Jeudi 21 mai 2009
Après le petit déjeuner, nous empruntons une voiture à la marina pour aller faire un dernier avitaillement en produits frais au super marché qui est à trois miles environ. Ici, de nombreuses marinas offre un service de navettes gratuites avec les centres villes ou les super marchés ou vous prêtent un véhicule. Ce prêt est limité à une heure, mais s’il est libre, vous pouvez le reprendre une autre heure.
De retour au bateau, avec CLAUDE, nous partons à la capitainerie régler le montant de notre stationnement dans la marina.
Ensuite, les CLAUDE’S sortent se mettre au mouillage devant la marina et nous, nous prenons la route pour l’avant dernière étape de navigation sur l’intracoastal.
Ils vont attendre ainsi vingt quatre heure que la mer se soit calmée après le mauvais temps de ces derniers jours et la rotation du vent qui doit leur être plus favorable pour leur remontée vers NORFOLK où nous avons rendez vous lundi.
La sortie de BEAUFORT est un peu périlleuse car il faut slalomer entre les bancs de sables, insuffisamment signalés pour nous, touristes. Nous sommes à marée basse, le marnage est d’un mètre environ et cela peut faire la différence dans les chenaux creusés par les courants. Nous passons en étant très attentifs et rejoignons l’ICW quelques miles plus loin.
L’après midi se déroule sans histoire, nous retrouvons notre vitesse de croisière de
9 KN environ. Sur le chemin maritime, nous croisons une grande barge chargée de potasse qui nous fait redoubler d’attention, eu égard son gabarit.
Quelques minutes après, nous quittons le canal pour nous mettre au mouillage dans une petite rivière qui m’avait semblée proposer un havre de paix afin d’y passer confortablement la nuit. Il y a déjà un autre trawler et celui qui nous suivait depuis un moment vient s’y réfugier aussi, ce qui nous fait dire que notre choix est bon. Nous mouillons à quelques dizaines de mètres les uns des autres en prenant bien soin de se mettre à une distance suffisante afin de ne pas se gêner lors de l’évitement des bateaux si le vent changeait de direction.
Vendredi 22 mai 2009
Après une nuit paisible dans un calme absolu, nous partons vers 7H 30.
Nous pensons faire un autre mouillage ce soir avant de traverser le PALMICO SOUND, une embouchure la plus grande sur cette côte Est des USA.
Arrivant en début d’après midi sur notre point d’arrêt, après réunion du conseil d’administration du bord et à l’unanimité des voix, nous décidons de continuer et d’aller jusqu’à une jolie petite ville dénommée ELISABETH CITY, située sur la voie secondaire de l’ICW, et qui offre l’hospitalité pendant deux nuits.
Nous allons donc emprunter le DISMAL SWAP CANAL qui est une seconde possibilité de rejoindre NORFOLK pour cette fin de l’intracoastal. Aux dires de tous, cette voie là est très agréable et serpente dans la forêt.
Nous arrivons à 18H à destination et devant le nombre important de bateaux en rapport à la capacité des quais, nous comprenons que nous n’allons pas être seuls sur cette voie et nous sommes également inquiets car nous ne voyons pas de place disponible pour accoster. Finalement, nous nous installons derrière un catamaran sur le seul endroit encore disponible contre un quai un peu à l’écart des autres bateaux, ce qui ne nous dérange pas, nous serons plus au calme.
Nous allons faire un tour de reconnaissance et nous présenter aux autorités mais nous trouvons portes closes.
Nous rencontrons un couple de québecquois qui nous informe des us du lieu.
Retour au bateau et nous nous couchons de bonne heure car nous sommes fatigués car nous avons fait près de 90 NM aujourd’hui.
Samedi 23 mai 2009
Après un petit déjeuner copieux, nous partons faire un tour en ville et faire notre entrée administrative à la marina.
Il ne nous est même pas demandé le nom du bateau ni nous passeports, on nous donne les plans de la ville en nous souhaitant bienvenue.
La ville est très petite, pour la partie située devant le « water front », et est circonscrite entre quatre rues. Nous en avons rapidement fait le tour.
Nous commandons du pain frais pour demain.
L’après midi se passe assis sur les bancs situés devant le bateau, le vent de Sud Est s’étant levé et crée un fort clapot qui vient butter contre le bateau et le quai ce qui est très inconfortable.
Nous attendons 5H de l’après midi car il existe une tradition bien sympathique. Une organisation locale de bienfaisance, les ROSES BUDDIES organise tous les samedis une réception en l’honneur des voyageurs nautiques qui sont au quai de la ville. Collations et gâteaux sont offerts à l’occasion de cette réunion. Malheureusement, tous les équipages des bateaux attendent mais ce sera pour une autre fois car il ne se passera rien aujourd’hui. Quelques bateaux battants pavillons américains organisent dans leur coin cette petite fête mais nous n’y sommes pas conviés. Dommage pour notre leçon d’anglais du jour.
Dimanche 24 mai 2009
Après avoir été acheté une « french baguette » à la grocery du coin, nous larguons les amarres vers 10H 30 après un orage. Le ciel est très chargé ce matin avec un petit vent du Sud.
Le trajet est marqué par le passage de notre première écluse en terre américaine et cela nous angoisse un peu. Ce n’est que la deuxième de notre vie de navigateurs. Nous y arrivons un quart d’heure avant l’ouverture du sas d’entrée, suivi d’un autre trawler qui est derrière nous depuis deux heures environ.
Pour arriver jusque là, nous avons remonté la rivière PAQUOTANK RIVER, avec un lit assez large au départ. Elle devint une petite rivière serpentant dans la forêt. Il a été utile que je prenne la barre car elle était très sinueuse et par deux fois nous avons touché les branches basses des arbres sur les rives. Par contre, le fond était stable entre cinq et six mètres au centre et plus de deux mètres sur les berges.
Cette première écluse a été passée en compagnie de deux autres bateaux avec beaucoup d’attention de notre part mais avec succès sans aucun incident. Nous voyons une magnifique voiture de sport rouge flambant neuf, une CHEVROLET CORVETTE et le « commandant de l’écluse » me dit que c’est sa voiture personnelle. Mais qu’elle n’est pas notre surprise de le voir partir à toute vitesse avec pour aller quelques centaines de mètres plus loin pour nous ouvrir le pont qui va nous libérer.
Nous reprenons notre route après avoir doublé le petit voilier qui nous précédait.
Deux heures plus tard, nous arrivons au centre d’information du DISMAL SWAMP CANAL, qui doit être là pour informer les touristes à terre et nous y retrouvons sept voiliers battant pavillon américain.
Ce matin, en partant d’ELISABETH CITY, la petite marina municipale était quasiment vide, ce qui nous a étonnés. Nous retrouvons une grosse partie de ces bateaux ici. Ainsi, nous supposons qu’il est difficile de passer les deux écluses dans la journée étant donné la distance à courir entre elles. Nos amis américains, en fin connaisseurs, avaient programmés cette escale au milieu du parcours dans la forêt.
Nous continuons donc en espérant que l’on trouvera un endroit pour passer la nuit, avant la prochaine écluse qui doit nous libérer de l’intracoastal.
Nous avons toujours un temps très menaçant au dessus de nos têtes et nous ne nous sommes pas installés sur la terrasse aujourd’hui. Nous essuyons un très violent orage vers 4H de l’après midi. On se croirait à la tombée de la nuit et il faut que j’écarquille les yeux afin de trouver notre route dans cette trouée d’arbres et sur cette eau noire. De temps à autre, je dois slalomer afin d’éviter quelques troncs et autres branches d’arbres flottant à la dérive.
Nous arrivons à 5H devant le pont qui commande la seconde écluse et posons nos amarres sur un petit quai où est déjà stationné un voilier que nous avions vu hier. Nous faisons connaissance avec un sympathique couple de québecquois.
Nous sommes au carrefour de deux routes nationales sur laquelle il y a beaucoup de trafic. Nous avons à une dizaine de mètres du quai un snack mexicain un peu zone, une station essence et une grocery. L’endroit est peu ragoutant.
Nous invitons le québecquois et la française expatriée à bord de NA MAKA devant les incontournables bières que nos amis ont l’habitude de déguster en connaisseurs en se promettant de ne pas se laisser déborder au matin par la dizaine de voiliers américains qui stationnent sur la route derrière nous. Nous prenons nos repas à nos bords respectifs
Lundi 25 mai 2009
Ce matin, tout le monde est sur le pied de guerre à 8H. Le pont qui commande la seconde et dernière écluse ouvre à 8H 30. Je surveille l’arrivée du canal et à 8H 10, je sonne l’alerte car on aperçoit un trawler et un seul autre voilier.
Dès que le « commandant de pont » est à son poste, nous faisons mouvements et les deux bateaux arrivés ont la courtoisie de nous laisser passer les premiers.
Les derniers miles de l’intracoastal sont parcourus rapidement.
Dernier virage sur bâbord (à gauche), un nouveau grand pont de franchit sans difficulté et on entre dans un grand port de commerce long de plus de dix kilomètres.
Nous passons sous plusieurs ponts métalliques, qui s’ouvrent très rapidement à notre arrivée ou qui restent ouverts en permanence et qui ne sont abaissés que lorsque quelqu’un veut les emprunter. C’est le cas notamment des ponts sur les voies ferrées.
NORFOLK abrite également la plus importante base de la marine de guerre américaine. Nous voyons rassemblés au même endroit plus de bateaux de tous types que dans toute une vie de voyageurs hydrophiles. Il y a des bateaux à la casse, des destroyers, des escorteurs, des bateaux de soutiens stratégiques, des transports de matériels et de troupes, un sous marin et quatre portes avions, dont deux en services. D’importants systèmes de sécurités sont mis en œuvre également afin de protéger tous ces navires d’une quelconque attaque, patrouilles lourdement armées sur l’eau, filets flottants et sous marins, miradors avec militaires en armes scrutant leur environnement proche et on a surement pas tout vu.
Nous circulons à petite vitesse imposée dans le chenal commun à tous les bateaux, gros et petits et semblons passer en revue l’US NAVY.
C’est inimaginable de voir concentré ici tout cet arsenal de machines de guerre, s’en est décourageant.
Lors de la traversée du port de commerce, on croise un porte containeur de la compagnie MAERKS LINES et nous sommes « pris en charge » par un gros dinghy des COAST GUARD armés jusqu’aux dents et mitrailleuse lourde en batterie sur le pont avant qui reste à notre proche côté pour nous escorter et au milieu du bateau commercial, un collègue prend la relève jusqu’à ce que l’on se soit éloigné du bateau.
Avaient-ils peur d’une subite attaque de notre part ou bien voulaient-ils nous porter secours pour le cas ou un containeur nous tomba dessus ?
Nous sommes contents de sortir de cet endroit bien peu avenant et nous rentrons dans la CHESAPEAKE BAY et prenons avec joie la direction d’un endroit que nous espérons plus calme, BACK RIVER et où nous nous sommes donnés rendez vous avec les CLAUDE’S. Quand nous y arrivons deux heures plus tard, nous avons la surprise de les trouver déjà installé au mouillage depuis un quart d’heure.
Retrouvailles faites autour de l’apéritif du soir afin de nous conter nos quatre jours de navigations respectives. L’endroit est certes reposant quoique, un peu grand et ouvert à tous les vents. A notre désespoir, nous sommes garés en bout d’une piste d’aviation. Une autre grande base aérienne de l’US NAVY est implantée là. Cela nous vaudra d’être réveillés à 6H du matin par l’hymne américain qui est diffusé par les hauts parleurs de la base pour réveiller le personnel.
Nous partons dans l’heure suivante vers un autre mouillage que nous avons pris soin de choisir dans un petit bras de mer ou de rivière, on ne sait plus.
Mardi 26 mai 2009
Nous arrivons vers 13H dans un petit mouillage, WARE RIVER où est déjà installé un autre voilier américain, mais il y a assez de place pour plusieurs bateaux. Par contre, le temps est exécrable, avec plafond nuageux très bas et dense, vent avec fortes rafales et la température s’est à nouveau rafraichie. Néanmoins, nous sommes parfaitement à l’abri sur une eau calme.
Nous sommes confrontés à un nouveau problème en navigant dans la CHESAPEAKE BAY, c’est le nombre incalculable de casiers pour capturer des crabes. Il y en a des centaines de milliers partout installés et seuls quelques chenaux de navigations en sont épargnés. On est donc tout le temps très attentifs pour ne pas en prendre un dans les hélices.
Mercredi 27 mai 2009
Le départ est donné à 9H ce matin pour une petite ville où les CLAUDE’S voudraient laisser leur bateau pour l’été et l’hiver prochain pendant qu’ils visiteront les USA et le CANADA en camping car, DELTAVILLE.
Nous arrivons les premiers sur le site et décidons en attendant nos amis de rentrer dans les méandres autour desquels est implanté la ville et de repérer le chantier avec lequel ils avaient eu des contacts. Nous avons la surprise de constater qu’ils ne peuvent accéder au chantier que lorsque la marée est haute et encore car on a détecté deux endroits où ils risquaient de talonner. Nous ressortons et gagnons notre lieu de replis derrière une petite presqu’ile sur laquelle sont construites de très belles et cossues villas. Trois marinas et deux chantiers sont également implantés dans cette baie. Le mouillage est très agréable et parfaitement protégés de tous les vents.
SCORSEAU arrive vers 5H et jette son ancre à quelques dizaines de mètres de nous. Ce soir a été programmée une grande soirée de recueillement à bord de
NA MAKA. Nous avons « exhumé » des fonds du bateau, quelques boites de conserves de très bonne qualité contenant des confits de canards et du cassoulet préparé avec ce magnifique volatile. Nous en avions totalement oublié l’existence.
Donc rendez-vous est donné pour 7H avec apéritif et repas dans le cockpit avec cet inestimable met arrosé d’un bon vin rouge de ROUQUETTE, mais nous buvons là les dernières bouteilles. La soirée comblera nos espoirs et nous partons nous coucher tard et gavés.
Jeudi 28 mai 2009
Le réveil sera long et cette matinée sera passée à bord des bateaux afin de parfaire l’entretien respectif de nos fiers coursiers.
En fin de matinée, nous allons au chantier qui a été retenu pour hiverner SCORSEAU. Leur secrétaire nous accompagne au super marché de la ville avec son véhicule.
Il faut être conscient qu’ici, aux USA, rien n’est possible sans disposer d’une voiture. Tout est grand, il n’y a pas de centre ville au sens où nous l’entendons. Il faut prendre sa voiture pour tous les actes de la vie courante, ni les restaurants ni les magasins ne sont proches les uns des autres et il faut toujours se déplacer sur des distances trop importantes pour être effectuées à pieds.
Nous marchons pourtant souvent sur quelques kilomètres pour aller sur un lieu intéressant pour nous et sommes souvent regardés avec étonnement par les locaux qui sont visiblement étonnés de voir des piétons en pleine campagne.
Nous déjeunons dans un restaurant qui nous a été conseillé par JOHN, le patron du chantier qui est à dix minutes de marche du super marché. Les achats effectués, la gérante du magasin nous raccompagne jusqu’à nos bateaux.
Nous apprécions beaucoup le service de tout le monde, ici. Je ne crois pas me rappeler qu’un seul super marché propose à ses piétons de clients de les raccompagner à leur domicile.
Vendredi 28 mai 2009
Aujourd’hui sera consacré à la communication avec la terre.
CLAUDE commence à écumer les sites de vente de camping car et je réponds à tous mes courriels, personnels et professionnels. Je commence aussi à regarder les bateaux type trawler de 55 pieds qui sont sur le marché de l’occasion en Amérique.
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