vendredi 13 novembre 2009

NEW YORK / ANNAPOLIS

Lundi 21 septembre 2009
Ce matin, nous partons de SANDY HOOK vers 9H 30 en direction de la mer. Le temps est au grand beau, mais nous avons en prévisions, un vent de sud, soit face à notre route, que nous espérons faible comme prévu. Les forces de vents indiqués par les prévisionnistes de la NOOA sont à multiplier par deux ou par trois systématiquement.
La surface de la mer est calme et le soleil brille.
Nous avions prévu de nous arrêter à MANASQUAN, que nous avons pratiqué en juin lors de notre remontée vers MONTREAL, mais nous y sommes très tôt et nous décidons de poursuivre notre route. Nous naviguons très près des plages côtières, à environ 800 mètres. Nous avisons un inlet d’entrée avec un mouillage qui semble bien protégé du vent de sud actuel, vent qui doit persister pendant plusieurs jours.
Sur nos cartes, les entrées de fleuves sont rarement précises mais en général qu’en nous arrivons devant, le chenal est balisé. Ici, ce n’est pas le cas et les deux balises rouges existantes me semblent suspectes car elles sont dans une zone sans fond, comme indiqué sur la carte. Nous entrons une nouvelle fois à petite vitesse en contournant les bancs de sables indiqués sur la carte. Nous avons la chance de voir un pêcheur arriver du large avec son bateau et nous le suivons. Plus loin, nous demandons à un autre pêcheur ancré de nous confirmer notre route. Nous arrivons à l’endroit choisi pour y passer la nuit. Nous jetons l’ancre dans cinq mètres d’eau avec un peu de courant de marée. L’endroit est très sauvage et calme.
De nombreux pêcheurs du dimanche passeront à proximité du bateau le soir en rentrant pour nous saluer, mais nous les maudissons chaque fois car ils ne comprennent pas qu’ils font des vagues qui bousculent notre bateau. Ils sont surpris de trouver là un bateau français, je pense que c’est plus tôt rare.

Mardi 22 septembre 2009
Après une nuit paisible, nous levons l'ancre vers 9H.
Durant la nuit, sous l’action du vent du sud, des vagues se sont formées en mer et il me semble qu’une barre, due à l’interaction entre la marée descendante et les vagues, s’est formée. Nous décidons d’emprunter l’Intracoastal Water Way du New Jersey. Je ne veux pas prendre le risque de nous planter sur un banc de sable avec les vagues déferlantes de cette barre devant l’entrée de l’inlet.
Nous sortirons en mer vers 10H 30, plus au sud, par un inlet balisé sur lequel il ne s’est pas formé de barre. De plus la mer est plus calme dans cette zone.
C’est ATLANTIC CITY, le LAS VEGAS et le DISNEY LAND local réunis.
Nous naviguons depuis hier confortablement car le vent de sud est resté dans la limite de la prévision météorologique.
Nous arrivons à CAPE MAY et nous embouquons le chenal d’entrée à 16H. Ici, c’est très large car nous sommes dans l’entrée d’un petit port de pêche et de commerce.
Nous chercherons un emplacement pour mouiller, mais nous ne trouvons pas d’endroit qui nous inspire. Nous avisons une petite marina que nous abordons, car il nous est, aussi, nécessaire de charger du carburant. Nous y resterons pour la nuit, le prix du dockage étant modéré. De plus, il nous sera offert un petit assortiment de gâteau sec maison, une bouteille de vin rouge du cru et quelques autres documents publicitaires sur le village. CAPE MAY est une escale obligatoire pour tous les bateaux de plaisance qui transitent dans la zone, remontant vers le nord au printemps et descendant vers le sud à l’automne.
C’est le cap le plus sud du New Jersey avant de rentrer dans les terres en remontant la DELAWARE BAY et de basculer en son nord avec l’aide d’un canal de liaison, le CD CANAL, dans la CHESAPEAKE BAY. Cette route permet de naviguer longtemps en eaux protégées du mauvais temps éventuel et dans le sud de la CHESAPEAKE BAY, pratiquement tous les bateaux continuent leur route en empruntant l’Intracoastal Water Way jusqu’à MIAMI.

Mercredi 23 septembre 2009
Il a beaucoup plut toute la nuit et ce matin, le réveil est tout aussi arrosé.
Nous larguons les amarres pendant une accalmie à 8H 30.
Nous avons 70 NM à faire aujourd’hui pour rejoindre PHILADELPHIA, grande ville que nous avons décidé de visiter. De plus, après avoir étudié les heures de marées sur tout le parcours, nous avons déterminé l’heure du départ afin de profiter de la marée montante jusqu’à notre destination.
Dans le milieu de la matinée, la pluie fera place à un soleil radieux ce qui rend la navigation plus facile.
Nous profiterons de plus de trois nœuds de courant favorable pour toute notre route. Nous serons très attentifs car le trafic de bateaux de commerce est très dense, ainsi qu’avec les très nombreux bateaux de plaisance qui empruntent cette route. Un chenal commercial est balisé et nous naviguons en limite tribord autant que les fonds nous le permettent. Il est patent que la priorité sur l’eau est au plus gros navire et nous respectons à la lettre ce principe. Tout se déroulera bien.
Nous arrivons à 16H dans les faubourgs de PHILADELPHIA mais il nous faudra plus d’une heure et demie pour atteindre les marinas du centre ville. Nous prenons un mouillage un petit kilomètre après celles-ci pour passer la nuit et nous irons faire la tournée des marinas afin d’avoir une idée des tarifs. Depuis NEW YORK, nous préférons être prudent quant au lieu de notre stationnement. Mais il est incontournable d’être arrêté dans une marina en plein cœur de la ville.

Jeudi 24 septembre 2009
Nous mettons l’annexe à l’eau, nous ne l’avons pas utilisée depuis le début du mois de juin. Nous traversons le fleuve DELAWARE avec prudence car il y a une quantité considérable de détritus et branchages charriés par les courants de marées.
Nous avons trois marinas à visiter. La première où nous nous arrêtons est située contre et en partie sous le pont métallique, Benjamin FRANKLIN qui enjambe le fleuve. Nous sommes relativement mal accueillis par la dockmaster, l’endroit est sale, très bruyant et de plus il n’y a pas de connexion internet. Nous partons vers la seconde marina située après le pont mais elle est très petite et ne nous motive pas. Nous continuons quatre cent mètres plus loin environ et abordons une marina vide.
Seuls, sont accostés, un grand trois mat qui est en fait un restaurant et une boite de nuit, un navire de guerre US qui à participé à la guerre contre les espagnols, entre autres, qui est démobilisé depuis un siècle déjà et qui est aménagé en musée. Un vieux sous marin, démobilisé depuis 1962, « a participé à la guerre froide » du temps de l’URSS.
Le dockmaster arrive avec sa petite voiture électrique. Nous avons devant nous un homme très sympathique qui nous accueille chaleureusement et avec qui nous pouvons négocier le stationnement.
Une fois la décision prise, nous retournons chercher le bateau.
A 13H, nous sommes amarrés au cœur de la ville. Tout est en parfait état. Il nous explique que tous les bateaux sont, soit sortis de l’eau soit partis vers le sud, la saison est terminée et la marina sera démontée courant octobre.
Dans l’après midi, arriverons deux autres bateaux en escale.
Nous partons en reconnaissance au centre ville qui est à cinq cent mètres environ de la marina. Nous passons en premier, à l’Independence Visitors Centre, grand bâtiment moderne dans lequel est centralisée toute l’organisation d’aide aux touristes. Il est situé sur l’Independence Mall autour duquel sont concentrés la majorité des vieux bâtiments historiques construits à partir du début des années 1700. PHILADELPHIA est une ville très visitée car elle est le berceau de la constitution et de la déclaration de l’indépendance des Etats Unis qui a été proclamée le 4 juillet 1776.
En 1787, la constitution américaine y fut élaborée et signée par onze états, constitution qui instaurait un gouvernement fédéral et le partage des compétences.
Après avoir glané les documents indispensables à une bonne compréhension de la ville, nous rentrons au bateau.

Vendredi 25 septembre 2009
Samedi 26 septembre 2009
Dimanche 27 septembre 2009
L’approche de PHILADELPHIA nous a interpelée, mercredi, car pendant plus d’une heure en arrivant par le fleuve, les berges sont occupées par des usines, des raffineries, des terminaux de transit de produits manufacturés et de matières premières et l’aéroport international. De nombreux quais avec des bateaux accostés et des chantiers navals bordent donc le fleuve sur de nombreux kilomètres. De même sur l’eau, nous avons du composer avec un trafic intense de remorqueurs, de barges et de très gros bateaux de commerce.
Je rappelle que les règles de priorité s’appliquent ici à la lettre, c’est toujours le plus petit qui doit le passage !!!!!!!!!!
Mais une fois atteint le centre de la ville, nous retrouvons une ville américaine où les immeubles nouveaux côtoyent les anciens sans complexe.
Le quartier historique où sont restaurés les vieux immeubles du XVIIIe siècle qui a vu la naissance des Etats-Unis d’Amérique. Les américains parlent « du kilomètre carré le plus historique des Etats-Unis ». Il a été élevé de nombreux immeubles modernes au milieu de ceux construits au début du siècle dernier.
Le quartier ancien, contigu au sud du précédent, est bâti de petits immeubles de un ou deux étages maximum, alignés dans de charmantes petites rues très ombragées.
Toutes les maisons ont conservées amoureusement les lustres du passé. Il est, fréquemment indiqué, la date de construction et le mon du propriétaire originel sur la façade. Elles ont toutes conservées, en pied de façade sur le trottoir, les trappes d’accès à la cave pour les livraisons de bois puis de charbon.
Samedi pour déjeuner, nous irons dans le grand marché couvert pour déguster une délicieuse omelette enrichie dans un restaurant amish. De nombreux stands de vente de fruits et légumes sont tenus par les adeptes de ce mode de vie. Une importante communauté est implantée depuis près de deux siècles dans le conté de LANCASTER situé à une cinquantaine de kilomètres d’ici.
Le lundi, après nous être levés de bonne heure pour aller visiter le PHILADELPHIA MUSEUM OF ART, nous prenons un taxi. Nous arrivons devant un gigantesque et très bel ancien bâtiment pour y trouver portes closes. C’est jour de fermeture et le taxiteur s’est bien gardé de nous en informer, il a fait sa course.
Nous prenons le chemin de retour vers le centre ville en descendant THE BENJAMIN FRANKLIN PARKWAY, un grand boulevard très arboré autour duquel sont implantés le Musée RODIN, fermé c’est lundi, mais nous y visiterons la FREE LIBRARY, la bibliothèque locale, le FRANKLIN INSTITUTE, le musée des technologies, THE CITY HALL, la marie de la ville et de nombreux autres bâtiments remarquables.
Nous nous arrêterons déjeuner au marché couvert, mais nos amis(h) ne sont pas là le lundi et nous gouterons aux sandwiches américains achetés dans un stand devant lequel la file d’attente s’était formée. Des tables libres offertes pour être utilisées par tout le monde nous accueillent et nous nous coulons dans le paysage américain. Les sandwiches avec de la viande de beef étaient très bons.
Notre promenade digestive nous conduit visiter un lieu qu’il aurait été stupide d’ignorer, THE KIMMEL Center for the Performing Arts qui abrite le mondialement connu l’Orchestre Philarmonique de PHILADELPHIA. Nous sommes devant un splendide bâtiment moderne, une œuvre architecturale majeure produite par l’architecte Rafael VINOLY. C’est un immense demi-tonneau couché, dont la paroi est toute en verre, sur une ossature en arcs métalliques sans poteau intermédiaire. Les deux extrémités sont constituées de murs rideaux en verre souple, supportés par des câbles qui peuvent se déformer de quatre vingt centimètres dans les deux sens sous l’action des vents de tempêtes.
L’intérieur est occupé par deux volumes distincts, de formes cubiques modernes et avec des matériaux naturels, l’un abritant un théâtre et l’autre la salle de concert.
En sortant du KIMMEL, le téléphone sonne et avons la surprise de parler à ELISABETH qui s’exprime en français, une charmante américaine que nous avions rencontrée en mai lors des fiestas de BEAUFORT avec son mari DONALD. Nous leur avions envoyé un courriel pour leur indiquer notre présence dans leurs murs.
Ils nous invitent à partager le repas du soir et viennent nous chercher à la marina à 16H 30. Nous partons chez eux sous un orage dantesque mais en toute sécurité, DONALD conduit prudemment mais nous sommes à bord d’une voiture de marque VOLVO, un peu de chauvinisme pro européen ne peut pas faire de mal.
Ils habitent dans une jolie maison à une trentaine de kilomètres de la marina dans un quartier très vert. Ils invitent un couple de voisins, parlant français et étant architecte tous les deux. Nous passerons une soirée très conviviale en mélangeant les deux langages afin de peaufiner nos pratiques respectives.
Nous serons de retour au bateau vers 22H et nous nous promettons de nous revoir.

Mardi 29 septembre 2009
Cette matinée sera consacrée à faire l’avitaillement du bord, nous nous souvenons qu’il n’est pas facile de faire des achats à ANNAPOLIS, notre prochaine étape.
Je contrôle également les niveaux d’huiles des moteurs et des transmissions et de l’eau. J’ai pris l’habitude de faire ces opérations tout les lundis ou avant chaque départ après un long arrêt.
Nous larguons les amarres après déjeuner pour une petite étape de trente miles qui nous mène devant l’embouchure du CD CANAL. Il a plu une partie de l’après midi et nous avons eu un vent de nord ouest par le trois quart avant droit, avec des rafales jusqu’à 60 kms/heures levant un fort clapot auquel nous n’étions plus habitués. L’avantage du trawler est dans ce cas réel. Nous sommes au chaud et au sec. Nous passerons une nuit calme mouillés à l’abri sur un bras de rivière.

Mercredi 30 septembre 2009
Départ relax passé 9H ce matin pour une autre petite étape de trente miles. Nous franchirons le CD CANAL, canal artificiel qui a été construit pour relier les deux baies, celle du CHESAPEAKE et celle du DELAWARE. Cela évite un grand détour en mer pour tous les bateaux, principalement ceux de la marine marchande au début du projet.
A la sortie du canal, nous jetons l’ancre dans une crique abritée du vent, toujours aussi puissant qu’hier. Nous déjeunons puis partons vers un meilleur abri car ici, nous avons une houle résiduelle qui fait rouler NA MAKA.
J’ai repéré sur la carte, à une heure d’ici, une rivière sinueuse avec assez d’eau pour nous accueillir. Nous y arrivons, non sans avoir été secoués par ce fort vent et le clapot qui va avec et trouvons un havre sans une ride sur l’eau. Nous stoppons dans un méandre devant une petite plage de sable roux.
Depuis la sortie du CD CANAL, le paysage a totalement changé, la végétation est différente et nous sommes de retour dans cette grande baie qui nous ouvre la porte du sud. Elle fait plus de cent cinquante kilomètres de long par vingt de large.

Jeudi 1er octobre 2009
Départ vers 9H ce matin après une bonne nuit de calme.
Nous partons pour une petite étape de 40 NM qui va nous conduire jusqu’à ANNAPOLIS. J’avais peur d’avoir le même vent qui hier avec un clapot désagréable de trois quart avant. Le vent daignera rester modéré et orienté plus au nord, avec notre route qui s’infléchi plus directement vers le sud, la navigation se fera sans soucis.
Nous prendrons un mouillage dans une petite baie proche de la ville, devant le chantier BURR YACHT SALES, le dealer FLEMING de la côte Est des US.
J’y suis déjà venu avec CLAUDE lors de notre montée en mai dernier, mais Agnès ne connaissait pas le bateau qui pourrait nous intéresser en remplacement de celui-ci. La baie est bien protégée des vents dominants.
Nous passerons l’après midi dans le bateau dont l’achat est projeté.

Vendredi 2 octobre 2009
Nous allons passer deux semaines à ANNAPOLIS car nous avons de nombreuses actions à mener. Nous devons voir le dealer BENETEAU pour discuter avec lui de l’opportunité de la vente de notre canot, nous avons des petits soucis techniques à faire réviser dans le cadre de la garantie et l’incontournable avitaillement.
Nous savons, pour avoir eu des difficultés en mai, qu’il n’est pas facile de faire ses courses ici. Les "food-stores" sont situés très loin du centre ville.
Nous voulons visiter l’ANNAPOLIS POWER BOAT SHOW qui se déroule du 15 au 18 octobre, puis nous pensons rentrer un mois à la maison. Ce salon est spécialisé dans les trawlers, alors il nous intéresse tout particulièrement.
En fin d’après midi, nous partons pour passer la fin de semaine dans un mouillage style trou a cyclone que est à un mile d’ici.
L’endroit est magnifique, un petit bras d’eau qui serpente entre de belles demeures et parfaitement abrité. Nous ne verrons pas une ride sur l’eau des deux jours.

Semaine du 5 au 11 octobre 2009
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » comme disait Mr
Depuis que nous avons commencé les démarches afin de changer de canot,
NA MAKA n’est pas contente et nous le fait savoir.
Dans l’ordre des catastrophes à résoudre,
Jeudi matin, premier signe d’énervement de la belle, elle sent la traitrise des propriétaires, l’électronique tombe en panne.
Vendredi matin à l’aube, bain forcé à 8H afin de démêler l’orin qui était coincé dans une hélice, et de deux. L’orin étant le cordage accroché à l’ancre au bout du quel est attaché un flotteur pour signaler notre mouillage. Le vent ayant tourné durant la nuit, elle est passée sur l’orin et l’a embarqué.
Mardi matin, en sortant du mouillage situé devant l’US NAVY ACADEMY, afin de rentrer dans un bras d’eau très abrité en plein centre, la pièce de jonction entre l’ancre et la chaine casse. Agnès voit disparaitre une ancre de 300 € au fond de l’eau sans possibilité de plonger pour aller la chercher. De plus, c’est l’une des rares nuits où l’on n’a pas mis l’orin !!!!!!!!!, mais heureusement que nous en avions trois ancres à bord. Agnès conduit le bateau sur un bord au large dans la baie pendant que j’installe une nouvelle ancre, et de trois
Jeudi matin, le vent se lève vraiment très fort et du sens opposé à celui de la veille quand nous avons jeté l’ancre. Etant dans un endroit très étroit et avec beaucoup de bateaux au mouillage, à cause des boat show, le dockmaster nous demande de mettre deux ancres afin d’empêcher le bateau de tourner. La manœuvre est réussie pour nous, mais nous nous retrouvons ce matin avec un gros voilier américain qui lui n’est ancré que sur son mouillage principal et qui vient escalader le câblot de notre ancre secondaire. Après moultes palabres en américain, nous décidons de partir, car je ne suis quand même pas sur de la tenue du câblot et de cette petite ancre légère en aluminium devant la puissance du vent qui augmente régulièrement et qui dépasse les 35 KN. L’américain nous aide à lever notre mouillage secondaire et je tiens le bateau face au vent à l’aide des moteurs. Avec le concours d’Agnès depuis le bord, nous rentrons tout ça sans problème et partons prendre une bouée devant la place du village et du port, zones qui sont réquisitionnées pour les salons nautiques de ces prochains jours. Sans être une catastrophe, c’est un souci de plus que de faire des manœuvres dans un mouchoir de poche avec beaucoup de vent, donc et de quatre.
Nous implorons la déesse de la mer et lui promettons de ne pas nous séparer d’elle tout de suite.
D’autres bateaux sortent du même endroit que nous pour prendre bouée. A bord de notre annexe, je vais prêter main forte à un couple québecquois sur un voilier qui a des difficultés à prendre une bouée avec ce fort vent.

Semaine du 12 au 18 octobre 2009
Nous partirons passer trois jours au calme dans notre mouillage préféré de HARNESS CREEK.
Nous nous arrêtons pour charger du carburant dans une petite marina qui est à proximité. Je me renseigne auprès du dockmaster sur le prix et la possibilité de laisser le bateau pendant le temps de notre retour à la maison. Il me répond qu’il n’y a pas de place disponible.
Un américain, Jef, qui faisait également du fuel avec son bateau m’interpelle et me propose de laisser le bateau accroché à son quai privé.
Je pars avec lui afin de visiter le site et de contrôler la faisabilité de sa proposition. Ayant accepté sa proposition, il me raccompagne au bateau à bord de son véhicule. Nous sommes une nouvelle fois accueillis avec beaucoup de chaleur par nos hôtes américains. Jef nous invite gracieusement chez lui et n’acceptera pas que nous parlions argent.
Le mauvais temps se précise pour le jeudi 15 et nous décidons de nous réfugier chez Jef. Avant d’arriver chez lui, il faut passer sous un pont fixe très bas. Je vais mesurer la hauteur libre à marée basse et je constate que nous avons dix centimètres de marge.
Les heures de marées font que nous allons passer à la tombée de la nuit, je pilote le bateau depuis le fly bridge afin de mieux maitriser l’approche et le passage sous ce pont. Je suis à genoux afin de ne pas y laisser ma tête et nous passons avec cinq centimètres de marge. Dix minutes plus tard nous sommes amarrés confortablement au quai de Jef devant une jolie villa qui nous protège du vent dominant de nord-est.
Le jeudi soir, nous invitons Jef à notre bord pour un apéritif dinatoire afin de faire connaissance. Nous lui offrons quelques bouteilles de vin de nos grands crus en remerciement, ce qui semble lui procurer un grand plaisir car il aime beaucoup la France pour y avoir fait plusieurs séjours. J’ai la surprise de constater que nous sommes confrères, il travaille dans une agence familiale d’architectes à WASHINGTON. Le monde est plein de rencontres agréables et surprenantes.
A partir du lendemain et pendant quatre jours, il pleut à boire debout avec un fort vent de nord. L’hiver arrive.
Nous passerons une seule journée au salon nautique des bateaux à moteurs afin de prendre connaissance de la production américaine des trawlers.
Nous louons une voiture et le dimanche 18, avec le soleil de retour, nous partons vers MONTREAL. Nous avons pris la précaution de demander un GPS au loueur et cela nous simplifiera le parcours au maximum. C’est la première fois que j’utilise cet appareil et j’avoue que c’est génial.
Nous arriverons le lundi midi à BURLINGTON VT, où nous laisserons la voiture et continuons en autobus jusqu’à MONTREAL qui est distant de cent kilomètres.
Ce changement de moyen de transport est nécessaire car nous ne pouvons pas sortir du territoire américain avec une voiture de location.
Sylvain vient nous chercher à la gare routière vers 5H.
Nous retrouvons avec plaisir notre petite famille québécoise. Nous constatons que le petit bout de chou que nous avions laissé fin août s’est transformé en petit garçon de plus en plus dynamique.
La veille de notre départ, nous avons droit à la première chute de neige de l’hiver.
Le vendredi 23 octobre, nous prenons l’avion qui nous ramène sur cette terre pour y revoir ma pincée de tuiles.

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