heure.

samedi 14 mars 2009
Du cayo CUERVAS, nous prenons la direction du nord vers la terre pour une courte étape de 26 NM vers le cayo PUNTA DE LOS MACHOS, mais pendant laquelle nous allons slalomer entre les iles et les récifs en empruntant des canaux balisés, suivant les informations que nous avons.
En fait, il ne persiste que quelques balises et pas toujours en bon état, mais avec les cartes électroniques et en « lisant la mer », nous arrivons a bon port malgré un vent du nord contraire qui nous donne une mer toujours courte et inconfortable.
Le cayo offre une protection valable par tout temps, il est isolé et nous ne voyons personne sur l’horizon autour de nous. Nous sommes entourés de petites iles basses recouvertes de mangrove. Sur l’une d’elle, nous apercevons une vielle masure en bois qui semble inoccupée. Nous mettons « petit namak » à l’eau pour partir en visite. Nos amis arrivent dans ce temps et nous allons à leur rencontre à l’entrée de ce havre pour leur donner les indications utiles sur la profondeur rencontrée jusqu’à notre emplacement. Leur bateau a un tirant d’eau important de 2.50 m et ils ne peuvent pas aller aussi profond que nous dans les abris.
Nous accostons sur un vieux débarcadère tout branlant et nous arrivons dans un lieu qui semble inhabité depuis quelques temps déjà. Très rapidement, nous sommes entourés de plusieurs iguanes qui semblent curieuses. En fait, quelques unes veulent défendre leur territoire et les plus jeunes viennent voir a quoi ressemblent ces mammifères bipèdes. La maison est en fait une vielle base de pécheur qui n’est utilisée que pendant la pleine campagne de pêche.
Nous ne sommes pas de retour au bateau depuis longtemps que nous voyons arriver une barque à moteur qui se dirige vers nous rapidement. Nous avons droit à la visite du représentant des autorités cubaines qui ont été averties de notre présence par les pêcheurs d’hier et à qui nous avions donné notre destination. Le contrôle se déroule dans la meilleure ambiance possible et nos visiteurs nous quittent pour aller voir nos amis.
En écoutant la radio cubaine, nous avions constatés que nous étions en retard d’une heure et après questionnement de nos amis cubains lors du contrôle qui nous confirme qu’ils sont passés à l’horaire d’été, nous décidons de nous mettre à l’heure et donc d’avancer nos instruments d’une heure.
Pour le repas du soir, nous avons des crevettes à manger avec un grand plaisir, plat que nous savourons car leur goût est véritable et très différent de celui de nos crevettes. Nous décidons également de modifier notre parcours et de supprimer notre étape sur CASILDA et d’aller directement à CIENFUEGOS. Pour cela nous changeons la destination du lendemain.
La nuit se passe sans un nuage et nous dormons comme des bébés.

dimanche 15 mars 2009
Nous partons à 8H du matin, soit une heure après les CLAUDE’S. Après un parcours sans problème, nous sommes à l’abri du cayo « ZAZA DE FUERA » à 14H et nous trouvons là un bateau français qui arrive directement de JAMAIQUE. Nous mettons notre annexe à l’eau pour aller visiter la mangrove et dire bonjour au bateau TI THOM.
Nos amis arrivent vers 17H et nous le dirigeons par radio VHF jusqu’à nous car il faut slalomer entre des récifs cachés juste sous la surface de l’eau.

lundi 16 mars 2009
Notre départ est programmé à 8H, une heure après les deux autres bateaux.
Nous sortons de notre abri par une passe qui me semblait utilisable d’après les cartes et documents en notre possession, option que nous sommes seuls à suivre, les deux autres bateaux préférant rester sur leur route d’entrée. Notre option se révèle payante car nous avons les profondeurs suffisantes entre les récifs et nous gagnons une bonne heure de ne pas suivre les routes habituelles.
Nous arrivons devant l’entrée de l’ensenada de CIENFUEGOS à 15H, l’entrée en est très étroite entre deux falaises avec un phare sur le côté droite de la faille.
A notre arrivée devant le phare, nous sommes précédés par un gros vraquier de marine marchande que nous suivons dans le dédale du chenal, mais nous sommes « suivis » par un pétrolier qui vient livré du pétrole brut de la part du Senior CHAVES, à la raffinerie cubaine installée dans la grande baie fermée qui mesure 16 kms de long par 8 kms de large, une vrai petite mer intérieure.
L’accueil à la petite marina est toujours aussi chaleureux et les formalités sont expédiées très rapidement. Nous les informons que nos amis arrivent plus tard et qu’il leur faut une place à quai avec trois mètres d’eau de fond eu égard à leur fort tirant d’eau, « no y problema » me disent-t-ils en m’indiquant un emplacement.
A leur arrivée, je leur indique la place attribuée, mais un quart d’heure après leur installation, leur bateau était posé par terre, le peu d’amplitude de marée avait été suffisant pour les faire talonner. On déplace à nouveau le bateau dans l’instant pour une autre provisoire car actuellement ils sont sur celle du quai de ravitaillement en carburant. Ils poseront leur bateau définitivement le lendemain matin.
Pour finir la journée calmement, nous allons souper au restaurant de la marina. Définitivement, nous sommes, nous français, très exigeant sur la qualité des mets et peu de plats trouvent grâce à notre goût, la cuisine locale étant très peu variée, nous retrouvons les mêmes accommodations que dans les autres iles avec peu de variété.