Mardi 17 mars 2009
Marina JAGUA, à CIENFUEGOS ne ressemble en rien à nos marinas européennes. Elle est composée de trois quais en béton, vieux, avec des bornes de connexions électriques et d’eau « non potable » du même âge. Pour le branchement électrique, il n’est pas nécessaire d’avoir les prises ad hoc, on bricole des branchements direct en plantant les fils électriques dans le bornier et quelques fois ça fonctionne, heureusement que nous sommes branchés directement sur le soleil. Grace à nos panneaux solaires, depuis notre départ de MARTINIQUE, nous ne nous sommes jamais raccordés à un quai, nous sommes totalement autonomes en énergie. Pour l’eau du bord, nous avons six cent quarante litres de stock et nous faisons un peu plus de quatre semaines à deux sans trop se restreindre. Il nous est possible de faire facilement le plein lorsque nous chargeons du carburant. Dans le cas ou l’eau n’est pas « totalement potable », nous avons monté un purificateur pour filtrer l’eau de consommation courante.
Le mardi après midi, nous empruntons le mode de transport en commun local, c’est une carriole tirée par un âne ou un petit cheval et qui nous conduit pour un pesos convertible (0.82 €) par personne jusqu’au centre ville distant de deux kilomètres environ. Les locaux payent eux un pesos cubain soit 0.03 € !!!!!!!
Nous faisons un tour du centre ville, passons à la banque d’état pour changer des euros en pesos convertibles et repérer un endroit où il est possible d’avoir une connexion internet. Nous retournons à la marina par le même moyen de transport.
En fin de soirée, nous allons en promenade vers un grand hôtel de tourisme situé à trois cent mètres de la marina car on nous a informés que l’on pouvait se servir du réseau internet. L’hôtel est bien équipé mais on nous dit que l’on ne peut pas utiliser le service car ils n’ont plus, depuis deux semaines, de carte de connexion à vendre et donc tout naturellement le service est suspendu pour tout le monde, ils ne savent pas quand ils vont en recevoir des nouvelles !!!!!!!
En ressortant de l’hôtel, je parle avec un taxiteur de « CUBATAXI », la seule compagnie existante, de l’état cubain, pour connaitre le prix d’une course pour aller toute la journée visiter la ville de TRINIDAD, distante de quatre vingt kilomètres et inscrite à l’inventaire du patrimoine de l’humanité (pas le fameux journal, ici on pourrait le croire). Le prix proposé pour toute la journée est de quatre vingt pesos convertibles, il nous donne son numéro de téléphone personnel si l’on est intéressé pour le jeudi.
On prend aussi les tarifs pour la location d’une voiture et il s’avère que cela est beaucoup plus cher, avec les inconvénients connus.
Nous optons pour le taxi et pour le jeudi.
Mercredi 18 mars 2009
Le matin de bonne heure, nous allons en ville afin de faire le marché libre et acheter tous les fruits et légumes qui commençaient à nous manquer. Nous faisons un avitaillement complet pour environ dix euros, y compris l’achat d’une douzaine d’œufs frais, cela nous change des prix européens ou des autres iles.
Ces marchés, appelés « agromercado » sont tenus par les agriculteurs et ils vendent directement leurs productions. Etant donné que c’est un marché pour les cubains, nous pouvons payer en pesos cubains.
Il faut que j’explique qu’il existe deux monnaies en cours à CUBA, le peso cubain pour les cubains et le peso convertible pour les touristes. Le sport favori, mais très difficile pour le peuple, est de se procurer des pesos convertibles qui représentent un pouvoir d’achat trente fois supérieur qu’avec leur monnaie et qui leur permettent d’accéder à des produits qui ne sont vendus qu’en pesos convertibles et en principe réservés aux touristes. Le tourisme est l’une de leur principale solution afin de faire entrer des devises sur le territoire et l’industrie en est très bien organisée. Il reste patent que les cubains sont très indolents, que leurs performances individuelles n’existent pas, car, que le travail soit exécuté en deux heures, deux jours ou deux semaines, c’est la même chose pour eux, ils recevront quand même leur maigre salaire. Il semblerait que le salaire de base ici soit de cent cinquante pesos cubains par mois et beaucoup de monde touche « cette aide ». L’éducation, enfin l’instruction et les soins médicaux sont complètements gratuits.
Nous parvenons à avoir un ordinateur pour la connexion internet dans la boutique officielle de l’état qui gère et vend tout le matériel de communication, c'est-à-dire les téléphones fixes et portables. Il semble que les coûts sont dérisoires, ainsi beaucoup de personnes ont un téléphone portable. Nous constatons qu’il n’y a que six ordinateurs pour cette ville et le coût en est de cinq euros l’heure, ce qui est une somme importante pour les cubains et de fait, nous ne rencontrons que des touristes qui utilisent internet.
Nous retournons jusqu’à nos bateaux au petit trot d’une calèche cubaine.
Jeudi 19 mars 2009
Le taxi passe nous prendre à 8H du matin et nous embarquons dans une vieille CITROEN XANTIA, dont le chauffeur ne connait pas le nombre de kilomètres parcourus mais nous dit que c’est tout de même son second moteur.
Nous empruntons une route, comparable à nos routes départementales mais qui semble avoir était le camp d’entrainement des chars de l’armée cubaine. Le taxiteur nous explique tout ce que nous voyons pendant le parcours, il ne roule pas vite et pour cause et nous arrivons à 10H à TRINIDAD.
C’est une petite ville historique qui a été fondée au XVI siècle et qui est en rénovation continuelle. Il n’y a que la place centrale autour de laquelle les maisons sont rénovées et au début de quelques rues adjacentes. Cela ressemble plus à un décor de théâtre car on constate qu’il n’y a pas de vie et les quelques maisons à visiter sont fermées après les heures « ouvrables ». Il semble, tout de même, que ces habitations, parfaitement rénovées et appelées palais, abritent des associations et des musés. Quelques maisons sont habitées et leurs occupants nous invitent à boire du café chez eux lors de notre passage devant leur porte et fenêtres. Nous refusons poliment chaque invitation, ne sentant pas dans leur proposition un appel amical. Les intérieurs sont meublés avec parcimonie de meubles transmis entre générations depuis plusieurs siècles et ressemblent à des musés. Les mobiliers, décorations intérieures et extérieures sont d’une simplicité qui reflète le dénuement des populations. Les rues sont pavées avec des pierres qui ont été usées par le temps.
Ailleurs, comme partout dans les villes ou bourgs que nous visitons, même si la pauvreté semble constante, nous trouvons des habitations propres, qui semblent bien tenues, les rues sont parfaitement entretenues, pas une ordure ne traine sur les trottoirs, ni un quelconque encombrant. Les gens sont bien habillés, suivant les moyens de chacun mais nous ne voyons jamais de gens en guenilles.
A midi, nous reprenons la route en direction de CIENFUEGOS car nous avons demandé au chauffeur de nous amener dans un restaurant sympathique et peu touristique, où l’on peut manger en terrasse, car il fait très chaud.
Après quelques kilomètres, on s’arrêté en bord de mer dans une auberge où on nous sert du poulet pané (grossière la panure !) mais les mets sont simples et bons.
Nous rentrons tranquillement dans l’après midi, le taxiteur nous accompagnant en ville faire du change et quelques courses puis nous raccompagne à la marina.
Nous rencontrons un couple de français qui a le même programme que nous et qui monte donc sur le CANADA, mais les dates du trajet ne correspondent pas. Nous soupons ensemble au restaurant de la marina, aussi mal que le premier jour, mais nous n’avons pas d’autre solution, ils nous servent une paella qui ressemble à un bouillon et je pense avec émotion aux paellas de maman.
Vendredi 20 mars 2009
La dernière journée à CIENFUEGOS est consacré à la reprise du voyage pour la seconde étape jusqu’à LA HAVANE.
Je dois faire le plein de fuel, ayant prévenu la capitainerie depuis le soir de notre arrivée. Je dois charger mille litres pour le trajet jusqu’à la capitale cubaine et ils m’annoncent qu’ils ne peuvent m’en servir que cinq cent litres. Ils n’ont pas été livrés depuis longtemps, pourtant la raffinerie est à deux kilomètres et ne savent pas quand ils en auront. Je réussi à en négocier six cent litres et je loue une carriole pour aller jusqu’à une station à l’autre bout de la ville. Il y en a une de tout prêt mais ils ne servent que de l’essence ! Nous ferons deux voyages avec des jerricanes pour deux cent litres à chaque fois. A la fin de la journée, je suis épuisé. Nous faisons également les formalités de sortie. Les autorités seront présentent à 6H du matin pour nous donner les documents nécessaires pour continuer notre voyage, en constatant notre départ dans le même équipage que lors de notre arrivée, sans passager clandestin à l’expatriation.
Le soir, nous programmons les nouvelles étapes avec nos amis au restaurant, un autre qui est en bord de baie à trois cent mètres de la marina.
A l’entrée, nous lisons une plaque commémorative qui informe le visiteur que
« EL COMMANDANTE » est venu manger dans cet endroit en 1959 une paella et le restaurant en a gardé une célébrité locale importante que nous ne connaissions pas.
Ce restaurant a une allure générale qui ressemble aux nôtres, grand et bien aménagé, belle terrasse et belle salle, serveurs en habit, mais toute la carte tient sur une page. En entrée, la paella du chef, puis cinq plats principaux, pas de dessert. En apéritif, on nous fait cinq propositions et à la fin il ne nous reste que deux choix. Nous buvons de la bière locale, très bonne, mais il n’y a pas de café. Il est patent que la notion de rentabilité est inconnue ici, que les offres ne correspondent pas aux moyens mis en place, nous sommes effectivement dans un autre monde.
Nous rentrons à pied pour une petite promenade digestive et je parie que la digestion était terminée avant notre coucher.
Samedi 21 mars 2009
Les autorités sont bien là à 6H et après de chaleureux aux revoir, nous larguons les amarres avec plaisir, pas de quitter ces personnages adorables mais parce que le voyage reprend.
Nous partons en direction de CAYO DE SAL à 47 NM. Nous y arrivons à 14H. L’endroit est plaisant quoique nous assurant une mauvaise protection si le vent du nord se lève dans la nuit.
En attendant nos amis, je prends mon équipement de plongée et je pars du bateau pour chasser. Il y a quelques patates de corail autour du bateau ainsi qu’une falaise à une centaine de mètres. Très rapidement je flèche une grosse langouste que je ramène au bateau, puis dans le quart d’heure suivant je tire un mérou de 56 cm qui nous fera un bon repas à tous les quatre. Je replonge en me concentrant sur les langoustes et j’en attrape une seconde. Je repars et je tombe sur un nid, elles sont cinq ou six sous un gros rocher mais elles sont bien cachées et je n’arrive pas à en saisir une.
Nos amis arrivent au mouillage lorsque je rentre à la nage au bateau distant de deux cent mètres environ. Agnès était inquiète car elle m’avait perdu de vue. J’ai chassé pendant deux heures environ.
Nous soupons séparément et partons nous coucher avec l’espoir d’un bon repas le lendemain.
Vers 21H, CLAUDE m’appelle à la radio VHF et devant le constat que le vent du nord se lève et souffle déjà à 15 KN, nous prenons la décision de lever l’ancre et de partir vers CAYO LARGO, une station touristique et un abri sûr distant de 23 NM. Je prends la tête du convoi et avec l’aide des cartes électroniques nous naviguons pendant quatre heures sur cinq mètres d’eau environ en slalomant entre les récifs et nous arrivons à destinations à 2H du matin. Nous prenons un mouillage de sécurité près de bouées de marquage d’un chenal et nous allons dormir.
Dimanche 22 mars 2009
Le matin, nous nous réveillons et avant de déjeuner, nous repartons mouiller dans le lagon, qui est à cinq cent mètres environ, sur une eau parfaitement lisse. Nous avions mouillés la nuit précédente en plein milieu du chenal d’accès à
CAYO LARGO, mais comme il ne viendrait à l’idée de personne de naviguer la nuit, nous n’étions pas en danger.
La matinée est consacrée à une grasse matinée après le petit déjeuner.
Nous nous retrouvons à 13H tous les quatre à bord de NA MAKA afin de déguster les deux langoustes avec un petit vin rosé de la Clape du château ROUQUETTE, bien frais, un vrai bonheur. L’après midi est vite passé car le repas a duré très longtemps, le plaisir se savoure lentement avec les amis.
Nous installons quand même une nasse avec les reliefs du repas près des récifs de notre lagon pour voir ce que nous pouvons prendre.
Vers 17H, une embarcation vient nous voir au mouillage car nous avons oublié de faire les formalités d’entrée. Très honnêtement, nous ne savions pas que
CAYO LARGO était un port d’entrée. Je négocie la possibilité de rester au mouillage ce soir et d’aller jusqu’à la marina, très proche, avec les bateaux le lendemain matin, rendez-vous est pris pour 10H.
Lundi 23 mars 2009
A 9H 30, nous levons l’ancre et partons jusqu’à la marina comme convenu. Les formalités sont expédiées rapidement sans aucune réflexion des représentants de l’ordre. Etant donné que le régime des vents d’Est est plutôt musclé en ce moment et que le tarif du stationnement de nos bateaux au quai est dérisoire, nous décidons de rester là jusqu’au lendemain matin.
On en profite pour faire une ballade à terre, mais le lieu est très petit et en dix minutes on est revenu au bateau. C’est un endroit strictement organisé pour la réception des touristes. Plusieurs hôtels de chaine, cubaine ou espagnole, sont construits en bordure de la mer des caraïbes ou des lagons, devant de belles plages de sable blanc. Il y a deux restaurants, une succursale de banque cubaine et tout ce qui est nécessaire pour distraire un touriste, boutique d’objets souvenirs, cigares, tee shirt, centre de plongée sous marine, location de dériveurs, planches à voiles, catamarans de sport et jets ski. Ils n’ont pas oubliés la piste d’atterrissage des gros avions type Airbus 350 pour la livraison des touristes qui viennent du monde entier, sauf des USA, bien entendu. Quand ils parlent de ce problème, ils en sont désolés, par rapport au peuple américain mais aussi pour l’argent qu’ils génèreraient par leur venue.
En partant de notre zone de mouillage, le matin, nous avons vu un petit canot à moteur aller voir notre nasse. Nous voyons aux jumelles qu’ils la ramassent avant de repartir. Dans la journée, nous parlons longuement avec un charmant garçon, dixit Agnès, qui est en fait le responsable des activités aquatiques de la marina, et je lui demande si la zone est une réserve, il me répond par l’affirmative, donc nous avons perdu une nasse. Nous donnons à ce personnage, très sympathique qui a un discours réaliste sur sa condition, deux livres en français. Il parle couramment plusieurs langues dont le français, l’anglais et l’allemand.
Nous allons souper dans un des deux restaurants et c’est la première fois que les plats qui nous sont servis sont appétissants, le coût des quatre repas est de 27 €.
Mardi 24 mars 2009
Après une bonne nuit calme, nous partons à 8H 30 pour rejoindre un mouillage très abrité à une petite distance de 23 NM. Nous y arrivons à midi et nos amis une heure après. Le lieu est bien abrité et très sauvage. C’est le seul endroit, depuis plusieurs semaines où nous serons sept bateaux au mouillage le soir. Nous retrouvons un skipper cubain que nous avions rencontré à CIENFUEGOS.
Vers 16H, après nous êtres équipés, nous partons en annexe avec CLAUDE pour chasser en plongée sous marine. Nous cherchons une zone avec des patates de corail que nous trouvons après un « dragage » d’un quart d’heure environ. CLAUDE ne tracte à la surface de l’eau équipé, derrière l’annexe, afin de plonger dès que l’endroit est approprié. Nous trouvons un champ de patates de corail mais à une profondeur de six à sept mètres cette fois.
J’attends que CLAUDE s’équipe et lui laisse l’honneur de tirer la première langouste, ce qu’il fait avec maestria. Puis la collecte commence et au bout d’une demi-heure nous avons ramené quatre langoustes. Nous décidons d’arrêter, cela semble suffisant pour nous quatre. Les filles qui nous attendent aux bateaux n’en croient pas leurs yeux et les appareils photos crépitent.
Deux langoustes seront dévorées lors du diner du soir, et nous gardons les deux autres pour le lendemain.
Le bulletin météo reçu cette fin d’après midi nous indiquant beaucoup de vent d’Est Sud Est pour le lendemain, mercredi, nous décidons de rester sagement à l’abri.
Jeudi 26 mars 2009
Les informations météo de la veille étant stables, nous partons ce matin à 8H pour un endroit très abrité au Sud Est de l’ile de LA JUVENTUD, que nous avons décidé de contourné par le sud, la route du nord étant très compliquée avec plusieurs canaux entre les cayos qui n’offrent pas une profondeur suffisante pour laisser passer le bateau des CLAUDE’S qui cale 2.50 m de tirant d’eau.
La journée va s’avérer sportive avec un vent d’Est Sud Est de 20 à 30 KN, ce qui n’était quand même pas prévu. Je prends la barre de NA MAKA pendant plus de trois heures, car nous avons les vagues qui arrivent par l’arrière, d’une belle hauteur, ce que le pilote électrique n’aime pas.
Nous arrivons avec soulagement à notre destination à 12H 30 et rejoignons un mouillage calme une heure plus tard. Nous sommes rejoint deux heures après par SCORSEAU et juste après, par un autre catamaran que nous connaissons bien, un SWITCH 51 nommé LAMA LO, que nous avions aperçu à CAYO LARGO. C’est le même modèle que NA MAKA 1 et ils nous diront qu’ils l’ont croisé à TRINIDAD, où ils avaient hiverné dans le même chantier.
Le vent virera de plus en plus au Sud dans le courant de l’après midi, mais cessera complètement pour la nuit. Le mouillage nous assure de toute manière une très bonne protection.
du vendredi 27 au dimanche 29 mars 2009
Durant ces trois jours, nous resterons abrités derrière les cayos de mangroves nommés HICACOS, car le vent, variant de l’Est au Sud Est, avec une puissance qui ne faiblit que partiellement la nuit, souffle entre 20 et 30 KN.
Le vendredi est consacré à un petit contrôle général du bateau et à son nettoyage.
Le samedi matin, je range tous mes papiers et revues, je parts à la recherche de l’argent caché un peu partout dans le bateau, afin d’en connaitre la quantité restante.
Agnès fait l’inventaire des réserves alimentaires du bord car celles-ci commencent à s’épuiser et nous pensons être là pour quelques jours encore.
Les informations météorologiques reçues par CLAUDE ne sont pas optimistes car nous avons un front froid qui se ballade sur le golfe du Mexique, qui nous envoi des vents puissants et qui ne sont pas dans la bonne direction pour nous accompagner sur notre route en remontant vers LA HAVANE.
L’après midi, après un violent orage qui aura parfaitement nettoyé les bateaux, nous partons avec « petit namak » voir si l’on trouve un lieu de pêche sous marine afin d’améliorer l’ordinaire. Nous rentrons après une petite demi-heure, n’ayant trouvé que des fonds herbeux sans le moindre corail. De plus, l’accès jusqu’à la barrière de corail entre les iles nous est interdit par des remontées de fonds à vingt centimètres.
Nous décidons de faire un point météo avec les dernières informations du jour afin d’établir une stratégie de départ. Nous faisons également un tournoi de ramis et nous soupons d’un bon plat de pates aux olives que nous prépare Mme CLAUDE à son bord.
Nous décidons, devant l’affaiblissement du vent qui est prévu pour le lendemain en cours d’après midi de la reprise de la navigation.
Les CLAUDE’S, ayant besoin d’un minimum de vent afin d’avancer avec leur voilier, décident de partir de bonne heure demain matin dimanche, et nous décidons, pour notre part, de partir lundi dans le cours de la matinée. Le vent devrait être très faible et la mer aura eu vingt quatre heures pour se poser.
Dimanche matin, nous ouvrons les yeux vers huit heures, non sans m’être levé deux fois dans la nuit car le vent n’a pas vraiment faibli comme prévu et nous constatons que nos amis ont fait comme nous et qu’ils ne sont pas partis.
Le dimanche étant la journée du seigneur, d’après mes souvenirs, nous ne faisons rien. Si ce n’est !!!!
Après déjeuner, ayant mis à l’eau dans la matinée le sac dans lequel on stocke les langoustes fléchées afin qu’il se nettoie, je vois un gros poisson tourner autour du bateau attiré par l’odeur. Je tente de tirer ce poisson depuis le bord, les provisions s’amenuisant de jour en jour. Je le rate et ma flèche reste fichée dans le sol au fond de l’eau. Je suis obligé de plonger afin de la récupérer. Ce faisant, ce poisson vient imprudemment tourner un peu trop prés de moi, je le flèche alors mais celui-ci ne se rendra pas facilement. Mais j’ai le dessus assez rapidement, je suis quand même le plus gros des deux et je remonte à bord un beau barracuda de 86 cm.
Agnès est un peu effrayé par l’aspect peu engageant de la bête et sa gueule armée de six belles dents implantées en triangle au début des mâchoires mais je pense que cela fera plusieurs repas fort convenables pour nous quatre.
Depuis midi, le vent est bien affaibli et le départ est confirmé pour les deux bateaux demain matin à l’aube.
Lundi 30 mars 2009
Le départ est donné à 7H 30 pour nous avec un petit vent de Sud Est et une mer plate. Nous doublons nos amis vers 10H et nous nous faisons des photographies mutuellement des bateaux.
A 11H 47, nous passons le point le plus Sud de l’ile de CUBA. Nous commençons donc notre remontée vers le Nord. Au même moment, nous recevons un appel radio de la Guarda Costiera cubaine qui nous demande de nous identifier. Tout se passe dans la plus grande courtoisie possible et ils nous souhaitent un bon voyage. Visiblement ; ils attendaient notre passage. Nous les informons que nos amis nous suivent et donnons leur signalement. Les CLAUDE’S ne seront pas interrogés.
Nous arrivons à 14H dans la petite baie où nous avions prévu de passer la nuit, mais il s’avère que l’endroit est très rouleur et nous partons donc vers un mouillage qui est situé derrière la petite péninsule qui ferme cette baie.
Il nous faudra deux heures pour rejoindre notre havre de paix pour la nuit, nous devons contourner une grande zone de hauts fonds qui s’étend très loin vers l’ouest et revenir chercher un abri derrière la mangrove. Le vent en profite pour tourner lui aussi au Nord Est, rendant notre mouillage précaire.
Les CLAUDE’S, étant moins abrités que nous décident de repartir après avoir soupé et pris un peu de repos car nous avons une grande étape de 120 NM au programme du lendemain. Nous prenons la décision de partir dans le courant de la nuit après avoir dormis.
Mardi 31 mars 2009
Nous levons l’encre à 3H du matin après un petit sommeil et mettons une heure pour sortir et prendre la direction choisie.
Sachant que nos amis ont quelques heures d’avance, nous mettons pour une fois plus de charbon dans la chaudière et réglons notre vitesse de croisière sur 10 KN, bien aidé par le vent de Sud Est toujours présent et la mer qui nous pousse.
A 11H, nous avons, pour la première fois depuis que nous sommes partis, la visite d’un clan de dauphins qui vient virevolter autour du bateau et nous gratifier de sauts impressionnants avec beaucoup de vitesse. Ils nous abandonnent un quart d’heure plus tard environ et nous reprenons notre sieste.
En début d’après midi, le vent se renforce et je dois reprendre la barre pendant une paire d’heures. Nous avons un cap à passer, le cap San Antonio, qui est le point le plus ouest de l’ile et la mer est systématiquement plus dure au passage de tous les caps du monde. Au passage de ce cap, nous recevons un appel radio de SCORSEAU qui nous informe qu’il nous suit de très prés et effectivement, nous voyons le voilier de nos compagnons à deux kilomètres derrière nous. Nous pensions qu’ils étaient déjà arrivés. Nous contournons le cap et allons nous mettre à l’abri derrière, en face d’une petite pêcherie sur pilotis en bois posée sur l’eau, au fin fond des cayos en slalomant pour trouver assez d’eau pour nos amis. Ils nous rejoignent une grosse heure après et nous organisons un point météo dès que CLAUDE aura dépouillé les bulletins reçus pendant la navigation. Il était prévu de rester se reposer deux jours avant de faire la dernière longue étape.
Avec Agnès, nous avions décidés de partir dès le lendemain matin à la première heure, car nous voulions profiter des vents portants pour rallier la marina HEMINGWAY de LA HAVANA. Suivant les informations météos que nous avions depuis plusieurs jours, je me doutais que ce régime de vent de Sud Est, même un peu fort ne perdurerait pas et que nous risquions de prendre un front froid qui nous donnerez beaucoup de vent de Nord nous empêchant ainsi de remonter sur la capitale de CUBA, le point d’orgue de notre voyage.
Nos voisins de palier nous informe qu’ils ont décidé de partir demain dans la matinée afin d’arriver vers midi. Donc nous sommes contents d’avoir pris la même décision dans chaque couple avant de la confronter au choix de l’autre.
Mercredi 1er avril 2009
Nous partons à 7H 30 après un gros déjeuner car la route va être longue.
140 NM nous attendent et nous ne savons pas si nous n’allons pas être obligés de nous arrêter en route dans un port afin de charger du carburant. Je fais et refais mes calculs et ceux-ci me disent que nous devrions aller jusqu’au bout, mais quand on voit les jauges aux fonds des graduations, nous sommes un peu inquiets.
La navigation n’est pas compliquée car nous suivons du départ à l’arrivée la côte Nord Ouest de CUBA en rasant les récifs au plus juste avec la marge de sécurité nécessaire et nous avons trois points où nous pourrions faire du fuel.
De fait la journée se déroule tranquillement, les jauges ne descendant que très doucement et nous n’auront pas besoin de nous arrêter.
A 21H, nous commençons à réduire notre vitesse de croisière à 5 KN car nous voulons arriver à la marina au début du jour et non en pleine nuit, l’entrée n’a pas une bonne réputation. Néanmoins, nous constatons que notre vitesse ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que je baisse le régime des moteurs. Nous filons toujours à 7 KN.
A 3H du matin, je mets les moteurs au ralenti, ce qui d’habitude nous donne une vitesse inférieure à 3 KN et nous avançons toujours à 5 KN.
Nous comprenons que nous sommes déjà portés par le courant du GULF STREAM que nous ne pensions pas ressentir si bas sur la côte.
Vers 5H du matin, étant de quart de repos et dormant du sommeil du juste, je suis brutalement sorti de mes rêves par Agnès, s’inquiétant d’un brusque et bruyant levé du jour. En fait, c’est la vedette de la Guarda Costiera qui ne tombe dessus tous feux éteints mais sirène hurlante et gros projecteurs braqués sur nous. Après identification, ils nous attendaient aussi, ils nous souhaitent bonne fin de voyage.
Nous arrivons une heure plus tard à l’entrée de la marina et sommes bien content d’y voir un peu clair, car les signaux lumineux sont pratiquement tous éteints et le passage entre les récifs qui ferment l’entrée est étroit.
Un bon accueil nous est réservé, ils nous attendaient aussi ( !), les formalités sont réalisées en une grosse heure, plus tatillonnes que par ailleurs mais toujours avec bienveillance.
Nous prenons notre place au quai et rangeons le bateau en attendant nos amis. Ils arrivent vers 11H après une belle navigation à la voile, avec le bon vent et avec la mer plate, abrités par la côte.
mercredi 1 avril 2009
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