vendredi 13 novembre 2009

MONTREAL / NEW YORK

Samedi 22 août 2009
Voilà arrivé le jour du départ pour nos nouvelles divagations nautiques dans ce monde d’eaux douces à l’intérieur d’un magnifique pays.
Nous venons de passer sept semaines à MONTREAL et il faut aujourd’hui partir.
Il faut, non, mais nous avons décidé de reprendre notre voyage.
C’est avec le cœur serré que nous larguons les amarres du Yacht Club de MONTREAL.
Il est 9H quand nous quittons pour aller à 1 NM de là, à la marina de SOREL qui est sur l’autre rive du fleuve Saint Laurent afin de charger du carburant.
Nous remontons le fleuve sur 3 NM pour prendre « la voie maritime » où nous devons franchir deux écluses au gabarit PANAMAX.
Nous attendons trois heures à la première écluse de Saint Lambert avant d’être invité à passer. Il nous est indiqué que l’autre écluse nous attend pour passer et que l’on doit y aller très vite. Mais la vitesse sur la voie maritime est limitée à 10 NM mais nous sommes autorisés à ne pas en tenir compte. Nous sommes quatre bateaux à passer ensemble et à partir à bonne vitesse. Nous arrivons les derniers car les autres bateaux sont partis à près de 30 N. Nous suivons avec une vitesse exceptionnelle de 19 N, première fois que cela nous arrive, mais les éclusiers nous attendent, les autres les ayant prévenus de notre arrivée imminente.
Nous retrouvons le fleuve quelques milles après la seconde écluse de Sainte Catherine. Son cours est plus tôt calme ce qui nous permet d’admirer le paysage, particulièrement en traversant la réserve KANAWAKE.
Nous atteignons une nouvelle écluse, Sainte Anne qui nous permet d’accéder au « lac des deux montagnes ».
A 17H 30 nous prenons notre premier mouillage dans une petite crique en bordure de la rivière que nous remontons. L’eau est calme au possible, chaude, 26° et seule la fatigue de la première journée de navigation est un frein à la baignade.

Dimanche 23 août 2009
Nous dormons comme des bébés pour cette nuit sur l’eau et après le petit déjeuner, nous reprenons la navigation en remontant la rivière jusqu’à la prochaine écluse, CARILLON. Nous avons une belle chance d’arriver au moment où en sortent deux bateaux et nous entrons dans cette gigantesque écluse sans attente.
C’est la première écluse qui est équipée d’une porte à guillotine de 180 tonnes. Le bassin contient 18 000 m3 d’eau et nous montons de 65 pieds, soit 20 m pour atteindre le bassin versant dans lequel abouti la rivière OUTAOUAIS. L’écluse jouxte un grand barrage hydroélectrique géré par l’entreprise d’état HYDROQUEBEC.
Nous atteignons la marina de MONTEBELLO à 13H 30, marina où nous avons rendez vous avec nos amis québécois, FRANCE et OVILA.
Ils arrivent vers 19H en provenance d’OTTAWA où ils ont passé quelques jours de vacances mais où ils ont attendu de longues heures afin de descendre huit écluses consécutives avec leur bateau.
Nous soupons ensemble au restaurant extérieur du bel hôtel quatre étoiles jouxtant la petite marina et passons une très agréable soirée.

Lundi 24 août 2009
Ayant décidé d’aller faire une randonnée à cheval ce matin, je pars réserver pour quatre personnes de 11H à 12H. Mais nous jouons de malchance car la matinée est déjà réservée et nous ne pourrions monter qu’à partir de 13H. Malheureusement, nos amis sont obligés de partir vers 14H au plus tard car ils ont l’écluse de CASTILLON à passer avant 16H. Nous décidons de nous prélasser dans le jacuzzi extérieur de l’hôtel en sirotant une petite collation.
Nous prenons un dernier petit repas vers midi avant de reprendre la rivière en sens opposé. Nos amis rentrent à MONTREAL et nous continuons jusqu’à OTTAWA.
A 14H, nous sortons ensemble de la petite marina de MONTEBELLO après de longues embrassades d’au revoir avant d’embarquer et de grands moulinets de bras depuis nos bateaux qui s’éloignent en sens opposé.
Nous nous arrêtons vers 16H à quelques encablures de notre destination et accostons un ponton privé après y avoir été invité par le propriétaire. Nous échangeons verbalement quelques bribes de nos navigations respectives et passons une douce nuit dans un endroit champêtre très calme au fil de l’eau d’une rivière apaisée.

Mardi 25 août 2009
Nous prenons notre déjeuner au petit matin ensoleillé et reprenons notre route maritime vers 10H après avoir chaleureusement remercié notre hôte.
Nous avons été prévenu que l’arrivé à OTTAWA n’était pas une sinécure. Nous avons à franchir un dénivelé de plus de vingt cinq mètres en empruntant un bief de huit écluses successives. Ce passage peut durer plusieurs heures entre l’attente et les manœuvres.
Nous sommes à midi au pied des écluses et passé le moment de manœuvrer pour accoster le quai d’attente qu’un préposé de « Parcs Canada » vient à notre rencontre et nous demande de lâcher le mur et de nous mettre en position d’entrée dans l’écluse. Ce disant la porte de celle ci s’ouvre et un bateau en sort. Nous y entrons tout de suite après et l’ascension commence. Nous serons au quai d’accueil en haut du bief une heure et demie plus tard. Je crois que nous allons faire des jaloux parmi nos amis navigateurs québécois. La montée de ces huit écluses est un vrai spectacle pour les terriens car il y a eu un grand nombre de spectateurs tout au long du parcours. De plus, nous sommes accostés par beaucoup de gens en voyant notre drapeau français flotter sur un bateau de marque inconnue inconnu pour les amateurs. Nous expliquons rapidement notre voyage après de nombreuses questions et nous les laissons sur le quai avec des rêves pleins la tête.
Ayant acheté un passe qui nous laisse peu de temps pour parcourir le canal RIDEAU, le préposé de l’écluse de Sainte Anne nous ayant donné des explications incomplètes, l’éclusier avec qui nous parlons compati et ne nous enregistre pas notre passage, ce qui nous laisse quatre jours pour franchir les 48 écluses à venir.
Le canal RIDEAU, du nom du voile d’eau créé par les chutes de la rivière RIDEAU, est long de 202 kms et serpente au travers du plateau OUTAOUAIS entre lacs, canaux et rivières en direction du sud et rejoint la ville canadienne de KINGSTON au bord du fleuve Saint Laurent à son débouché sur le lac ONTARIO.
Il a été construit entre 1827 et 1832 par un ingénieur militaire anglais le lieutenant colonel JOHN BY afin d’acheminer les troupes et le ravitaillement en cas de conflit avec les Etats-Unis, conflit larvé permanent après la guerre de 1812. Il permettra par la suite le commerce entre les villes et provinces de QUEBEC et MONTREAL, le lac ONTARIO et le haut CANADA. Il n’est utilisé, actuellement, que par la navigation de plaisance.
Nous sommes stationnés en plein centre ville où nous avons, autour de nous dans un rayon de deux cent mètres, tous les beaux et très anciens bâtiments du gouvernement canadien, les musés, le marché BY en plain air et les divers commerces dans un rayon de deux cent mètres.

Mercredi 26 août 2009
Nous partons vers 10H faire le marché et trouvons un inventaire d’étals de produits frais qui donnent envi de tout dévorer. Tous les légumes et fruits sont produits dans les fermes de la province et alentours.
Nous faisons des achats avec gourmandise en pensant aux bons repas que nous allons nous mijoter à bord.
Nous consacrons l’après midi à une première visite du centre ville et passons à l’office du tourisme afin d’en connaitre les attraits. Il fait un soleil splendide.
En fin d’après midi, nous assistons à la relève de la garde au monument aux morts.

Jeudi 27 août 2009
Nous sommes à 10H au garde à vous sur l’esplanade devant le Parlement pour assister à la cérémonie de la relève du bataillon de garde des forces armées canadiennes avec la transmission symbolique des clefs de la ville. Cette cérémonie, très haute en couleur et en musique dure une demi-heure, célèbre cet été son cinquantième anniversaire.
Dès la fin, nous partons visiter le Musée Canadiens des Civilisations sur la rive nord de la rivière OUTAOUAIS où est la ville de GATINEAU.
Nous allons y passer une journée exceptionnelle. Nous y trouvons une exposition très complète sur l’origine des peuplements des territoires qui formeront plus tard le CANADA. L’histoire complète des Peuples Premiers est déclinée depuis avant l’an 1000période où les fouilles archéologiques commencent à dater les vestiges.
Suit l’histoire de la colonisation des autochtones avec les premiers explorateurs que sont BOROLA en 1507 et CARTIER en 1528.
Nous visitons d’autres expositions sur le mode de vie des immigrants au début du 17e siècle et sur les personnages illustres qui ont fondé et façonné le CANADA depuis le début du XVIII siècle jusqu’à nos jours.
De retour au bateau en début de soirée, nous sommes heureux d’une saine fatigue et de pieds endoloris.

Vendredi 28 août 2009
Le petit déjeuner englouti, nous rangeons le bateau et préparons la cabine qui doit accueillir Audrey, Sylvain et Rafael pour la nuit prochaine.
Ils ne sont pas encore venus visiter OTTAWA et profitent de notre présence ici pour venir voir la capitale du CANADA.
Ils arrivent vers 16H et dès qu’ils sont installés, nous partons faire un tour du quartier avant d’aller souper en terrasse dans un restaurant irlandais.
A 9H du soir, nous sommes sur la plaine du parlement pour assister à un spectacle de sons et lumières qui est projeté sur la façade du bâtiment central du parlement. Nous apprécions la scénographie qui conte dans les grandes lignes l’histoire de la formation du pays CANADA. Le pays ayant deux langues officielles, le français et l’anglais, nous constatons que les explications dans les deux langues sont différentes
Nous sommes de retour au bateau sous les premières gouttes de pluies.

Samedi 29 août 2009
Nous sommes réveillés en fanfare par Rafael qui réclame son biberon du petit déjeuner et nous nous mettons tous les quatre à table. Nous laissons Audrey faire une grasse matinée.
Il pleut à verse depuis le milieu de la nuit et pour toute la journée.
Nous sortons tout de même avec Sylvain car il est prévu qu’il y ait ce matin la dernière parade de relève de la garde de l’armée canadienne.
Il n’y a personne sur le théâtre des opérations devant le bâtiment du parlement, pas plus de spectateurs que de bataillons. Il est vrai que sous le déluge, il n’y a pas beaucoup d’amateurs. J’accompagne Sylvain visiter la tour de la Paix dans le bâtiment du parlement.
Du haut de cette tour de 302 pieds, nous profitons d’une belle vue sur tout OTTAWA, malgré le temps quelque peu bouché.
Nous revenons au bateau entièrement trempés.
Nous prenons un déjeuner à bord avec du bon cassoulet de TOULOUSE, sorti des cales avec un bon vin rouge de chez nous. Le très mauvais temps et la température extérieure sont des encouragements pour ces libations qui ont fait grand plaisir à tout le monde.
Vers 3H, les montréalais prennent la route du retour avec moultes recommandations de prudence étant donné les conditions météorologiques.
Nous préparons le bateau afin de repartir demain matin à la première heure, un meilleur temps est prévu.

Dimanche 30 août 2009
Le réveil est toujours précoce les matins de départs.
Nous larguons les amarres à 7H 45 sous un ciel plombé. Nous sommes arrêtés une demi-heure plus tard par un pont qui doit se lever pour nous laisser le passage mais la première ouverture du jour est à 8H 30. Une demi-heure plus tard, nous nous arrêtons dans une petite marina afin de faire le plein de carburant.
La pompe débite pratiquement au compte goutte car nous mettons une heure pour charger 1400 litres de diesel.
Nous repartons à 10H 45 et un quart d’heure après, nous passons notre première écluse. Nous franchirons 14 écluses montantes dans la journée. Nous nous arrêtons à 19H au mur après trois écluses consécutives du bourg de MERRICKVILLE.
Nous partons en exploration dans le village et à l’heure présente, il n’y a pas âme qui vive dans la rue, tout est fermé hormis le pub local où il y a trois gars qui éclusent. De retour à notre maison flottante, nous dinons d’un bon souper bien mérité et partons dormir bien fatigués.

Lundi 31 août 2009
Nous démarrons à 8H 30 sous un soleil splendide et un ciel bleu immaculé.
Nous commençons à naviguer sur des lacs qui s’inbriguent sans cesse. Si la route à suivre n’était pas tracée sur la carte, nous pourrions être encoure entrain de chercher la sortie. Nous franchissons huit écluses toujours dans le sens de la montée. Nous décidons de passer une journée sans naviguer et en sortant un peu de notre route, nous nous arrêtons à 15H dans un petit village au bord du lac et en fond, WESTPORT. Il y a une toute petite marina qui nous accueille, la quille de
NA MAKA ne doit pas être loin du fond, la végétation sous marine arrive jusqu’à la surface de l’eau.
Durant ce périple, nous pensons avoir tondu quelques hectares d’algues tellement les plantes ont de longues tiges et de grandes feuilles qui viennent chercher la lumière très haut. Nous naviguons souvent sur des fonds de deux mètres environ, mais nous n’avons rien touché à ce jour. Ce serait de toute manière sans conséquence, car les fonds sont de vases et notre vitesse très lente par choix.
Nous partons en reconnaissance dans ce nouveau village qui est plus animé que le précédent. Nous repérons le boulanger et le magasin d’alimentation où nous irons demain faire quelques courses.

Mardi 1er septembre 2009
La matinée sera calmement consacrée à un peu de rangement et de ménage à bord mais sans précipitation pour ne pas rompre le rythme local. Nous faisons un petit avitaillement avant le repas de midi.
Vers 14H, nous sortons de WESTPORT pour aller prendre un mouillage dans une petite anse que j’avais repéré sur la carte et près de la première écluse de demain. L’endroit est très agréable, calme car nous sommes sur l’eau mais au milieu de la campagne aussi, ne l’oublions pas.
L’eau est parfaitement lisse et nous promet une nuit de rêves.

Mercredi 02 septembre 2009
Cette nouvelle journée doit nous conduire jusqu’à KINGSTON.
Nous franchirons dix écluses descendantes dans la journée.
Le parcours est d’une beauté indescriptible, nous slalomons sur un entrelas de lacs et de petites rivières qui les joignent, nous traversons des forêts de mélèzes d’érables, de chênes et d’autres essences que nous ne connaissons pas.
Nous franchissons plusieurs écluses authentiques qui sont restées dans leur jus depuis leurs constructions, en 1832. Elles sont parfaitement entretenues en utilisant les méthodes de constructions anciennes. Nous trouverons, sur l’une d’elle, l’atelier du forgeron qui est conservé dans l’état primitif et dans lequel œuvre toujours une forgeronne. Leurs environnements champêtres sont entretenus avec grand soin et les gazons ressemblent à des greens de golf.
Pour nous, cette navigation dans ces contrées est un plaisir d’une grande intensité chaque jour renouvelé. Il faut avoir fait une fois au moins ces navigations à l’intérieur de ce beau et grand pays, le CANADA.
Ce n’est que du bonheur à vivre chaque jour intensément.
Le soir, nous nous arrêtons « au mur » de la dernière écluse passée avant de rentrer dans KINGSTON. L’environnement est plus austère et nous entendons au loin le bruit de la civilisation que nous avions oublié.

Jeudi 03 septembre 2009
Nous larguons les amarres à 8H car nous savons avoir une petite journée.
Deux heures plus tard, nous sommes arrêtes dans la marina publique en plein centre de la ville de KINGSTON, grande métropole sur le fleuve Saint Laurent et la rive canadienne du lac ONTARIO. Nous sommes invités très aimablement à rester quelques heures dans la marina. Nous partons nous dégourdir les jambes jusqu’au marché extérieur où nous achetons quelques fruits et légumes cultivés localement.
Nous passons chez les douanes canadiennes afin de connaitre les formalités de sorties du territoire et celles d’entrée aux USA. Il nous est répondu qu’il n’y a rien à faire et que nous pouvons aller directement à OSWEGO.
Nous déjeunons sur la terrasse d’un restaurant qui nous parait sympathique. Le repas est dégusté au soleil sans précipitation et grand plaisir.
Nous quittons la marina à 14H 30 en direction d’une petite anse dans une des « 1000 iles » situées sur le fleuve Saint Laurent à quelques milles de la ville et située sur notre route. Une heure après, nous avons jeté l’ancre à l’endroit choisi pour y passer notre dernière nuit sur le territoire canadien, pour cette année.

Vendredi 04 septembre 2009
Les jours de départ, nous n’avons pas besoin de réveil pour nous lever. Nous sommes réveillés avec le soleil vers les 6H du matin.
A 7H 15 nous levons l’ancre, à 8H 45 nous pénétrons dans les eaux territoriales américaines et à midi, nous sommes arrêtés dans la marina d’OSWEGO.
Nous appelons par le vidéo phone disponible au bureau de la marina les coast guards. Nous commençons à leur parler deux minutes et le téléphone se met en panne. La responsable de la marina vient à notre aide mais la communication est difficile, entre notre mauvais anglais et leur accent qui rend incompréhensible le meilleur anglais littéraire.
Deux coast guards arrivent par hasard à la marina et ils parlent bien anglais mais également l’espagnol. On est sauvé, pense-t-on.
Après explication de notre périple des derniers jours et de notre arrivée, il nous informent que nous ne pouvons pas faire les formalités d’entrée aux USA, ici et que nous devons retourner à ALEXENDRIA BAY, la ville d’entrée qui est sur le Saint Laurent, à un jour de navigation. Merci les douanes canadiennes.
Cela ressemble un peu à une catastrophe pour nous, car rebrousser chemin n’est jamais agréable, surtout contre le vent comme c’est le cas aujourd’hui. Nous négocions fermement mais aimablement, ce qui semble les attendrir. Ils prennent notre cas en main et après une bonne heure au téléphone pour l’un des deux, ils nous informe que nous pouvons rester ici et les documents nécessaires nous sont envoyés par télécopie. Nous avons un permis de naviguer de un an.
Il nous est confirmé qu’un officier de l’immigration doit venir spécialement depuis l’aéroport afin de procéder au contrôle d’entrée et de nous établir notre permis de séjour. Rendez vous nous est donné pour 16H. En attendant, nous devons rester à bord et ne pas descendre à terre !!!!!!!!
Nous invitons les deux coast guards à venir visiter le bateau en guise de remerciement et afin de discuter un moment en dehors de la procédure. Ce moment d’amitié passé, ils nous quittent en nous souhaitant un bon séjour. Il est 15H et nous nous jetons goulûment sur un casse croute.
16H, 17H, 18H, 19H et toujours personne.
Nous partons nous coucher après avoir soupé, épuisés d’attendre et inquiets.

Samedi 05 septembre 2009
A la première heure ouvrable des bureaux de la marina, nous allons revoir la préposée qui rappelle l’immigration à SIRACUSE qui est à une demi-heure de voiture d’OSWEGO.
Après une nouvelle heure d’explications avec trois inspecteurs différents, elle parle enfin à l’officier qui devait venir hier et qui nous donne un nouveau rendez-vous pour 16H. Nous voilà confiné une nouvelle journée sur le bateau ou dans les cent mètres alentour, extension que nous nous octroyons.
Nous avons la visite de deux québécois qui se promène à bicyclettes. Ils nous informent qu’ils sont garés entre deux écluses à cinq cent mètres de la marina. A leur arrivée hier, ils ont eu les mêmes problèmes que nous mais étant donné qu’ils sont voisins avec les américains, leurs formalités ont été plus expéditives et ils ont reçus leurs documents à la marina par télécopieur.
Vers 16H 30, une officier en grande tenue arrive au bateau. Après les formalités de politesse d’usage et le récit de notre histoire, elle nous apprend que le premier permis de séjour délivré à MIAMI en avril qui est valide jusqu’au 10 octobre, est toujours valable !!!!!!!!!! cela ferait deux jours que nous attendons pour rien ?
Nous lui expliquons que nous sommes sortis du territoire américain depuis plus de trois mois, que nous sommes retournés chez nous en Europe quinze jours et que nous pensions que ce permis de séjour était devenu donc caduc. De plus, j’aimerais que l’on nous en fasse un nouveau pour un an. Nous palabrons sur ces états et n’étant plus sure de rien, elle part à son véhicule téléphoner à ses supérieurs.
Elle revient un quart d’heure plus tard et nous délivre un nouveau permis de séjour pour un an, ainsi ne se sera-t-elle pas déplacée pour rien, mais en nous assurant que le premier permis était toujours valide.
Sitôt partie, nous larguons les amarres et partons rejoindre les québécois. Cela nous rapprochera du centre ville également. Par ailleurs, le stationnement au quai des écluses est gratuit, enfin, devrais-je dire, inclus dans le coût du droit de passage que nous avons acquitté à la première écluse tout à l’heure. Mais pour moins que le prix d’une nuit passée dans la marina, nous allons rester une dizaine de jours sur les canaux américains et passer une bonne trentaine d’écluses.
Ils nous accueillent en nous invitant à leur bord pour prendre un apéro bien venu.

Dimanche 06 septembre 2009
Une grasse matinée est la bienvenue avec le sentiment d’avoir rempli notre mission malgré les deux jours d’attente et d’angoisse.
Nous partirons visiter le centre ville et faire quelques courses afin de compléter le stock de produits frais, viandes, laitages, fruits et légumes.
A la sortie de la ville, il y a un circuit ovale sur lequel se déroule cette fin de semaine une course d’un championnat national. Après déjeuner, nous partons à pied jusqu’au circuit distant de trois kilomètres environ.
Il y a beaucoup de monde aux abords et des québécois rencontrés hors de l’enceinte nous expliquent la course. Il s’agit de voitures de type Formule 2 très largement modifiées qui vont faire une course de deux cent tours. Le départ est dans moins d’une heure. Nous allons à la billetterie afin de connaitre le prix du spectacle. Les plus de 50 USD demandés par personne nous effrayent.
Nous repartons vers la ville comme nous en sommes venus et le bénéfice en sera une belle promenade sous ce chaud soleil.
Le soir, nous invitons à notre tour les deux couples de québécois pour faire plus ample connaissance. Ils descendent jusqu’en Floride pour y passer l’hiver. Ils nous parlent d’un projet naissant d’aller dans le golfe du Mexique. Nous en avions également parlé avec Agnès comme possible future destination pour cet hiver.
Nous rentrons tous souper dans nos maisons flottantes respectives.

Lundi 07 septembre 2009
Nous avons fini notre petit déjeuner et la préparation du bateau pour notre départ quand André me rappelle qu’il peut me couper les cheveux avant notre départ comme nous en avions parlé la veille, sur le ton de la plaisanterie.
J’accepte volontiers de confier ma chevelure aux ciseaux experts de ce barbier vagabond. Il voyage avec tout son nécessaire et c’est sur la pelouse au bord du quai qu’il officie. Des passants demandent en riant s’ils peuvent se mettre dans la file.
Une demi-heure plus tard, avec une coupe de jeune skippeur, nous prenons le chemin en direction de NEW YORK en nous promettant de nous téléphoner et de nous tenir au courant de la route de chacun. On devrait se retrouver peut être fin octobre à ANNAPOLIS.
Pour cette nouvelle journée de navigation, nous empruntons le Canal OSWEGO puis le canal ERIE, canaux qui doivent nous ramener sur l’HUDSON RIVER pour descendre jusqu’à NEW YORK. Nous l’avions empruntée début juin dans le sens inverse pour rejoindre le lac CHAMPLAIN et MONTREAL.
Nous franchirons à nouveau sept écluses montantes et traverserons le lac ONEIDA. Nous sommes amarrés ce soir au quai de VERONA BEACH et les villes que nous traverserons demain portent toutes des noms italiens. Il a fait un soleil splendide.
Nous faisons une ballade dans cette petite station balnéaire et rentrons souper au bateau.

Mardi 08 septembre 2009
Mercredi 09 septembre 2009
Jeudi 10 septembre 2009
Ces trois jours de navigation ont été effectué sans trop d’entrain particulier.
Nous avons emprunté un canal triste dans des paysages sans grand intérêt. Nous avons franchis 14 écluses descendantes. Nous avons traversé quelques gros bourgs. A chacun de nos arrêts, après avoir amarré NA MAKA au mur d’une écluse afin de faire une visite au centre ville, moins d’une heure après, nous avions repris la route. Nous étions dans une région quelque peu industrielle, afin qui avait du l’être, car nous n’apercevons que des fantômes d’usines, beaucoup de maisons à vendre et très peu d’animation dans les rues.
En Amérique du nord, beaucoup de construction de moyenne importance, soit deux étages sur un rez de chaussée et les maisons individuelles sont édifiées en bois. Dès qu’un immeuble est vide ou pas entretenu, les rues ressemblent à un décor de film d’épouvante.
En fin de journée, nous nous amarrons au quai d’une écluse, à SCOTTIA, dans un environnement champêtre très agréable avec une piste cyclable qui passe en bordure de gazons parfaitement tondus. Pour cette fois, nous sommes épargnés par le bruit d’une autoroute et de deux voies ferrées, une de chaque côté du fleuve, que nous supportons depuis quelques jours.
Peu de temps après, un voilier avec un couple d’américain se mettent devant nous. Nous sympathisons en leur offrant une bière à notre bord et en nous racontant nos périples respectifs.

Vendredi 11 septembre 2009
Ce matin, en ce jour particulier pour nos hôtes, nous déjeunons au son de l’hymne américain. Tout le peuple américain commémore ce jour du 11 septembre 2001 qui a vu une tragédie endeuiller tout le monde. Nous ressentirons une ambiance particulière toute cette journée.
Nous partons vers 9H du matin avec nos nouveaux amis en escorte car nous avons sept écluses et deux portes de régulations sur un canal de dérivation, à franchir sur un parcours assez court. Ils prennent en charge les appels radio pour les passages.
Nous arrivons à WATERFORD vers 13H pour franchir les quatre dernières écluses successives qui doivent nous permettre de descendre sur le fleuve HUDSON RIVER.
L’éclusier nous invite à stationner au quai de l’avant dernière écluse si nous avons décidé de rester ici quelques jours. Il y a une concentration de vieux bateaux de travail en cette fin de semaine et les quais du centre ville sont complets.
Après avoir accepté l’invitation, nous allons, avec Agnès, en ville afin de voir exactement l’organisation de ce rassemblement.
Malgré notre charme latin, il nous est impossible de trouver une petite place dans la fête et nous remontons au bateau. Le ciel en profite pour ouvrir en grand les vannes et nous arrivons trempés jusqu’au os quoique bien équipés contre la pluie qui menaçait depuis quelques heures.

Samedi 12 septembre 2009
Ce matin le ciel est plus ensoleillé et nous partons au supermarché de la ville faire des achats car les provisions commencent à baisser. Nous revenons assez chargés en parcourant plus de deux kilomètres pour le retour vers le bateau.
Nous avons un bon entrainement à la marche car, dans ce pays, tout est organisé autour de la voiture et les distances sont toujours très importantes pour les piétons que nous sommes. Nous rencontrons très peu d’autochtones marchant à pieds.
L’après midi, nous allons participer à la fête en nous promenant sur les quais du centre ville. Il y a là amarrés, des vieux bateaux de travail, remorqueurs, pousseurs, barges et quelques trawler de plaisance de la même marque que le chantier des autres bateaux, TUG. Le plus vieux bateau est un remorqueur de 1907. Il y a, également, de nombreux stands de vente d’objets et de « choses » que nous ne trouvons plus chez nous depuis longtemps, même dans les plus vielles brocantes. N’oublions pas les baraques à frites et autres saucisses, hot dog, sandwiches et glaces dont s’empiffrent les américains, dont un grand nombre ont déjà dépassés le stade critique de l’obésité, c’est vraiment dramatique.
Le soir, nous assistons au tir d’un beau feu d’artifice qui dura près d’une demi-heure.

Dimanche 13 septembre 2009
Vers 10H du matin, nous nous mettons en route avec nos nouveaux amis et quelques autres bateaux qui nous ont rejoints hier.
Nous franchissons les deux dernières écluses qui nous mènent sur l’HUDSON RIVER. Depuis le lac ONTARIO, nous aurons franchis un dénivelé de 360 pieds soit près de cent dix mètres.
Une heure plus tard, nous franchissons la dernière écluse fédérale qui va nous libérer sur le fleuve qui descend jusqu’à l’océan atlantique. Nous serons dix bateaux à passer ensemble cette dernière marche. La route nous est totalement ouverte vers les eaux de l’océan atlantique. Tous ces bateaux vont passer l’hiver sous le soleil et dans les eaux chaudes de la Floride et des Bahamas alors que chez eux il y a beaucoup de neige et un grand froid pendant plusieurs mois.
A 16H, nous bifurquons à droite dans une petite rivière, ESOPUS CREEK, longue d’un petit kilomètre mais avec cinq mètres de profondeur.
Nous jetons l’ancre dans une petite crique qui semble être la fin de la partie navigable, non sans avoir asseye de prendre un ponton libre. Au bout d’une heure, un responsable de je ne sais quoi était venu nous réclamer 60 USD de redevance pour la nuit, ce que nous avons refusé.
De très jolies petites maisons posées dans des écrins de verdure entourent cette crique et il semble que les perturbations de ce monde n’arrivent pas ici C’est un de ces lieux où on a envi de poser son sac pour quelques temps.

Lundi 14 septembre 2009
Après un petit déjeuner pris tranquillement sur la terrasse de NA MAKA, à 10H nous levons l’ancre et glissons doucement vers le grand fleuve.
Depuis hier que nous sommes sur le fleuve ouvert sur l’océan, nous tenons compte des horaires des marées et en particulier de la marée descendante qui est pour nous comme un tapis roulant. Nous avons jusqu’à 4 KN de courant favorable qui nous permettent tout en conservant notre vitesse habituelle de 10 KN, de réduire le régime de rotation des moteurs nous faisant ainsi économiser du carburant.
A 15H, nous passons devant la plus grande académie militaire du monde
WEST POINT. Nous pensions nous y arrêter pour la nuit, mais nous n’avons vu personne sur le quai pour nous accueillir et nous confirmer cette possibilité.
A 16H, nous étions arrivés jusqu’à un mouillage agréable sur lequel nous avions passé une nuit à l’aller, mais aujourd’hui le vent de nord-ouest rentrant dans cette anse, rendait le lieu inconfortable. Pour parfaire cette mauvaise situation, une guêpe agresse Agnès en la piquant sur le lobe de l’oreille gauche.
Une petite heure plus tard et quelques miles plus loin, nous prenons une bouée sur la rive droite du fleuve à l’abri d’une falaise en un endroit très calme où sont mouillés d’autres bateaux.

Mardi 15 septembre 2009
Pendant notre petit déjeuner, quelqu’un tape à notre coque et vient nous réclamer 30 USD pour l’amarrage sur la bouée. En fait, c’est le patron du petit chantier naval devant lequel nous nous sommes arrêtés qui vient relever les compteurs. Nous le payons de bonne grâce sans oublier de lui négocier de faire le plein en eau potable des réservoirs du bateau. Il accepte avec plaisir.
Vers 9H 30 nous reprenons notre chemin et à 11H 30 nous sommes arrivés à destination.
Nous sommes à NEW YORK CYTI MARINA devant la 79th Street et cherchons une bouée de libre. Cet endroit est connu de tous les navigateurs du monde qui passent par là pour être l’endroit le moins cher de NEW YORK.
Nous avons à cet instant près de quatre nœuds de courant et slalomer entre quelque dizaine de bateaux déjà présents et prendre les amarres d’une bouée n’est pas chose aisée. Mais en considérant que nous formons le meilleur équipage au monde
(sur NA MAKA bien sur) nous réussirons à amarrer le bateau à la première manœuvre. Par hasard, il y a deux voiliers français à côté de nous, ce que nous verrons après notre arrêt.
Nous sommes à cinq cent mètres de CENTRAL PARK et à cent mètres de la première rue et avenue. Nous avons encore plus près une autoroute urbaine qui longe la rive et nous profitons directement des bruits de la circulation automobile.
De même, étant en bordure d’un fleuve qui supporte un important trafic commercial et le passage des navettes et ferry, nous sommes constamment bousculés à bord.
Le retour dans cette grande ville surnommée « la pomme » est très bruyant et peu confortable. Nous venons de passer près de quatre mois de navigation sur des eaux parfaitement paisibles et le contraste est brutal.
Nous sommes quelques peu inquiets de la nuit que nous allons passer mouillés là.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire